Une maison de 160 ans retrouve son air d'antan

Lucie Viger et Ronald Bussières ont raison d'être fiers. Ils ont remporté début mai le Prix du patrimoine de la Ville de Québec dans la catégorie Conservation et préservation, pour avoir restauré l'extérieur de leur maison ancestrale de l'arrondissement historique Beauport. Ce qui les met, aujourd'hui, en compétition avec les autres lauréats des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches dont les gagnants seront connus lors d'un souper champêtre à Saint-Michel-de-Bellechasse, le 13 juin.

Lucie Viger et Ronald Bussières ont raison d'être fiers. Ils ont remporté début mai le Prix du patrimoine de la Ville de Québec dans la catégorie Conservation et préservation, pour avoir restauré l'extérieur de leur maison ancestrale de l'arrondissement historique Beauport. Ce qui les met, aujourd'hui, en compétition avec les autres lauréats des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches dont les gagnants seront connus lors d'un souper champêtre à Saint-Michel-de-Bellechasse, le 13 juin.

Mais le projet de rénovation du couple Viger-Bussières en est d'abord un de passion, car la maison est dans la famille Lortie-Robert depuis quatre générations. Lucie l'a héritée à la mort de sa mère en 2004. «Mais l'histoire a vraiment commencé avec mon arrière-grand-père maternel, Octave Lortie, raconte Mme Viger, qui en 1937 a légué la propriété à sa fille Rosanna Robert qui, elle, l'a laissée en héritage à ma mère Estelle. Et s'il n'en tient qu'à moi, dit-elle, la maison ira très certainement à ma fille Stella, histoire de poursuivre la tradition.»

Mais quand Lucie et Ronald ont repris la résidence, il y a quatre ans, tout l'extérieur était à refaire. Le crépi des murs s'effritait, les soffites avaient besoin d'être refaits et quatre des fenêtres étaient à changer. Ensemble, ils ont donc soumis un projet de rénovation au service d'urbanisme de la Ville de Québec. Leur maison étant située dans un arrondissement historique, on leur a imposé certaines restrictions quant au choix des matériaux, des ornements architecturaux (portes, fenêtres, moulures) ainsi que sur la manière de rénover la cuisine d'été. Des exigences que le couple dit avoir acceptées sans rechigner, parce que cela correspondait aux anciennes photos de la maison qu'ils avaient en leur possession. Lucie s'en est d'ailleurs inspirée pour choisir la couleur du crépi et des moulures d'ébénisterie ornant les fenêtres.Afin de respecter le cachet d'antan, le couple a préféré s'entourer d'experts, dont la firme Relyr de Charny qui a refait le crépi des murs de façon traditionnelle. Quant aux fenêtres à crémone en bois, c'est une PME artisanale qui les a réalisées pour remplacer celles en aluminium qui étaient en total désaccord avec le style de la maison, explique M. Bussières. Enfin, la cuisine d'été a été redressée avant d'être recouverte de planches de bois à la verticale comme ça se faisait dans le bon vieux temps.

Mais ce qui fait vraiment une grande différence aux yeux de Lucie Viger, ce sont les larges moulures d'ébénisterie dont trois sont des reproductions fidèles de moulures d'origine découvertes derrière le déclin d'aluminium.

En fouillant dans ses vieux papiers, Lucie a eu le plaisir de rebrasser les souvenirs de sa famille. Elle a retrouvé entre autres des photos de sa mère, de sa grand-mère et de son arrière-grand-père ainsi que les vieux contrats de vente.

«Je l'avoue, dit-elle, j'aime cette maison pour tout ce qu'elle représente. Les murs racontent des histoires et c'est très important pour moi.»

Maintenant que l'extérieur est terminé, Lucie et Ronald ont bien l'intention de refaire l'intérieur, mais une fois seulement que toutes les factures du premier chantier seront payées, de conclure Mme Viger.