Il y a au moins... une demi-douzaine de façons d'élaborer des vins mousseux.

Dont, tout bonnement, l'ajout de gaz carbonique, ou dioxyde de carbone, à des vins non effervescents.

Celle qui donne de toute évidence les meilleurs résultats, et la plus prestigieuse, est bien sûr la méthode champenoise. L'expression étant toutefois réservée, depuis plusieurs années, aux seuls champagnes, à la suite de longues batailles juridiques que mena ce puissant vignoble.

La méthode traditionnelle, comme on sait, est le nom sous lequel on désigne désormais la méthode champenoise partout ailleurs qu'en Champagne.

Et c'est, naturellement, la méthode qu'utilisent les producteurs des meilleurs mousseux des autres vignobles, qu'ils soient de France, d'Italie, de Californie, etc.

Cette méthode consiste, en deux mots, à ajouter aux vins tranquilles un mélange de vin, de sucre et de levures (c'est la liqueur dite de tirage), ce qui provoque une deuxième fermentation en bouteilles.

Résultat, du gaz carbonique s'y forme. Puis, afin que le vin gagne en complexité et en chair, on le laisse reposer ainsi, les bouteilles couchées, pendant plusieurs mois, voire des années, avec leurs lies. Car, on le sait, la lie «nourrit le vin», comme on dit.

La bonne nouvelle, pour les amateurs de vins effervescents: il y a des mousseux qui, nul doute, valent des champagnes et sont même supérieurs à certains.

Il y aussi une mauvaise nouvelle, à savoir que certains mousseux sont aussi chers, et même plus chers que bon nombre de champagnes.

Voici donc, comme tous les ans, un choix de ces vins, sélectionnés au cours de la dégustation annuelle de champagnes et de mousseux de l'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS), qui s'est tenue cette année à la fin octobre.

Quarante et un mousseux et 38 champagnes, pour un total de 79 vins, figuraient dans cette dégustation.

Comme toujours en pareil cas, j'ai dégusté tous ces vins à l'aveugle. Et j'ai retenu, parmi les mousseux, 11 vins plutôt que 10 comme à l'habitude.

En voici de brèves descriptions, en allant des moins chers aux plus chers.

Enfin, et comme pour les champagnes samedi dernier, je n'ai pas indiqué le taux d'alcool (12 à 13% normalement) ni tenté d'évaluer le potentiel de garde de ces vins.

1. Crémant de Loire Cuvée Flamme, 19,40$ (11177856)

Toujours fiable, ce vin, qui réunit 60% de Chardonnay, 25% de Cabernet franc et 15% de Chenin blanc, reste encore une fois une valeur sûre. Le bouquet est peu aromatique, mais net, et il m'a semblé plutôt léger, les saveurs étant franches, avec une assez bonne persistance. 211 caisses.

15,5

2. Crémant de Bourgogne Perle d'Aurore Louis Bouillot, 23,75$ (11232149)

Mousseux rosé, d'un rose tendre, peu soutenu, c'est également un vin plutôt léger, sec, équilibré, ne manquant pas de caractère et doté d'une assez bonne longueur en bouche. 80% Pinot noir et 20% Gamay. 2129 caisses.

15,5

3. Crémant de Bourgogne Moingeon, 25,85$ (871277)

Vin de Chardonnay, de Pinot noir et d'Aligoté, son bouquet est délicat et marqué par une nuance rancio discrète (des notes de nature oxydative que recherchent certains producteurs) rappelant le champagne. Bouche légère, avec une certaine persistance. Fort bon. 371 caisses.

15,5

4. Reserve Brut Chandon, 30,50$ (11904321)

Mousseux de Californie, ne manquant pas de corps, il se présente avec un bouquet ample, marqué par une nuance rappelant le beurre. Ses saveurs sont complexes et il est doté d'une très bonne longueur en bouche. 76% Pinot noir, 22% Chardonnay et 2% Pinot Meunier. Impeccable. 1066 caisses.

16,8

5. Napa Brut Prestige Mumm, 30,75$ (11442701)

Vin fait surtout de Pinot noir (51%) et de Chardonnay (46%), son bouquet est nuancé, fin, et évoque le champagne. Moyennement corsé, flatteur, il renferme un peu de sucre résiduel (12 g/L) sans que ce soit exagéré. 4869 caisses.

16,2

6. Willamette Valley 2010 Vintage Brut Argyle, 31,75$ (12331405)

Mousseux d'Oregon, fait de Chardonnay (55%) et de Pinot noir (45%), de corps moyen et que... j'ai peut-être noté un peu trop généreusement. Rien de rancio, mais, plutôt, des notes genre beurre, avec aussi des arômes fumés. 98 caisses.

16,8

7. Roederer Anderson Valley, 32,25$ (294181)

Immanquablement (et ce fut le cas encore une fois), ce beau mousseux de Californie, élaboré par la maison champenoise Roederer, se détache du lot. Vin de Chardonnay (60%) et de Pinot noir (40%), son bouquet est distingué, discrètement rancio, la bouche élégante. Du niveau de champagnes. 510 caisses.

16,5

8. Napa Mousseux Rosé Mumm, 35,75$ (11442672)

Mousseux rosé de Californie, il est d'un rose peu soutenu, le bouquet étant délicat, net, et ne manquant pas de classe. Tout au plus moyennement corsé, il a de la persistance. 85% Pinot noir et 15% Chardonnay. 1743 caisses.

16

9. Franciacorta 2012 Brut Ca' Del Bosco, 40$ (11008024)

Celui-ci, au contraire, j'aurais peut-être dû mieux le noter... Beau mousseux de Lombardie (Italie), réunissant 75% de Chardonnay, 15% de Pinot noir et 10% de Pinot blanc, son bouquet, tout en finesse, ne manque pas de nuances. Plutôt léger, il se démarque par une note discrètement beurrée. Très bon. 243 caisses.

16

10. Franciacorta Brut Bellavista, 42$ (340505)

Autre mousseux de Lombardie, au bouquet s'affichant avec une note légèrement rancio, c'est un vin de corps moyen, équilibré, doté d'une bonne longueur. Environ 80% Chardonnay et 20% Pinot noir et Pinot blanc. De facture classique.

16,2

11. Ermitage Brut 2005 Anderson Valley Roederer, 54,75$ (11682810)

La couleur est dorée, le bouquet passablement ample, complexe, avec aussi des nuances évoquant le beurre. La bouche suit, nuancée, distinguée, et d'une persistance notable. 52% Chardonnay et 48% Pinot noir. Oublions le prix... 34 caisses.

17