Marie-Aude Doyon négocie l'achat d'un appartement dans un ancien immeuble locatif en train d'être converti en immeuble en copropriété, à Outremont. Elle se demande si elle devrait faire exécuter les travaux proposés par le promoteur ou les reporter à une date ultérieure.

Marie-Aude Doyon négocie l'achat d'un appartement dans un ancien immeuble locatif en train d'être converti en immeuble en copropriété, à Outremont. Elle se demande si elle devrait faire exécuter les travaux proposés par le promoteur ou les reporter à une date ultérieure.

Le promoteur facture 15 000 $ pour rénover la cuisine et la salle de bains, qui en ont terriblement besoin. Le père de Marie-Aude, qui a de nombreux contacts dans le milieu de la construction, croit qu'elle ferait des économies en choisissant elle-même un entrepreneur et les matériaux. La jeune femme de 28 ans hésite. Il s'agit de son premier achat immobilier. Elle a été séduite par la terrasse sur le toit, aménagée au-dessus de son appartement, situé au quatrième étage. «La vue est hallucinante», explique-t-elle avec enthousiasme.

L'immeuble, construit vers 1940, subit une cure de rajeunissement. Dans les 21 logements, le promoteur préserve les boiseries, les moulures et les parquets de bois. Il remplace les portes et les fenêtres. Et il rénove entièrement les cuisines et les salles de bains. Dans le condo qui intéresse Marie-Aude, les travaux ont été interrompus jusqu'à ce qu'elle prenne une décision. «La salle de bains est petite, déplore-t-elle. Et il y a très peu de rangement dans la cuisine. Peut-être pourrais-je aménager différemment cette section de l'appartement ?» Elle veut, par ailleurs, installer une laveuse et une sécheuse superposées dans la cuisine. «C'est indispensable», dit-elle.

L'architecte Guy Demers lui soumet trois propositions. D'entrée de jeu, il lui recommande de faire exécuter les travaux par le promoteur. «Les ouvriers sont sur place et la Ville a déjà accordé un permis, dit-il. C'est beaucoup plus facile de procéder. Si quelqu'un abîme un mur en montant des matériaux, le peintre peut aussitôt faire des retouches. De plus, si vous attendez, le prix risque d'augmenter.»

Énorme ménage

Autre constat : elle devra faire un énorme ménage. Et elle devra composer avec une cuisine qui n'est pas fonctionnelle. Les espaces sont conçus pour une cuisinière de 20 pouces (le standard est de 30 pouces) et un mini frigo de 24 pouces. Et il y a très peu de plans de travail. Dans les trois propositions, l'architecte modifie l'accès à la cuisine. Un petit mur se dresse près de l'entrée pour tirer profit du mur longeant la cuisine, qui est actuellement inutilisé. Dans les deux premières propositions, le muret s'avance suffisamment pour dissimuler le réfrigérateur et permettre de prolonger le plan de travail. Dans la troisième proposition, le muret, plus étroit, camoufle un vaste garde-manger. Les moulures entourant l'entrée de la cuisine pourront difficilement être sauvegardées. Dans la première proposition, la salle de bains est agrandie. Les toilettes demeurent à la même place. La baignoire est installée en empiétant sur la cuisine. Celle-ci gagne un garde-manger, dos à la salle de bains, et un plan de travail. L'évier est déplacé légèrement. La laveuse et la sécheuse superposées se trouvent près de la porte arrière.

«C'est génial», s'exclame Marie-Aude, qui aime particulièrement la grande salle de bains. Dans la deuxième proposition, le réfrigérateur, les plans de travail, l'évier, la cuisinière, la laveuse et la sécheuse superposées sont disposés comme dans la première option. Mais la salle de bains est rénovée sans être agrandie. Cela permet d'installer une table et deux chaises dans la cuisine. Un grand garde-manger, à proximité, complète le tout. «Le coin dînette me plaît beaucoup, souligne Marie-Aude. J'ai une grande salle à manger, mais je ne crois pas que je m'en servirai beaucoup.»

 Dans la troisième proposition, la salle de bains est encore une fois entièrement rénovée, sans être agrandie. Dans la cuisine, l'architecte maximise le rangement. Il y a une tablette d'une douzaine de pouces, surélevée, à l'arrière des plans de travail. Le grille-pain et autres petits appareils électroménagers y éliront domicile, libérant les plans de travail. En prime, les armoires seront profondes. La laveuse et la sécheuse superposées se trouvent en face, entre le réfrigérateur et une armoire à balai. Marie-Aude, réaliste, préfère les deux dernières propositions. «Elles sont plus faciles à effectuer, croit-elle. Si la deuxième option est trop compliquée, j'opterai pour la troisième. Celle-ci offre d'ailleurs plus de rangement. C'est important, car il n'y en a pas beaucoup ailleurs dans l'appartement. Et j'ai un chien. J'ai besoin d'un endroit où mettre sa nourriture! »

Le coût? Dans les trois propositions, il faudrait débourser de 15 000 $ à 18 000 $ pour réaliser les modifications, estime l'architecte. Il propose de faire réaliser les travaux par le promoteur, sans tarder, quitte à débourser un supplément. Il ne croit pas que Marie-Aude ferait des économies en supervisant elle-même la rénovation de la cuisine et de la salle de bains. OBJECTIFS

> Rendre la cuisine fonctionnelle.

> Ajouter des espaces de rangement.

> Agrandir la salle de bains.

> Mettre une laveuse et une sécheuse superposées dans la cuisine.

> Décider si elle confie les travaux de rénovation au promoteur ou à un entrepreneur de son choix.

BUDGET

> De 15 000 $ à 18 000 $

Les propositions de l'architecte Guy Demers.