Dans une ambiance qui mêle alcool, danse, bonne bouffe et musique, rares sont ceux qui n'ont pas d'anecdotes à raconter sur les partys de Noël du bureau. L'événement a souvent de quoi alimenter les conversations entre collègues pendant plusieurs semaines.

«Lors d'un party de Noël de bureau, j'ai demandé le cuisinier en mariage. J'ai pleuré quand il a refusé, même si je n'avais aucun sentiment pour lui. Comme j'avais vraiment bu, je ne m'en souvenais plus. Dans les jours qui ont suivi, il y a eu un malaise entre lui et moi et je ne comprenais pas pourquoi jusqu'à ce qu'il m'explique ce qui s'était passé. J'ai eu tellement honte!» raconte Julie. Claudine, elle, se souvient très bien de ses fameux partys. «Je dansais sur la piste de danse avec un ami. Les patrons étaient derrière nous. On avait trop bu et on est tombé l'un sur l'autre devant tout le monde. Mais comme mon ami est homosexuel, les gens n'ont pas lancé de rumeurs!»

Nouvelle dans l'entreprise, Claudine a été familiarisée avec son nouvel environnement par des collègues: «Ils me montraient des couples dans la salle qui se collaient ou s'embrassaient et me disaient: là c'est un vrai couple, là aussi, là-bas ce n'est pas un vrai couple».

La risée du bureau

Comme il vaut mieux parler de rumeurs plutôt que d'en être l'objet, quelques règles de base sont à retenir afin de ne pas être la risée du bureau.

«Il faut toujours garder en tête que ces partys de Noël sont une extension du lieu de travail, peu importe l'endroit où se déroule la fête», précise d'emblée Florent Francoeur, président directeur général de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréé (CRHA) et de conseillers en relations industrielles agréé (CRIA) du Québec. «Les gens ont tendance à oublier cela et à considérer leur party de Noël comme un véritable événement social.»

Ce n'est pas le moment de discuter avec les patrons d'une augmentation ou d'une promotion. Et c'est encore moins le lieu pour régler ses comptes avec ses collègues. «Ce n'est pas la place. C'est souvent une période où les gens sont fatigués, où il faut finir des dossiers avant le temps des Fêtes et où les gens courent pour faire leurs achats de Noël», souligne Florent Francoeur.

Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas se laisser aller à discuter. «Si on a parlé avec quelqu'un que l'on ne connaissait pas et que ça a permis de se dire que cette personne je ne lui avais jamais parlé et qu'elle est sympathique, là on se retrouve avec une note positive.»

La drague

À l'extérieur du cadre du bureau, les barrières peuvent facilement tomber. «Selon une étude britannique, lors des partys de Noël de bureau, 41% des gens ont dragué ou se sont fait draguer et 13% ont eu des relations sexuelles», indique M. Francoeur.

Lorsque les conjoints sont invités, le risque de drague diminue. Mais il reste que pour la majorité des partys de Noël, les conjoints ne sont pas invités. Lorsque ces événements se déroulent dans des hôtels, le risque de se retrouver dans une des chambres augmente aussi.

Afin d'exercer plus de contrôle, une nouvelle tendance s'est installée dans les entreprises. «Il y a de moins en moins de partys le soir. Les employeurs organisent cela sur l'heure du midi et permettent aux employés de partir plus tôt. De plus en plus de partys prennent également place sur les lieux de travail. Et le concept de bar ouvert est de moins en moins populaire.»

Afin d'éviter que la fête dégénère, M. Francoeur suggère de s'arranger pour que tout se termine à une heure précise, vers 23h ou minuit. «Si la fête dure jusqu'à 2 ou 3h du matin, il y a plus de risques pour que ça dérape».

«Côté habillement, il faut rester dans la limite de l'acceptable. Ce n'est pas le moment de se faire remarquer», souligne Florent Francoeur. Jupe courte, robe sexy, décolleté plongeant, vaut mieux laisser ces vêtements dans sa garde-robe pour un party entre amis.

Mais règle générale, le party de bureau «c'est le temps de passer un moment agréable», note M. Francoeur. Et il vaut mieux être présent. «C'est un moment où l'employeur dit merci à ses employés. Si un employé est absent, la question se posera: pourquoi n'est-il pas là? Et ça soulèvera d'autres questions, sur sa capacité à travailler en équipe, par exemple. À moins d'avoir une très bonne raison, c'est presque mal vu de ne pas être là», précise M. Francoeur.

QUIZ

Votre party tournera-t-il au cauchemar ? Pour le savoir, répondez à notre questionnaire. Si vous avez une majorité de oui, soyez prudent lors de votre soirée!

1) Seuls les employés sont invités (sans conjoint)

2) Il y a un bar ouvert

3) Vous allez rentrer à la maison par vos propres moyens ( pas de coupons de taxi ou covoiturage)

4) Ne boirez-vous que des boissons alcoolisées ?

5) Vous demandez-vous déjà ce que vous allez porter ?

6) Prendrez-vous votre voiture ?

7) Le party a-t-il lieu dans un hôtel ?

8) Le party a-t-il lieu le soir ?

9) Durant la soirée, comptez-vous aborder une personne en particulier à qui vous n'auriez pas osé parler durant les heures de bureau ?

10) Comptez-vous rester jusqu'à la fin de la soirée ?