À deux jours de Noël, la frénésie a envahi les magasins dimanche. Commerces pleins à craquer, files d'attente interminables et abondance dans les rues : l'heure était au magasinage de dernière minute pour les Montréalais.

À 12 h, lorsque Letitia Sherry a ouvert les portes du magasin Caesar's Tea, quelques personnes attendaient déjà impatiemment devant les grilles. La jeune femme, toute souriante, indique qu'elle n'a jamais senti une telle excitation de toute sa carrière.

«Quelqu'un est venu à la porte et m'a demandé si nous étions ouverts, mais personne ne fait ça généralement, a lancé l'employée. Depuis vendredi, l'énergie est bonne et tout le monde est au centre-ville.»

Un avis partagé par l'équipe de Yves Rocher, commerce situé dans le Centre Eaton. En effet, les derniers jours n'ont pas été de tout repos. «Comparativement aux autres journées, il n'y a pas photo!» s'exclame l'assistante-gérante, Sylvie Fournier.

Dans la boutique spécialisée en thé, Jean-Michel Gélinas cherche le cadeau parfait pour ses parents. Comme chaque année, il court les magasins à la dernière minute pour acheter ses présents. Il ne se sent toutefois aucunement coupable. «Noël est une fête commerciale et j'achète des cadeaux simplement pour faire plaisir.»

À quelques heures du réveillon, M. Gélinas s'attend à un fort achalandage dans les commerces, mais c'est un mal nécessaire, a-t-il ajouté. «Ça ne me dérange pas, je magasine une seule fois par année et je compte passer la journée à chercher des cadeaux.»

À l'intersection des rues St-Catherine et de la Montagne, on constatait un va-et-vient constant devant le prestigieux magasin Ogilvy.

Majid Kheloufi, Algérien d'origine, est bien conscient qu'il est en retard dans ses emplettes. Pour sa défense, il indique qu'il est au Québec depuis seulement quelques mois et il ne s'est pas tout à fait adapté au mode de vie des Québécois.

«C'est la première fois que je célèbre Noël au Canada, alors je ne connais pas encore les périodes de magasinage comme tout le monde», a dit le spécialiste en informatique.

Pourquoi les consommateurs ont attendu la veille de Noël pour compléter leur magasinage du temps des Fêtes cette année?

Selon Mme Giroux, une des gérantes du Simons de la rue St-Catherine, le fait que le réveillon de Noël tombe un lundi et non le week-end a eu un impact important sur la conscience des acheteurs.

«On a rarement vu autant de gens attendre aussi longtemps en magasin. Je pense tout simplement qu'ils avaient l'impression que Noël était plus tard dans le mois. C'était une illusion dans leur tête.»