Les ventes de boissons alcoolisées, du moins celles consommées à la maison, durant les réceptions, ne devraient pas ralentir, malgré l'économie en panne.

Pour les amateurs, l'alcool deviendra même une gâterie abordable aux Fêtes.

The Nielsen Co. vient de publier un sondage américain montrant que l'alcool, le vin et la bière vont mieux résister à la récession que de nombreuses autres catégories de produits du commerce de détail, selon le vice-président principal, Richard Hurst.

 

Une tendance aussi observée au Québec. «Jusqu'ici, les ventes et les commandes ne ralentissent pas, la bière croît toujours lentement», dit à La Presse Affaires Alain Madgin, président-directeur général de l'Association des brasseurs du Québec.

«La situation des États-Unis diffère de celle du Canada et, au Québec, il n'y a pas de changement dramatique, ajoute-t-il. Par contre, les gens pourraient moins voyager ou aller au restaurant, mais peut-être augmenter leurs achats de bière pour la maison.»

Chez Labatt, la porte-parole Stéphanie Trudeau assure que l'entreprise «ne ressent pas d'impact du ralentissement économique et ne s'attend pas à une mauvaise saison des Fêtes».

«Les ventes vont relativement bien ces dernières semaines et celles des bières importées (comme la Stella Artois) vont même très bien», souligne Mme Trudeau.

Prévisions de la SAQ

La Société des alcools du Québec continue elle aussi à faire de bonnes affaires, ralentissement ou pas. «La crise n'a toujours pas d'impact au Québec. Les ventes à la SAQ sont en ligne avec les prévisions du début de 2008. Rien de contraire ne se dessine encore. Les Fêtes devraient encore générer 20% des ventes annuelles», estime la porte-parole, Linda Bouchard.

Il semble que les gens tiennent vraiment à prendre un petit verre pendant le temps des Fêtes, surtout aux États-Unis où la situation économique est particulièrement difficile. «Les consommateurs américains s'opposent à sabrer vraiment sur la bière, le vin et les spiritueux, surtout pour la maison et les réceptions. C'est un petit plaisir qu'on se permettra aux Fêtes», dit Richard Hurst, de la firme The Nielsen Co.

Par contre, comme les Américains restent davantage à la maison pour se divertir, les restaurants, bars et clubs de nuit ont tout un défi, selon le site Convenience Store News. Les deux tiers des habitués des bonnes tables déclarent sortir moins que l'an passé aux États-Unis, soit un plus grand nombre que les amateurs de boites de nuit (65%), de casinos et centres de villégiature (59%), de bars (55%) et de restaurants décontractés (52%), indique Nielsen. «Des détaillants répliquent en ajoutant des produits alcoolisés à leur gamme, note Richard Hurst. Plusieurs clients américains ne pourront s'offrir de grands crus, mais les commerçants seraient bien avisés de leur proposer des produits de différents prix».

En outre, le taux de change a fait monter le prix de bouteilles d'outre-mer, les ventes de bières importées déclinent d'ailleurs depuis six mois aux États-Unis et la bière en fût gagne des parts de marché, selon Nielsen. C'est peut-être ce qui attend le Canada. S'inspirant de l'esprit des Fêtes, des détaillants américains pourraient proposer à la clientèle d'offrir des bouteilles en cadeaux, avec des emballages spéciaux et des accessoires, suggère Nielsen.