Dans cette quête de la toiture verte, on peut s'inspirer de l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal, qui a décidé de lutter contre les îlots de chaleur. «Notre nouveau règlement est clair: les nouvelles constructions ou rénovations doivent avoir un toit blanc ou vert, explique Francis Côté, directeur du cabinet du maire François Croteau. Comme beaucoup d'habitations déjà construites ne peuvent pas supporter la charge d'un toit végétalisé, les résidants choisissent un toit blanc.»

Pour les toits en pente, le règlement permet l'aluminium, qui réfléchit bien la chaleur (en plus d'être durable et recyclable en fin de vie), ou encore de peindre en pâle le bardeau d'asphalte. Pour les toits plats, l'arrondissement exige une membrane avec un certain niveau de réflectance (albédo de 80), ou encore de recouvrir le goudron de pierre concassée blanche. Les nouvelles toitures doivent aussi prévoir au moins un bac de récupération d'eau de pluie.

Gris pâle

Plusieurs constructeurs objectent que le toit blanc est aveuglant, difficile à garder propre, et qu'il vaut mieux lui préférer le gris pâle. «Cela importe lorsque le toit est visible, par les voisins ou les usagers d'une terrasse, explique Owen Rose, architecte associé à l'atelier TauTem. Un toit qui éblouit peut même nuire à la valeur d'une maison.»

Par ailleurs, le goudron et l'asphalte sont considérés comme les matériaux les moins écologiques de tous, pour les toitures. Le bardeau d'asphalte a une forte énergie grise (énergie investie dans sa fabrication) et émet des polluants dans l'air et dans l'eau de ruissellement.

Owen Rose ajoute: «Toutes les membranes contiennent des dérivés du pétrole, mais la formule goudron et gravier est celle qui présente la moins bonne qualité. C'est un animal en voie d'extinction.»  

Toits verts bienfaisants

Du côté des toits verts, rappelons leurs nombreux bienfaits, particulièrement appréciés en ville: pas ou peu de clim en été, moins de chauffage en hiver, diminution des îlots de chaleur urbains, insonorisation, filtration des polluants de l'air, meilleure gestion des eaux pluviales et création d'un écosystème pour les insectes pollinisateurs. «De plus, un toit vert double la durée de vie de la membrane», affirme Patrice Godin, du Centre d'écologie urbaine de Montréal.  -