Les marchés de Noël se multiplient au Québec comme les cadeaux dans l'atelier du père Noël. De nouveaux marchés apparaissent cette année, preuve du succès indéniable de la formule.

Les marchés de Noël n'ont pas toujours eu la cote auprès du public québécois. Il y a 15 ans, de rares initiatives se sont soldées par des échecs, se souvient Paul Arseneault, directeur du Réseau de veille de la chaire de tourisme Transat de l'UQAM. «On voyait des marchés de Noël ouvrir à Montréal et à Québec, vivoter, puis mourir. Les maîtres d'oeuvre changeaient d'année en année. Pour les visiteurs, la qualité et la diversité des produits n'étaient pas toujours au rendez-vous.»

 

«Aujourd'hui, de plus en plus de producteurs locaux, fromagers, fabricants de cidre de glace, microbrasseurs, peuvent alimenter ces marchés. Les Québécois s'intéressent aussi davantage aux produits du terroir et à l'artisanat. Et les marchés s'inscrivent dans la grande tendance de l'achat local. Ils sont dans l'air du temps. Il y a 15 ans, les cadeaux offerts à Noël étaient souvent fabriqués à l'étranger. Le terroir, ça ne touchait pas vraiment les gens...»

M. Arseneault associe également la multiplication des marchés de Noël au «désir de réactualiser certaines traditions». «On le voit avec le retour des constructions en bois rond. Ou avec Martin Picard, le chef du Pied de cochon, qui s'est acheté une cabane à sucre. On sent le désir de revisiter les grands classiques québécois, même si dans le cas du marché de Noël, la tradition est davantage européenne.»

Les premiers marchés de Noël ont vu le jour au XVe siècle, en Allemagne. Un des plus célèbres, celui de Strasbourg en Alsace, date de 1570.

Une route des marchés de Noël

Agathe Sauriol, présidente du marché de Noël de L'Assomption, a visité plusieurs marchés des Fêtes en Europe, dont ceux de Marseille et de Colmar, en Alsace.

Un soir de décembre, en se promenant devant le bâtiment bicentenaire du collège de L'Assomption, elle a imaginé ce à quoi ressemblerait un marché de Noël dans pareil décor.

Il lui a fallu deux ans pour réaliser son projet, de concert avec la Ville et les commerçants.

Des bénévoles ont construit les maisonnettes de bois des exposants et assemblé les 60 boules illuminées suspendues aux arbres.

«Le marché va permettre de faire connaître L'Assomption, mais aussi plusieurs producteurs et artisans locaux qui n'ont pas nécessairement de vitrine pour se faire connaître. C'était essentiel pour moi de promouvoir l'achat local. Et comme acheteur, c'est toujours agréable de parler à la personne qui a créé un objet qu'on achète. Surtout quand cet objet est unique.»

Agathe Sauriol a un autre projet pour quand les cabanes seront remisées, en janvier: regrouper tous les marchés de Noël en une association. «Pourquoi ne pourrait-on pas se réunir et proposer une Route des marchés de Noël? Il y a bien une Route des vins! Il y a déjà un parcours qui se dessine, avec les marchés de L'Assomption, de Joliette et de Trois-Rivières. Chaque marché est différent et les gens auront envie d'en visiter plusieurs. Si on se met tous ensemble, cette Route des marchés de Noël pourrait même devenir une destination touristique pour les voyageurs étrangers.»

Agathe Sauriol croit tellement à son projet qu'elle a déjà réservé une adresse internet pour cette Route festive. Si la popularité de ces marchés ne des dément pas, sa Route pourrait être très achalandée.