De l'énergie, on en utilise tous les jours. Notre mode de vie en dépend. Mais dans un contexte de récession, quelle place doit-on accorder à l'efficacité énergétique des bâtiments?

De l'énergie, on en utilise tous les jours. Notre mode de vie en dépend. Mais dans un contexte de récession, quelle place doit-on accorder à l'efficacité énergétique des bâtiments?

Lors d'un débat organisé à l'occasion de Construction Contact, rendez-vous d'affaires sur le développement durable qui s'est déroulé à la fin de février à Québec, quatre participants ont exprimé leur opinion sur les tenants et aboutissants de l'efficacité énergétique.

Pour les uns, c'est en période de crise que les consommateurs doivent foncer et innover en cherchant, notamment, des façons de réduire leur facture d'énergie; pour d'autres, toute baisse des coûts de l'énergie se traduira inévitablement par du gaspillage ou un gel des projets de développement durable, d'où la nécessité de maintenir les prix au niveau du marché.

Charles Alexander, directeur de Murox Énergie, une branche du groupe Canam, rappelle que les gens achètent des projets d'économie d'énergie dans la mesure où on leur garantit un rendement sur leurs investissements. Or des incitatifs financiers tels les crédits d'impôt ou les subventions sont parfois nécessaires, dit-il, pour amener les gens à poser des gestes «verts». Charles Alexander avance aussi que «construire vert» peut devenir un outil de promotion intéressant pour ceux qui souhaitent se positionner sur ce marché.

Selon Pierre Langlois, président d'Econoler, l'énergie est une dépense que l'on doit absolument gérer. Qu'est-ce qu'on fait généralement avec notre facture d'énergie? «On la paie», dit-il. Mais combien de personnes savent gérer leur consommation? «Gérer sa consommation, poursuit M. Langlois, c'est réduire ses dépenses d'énergie par toutes sortes de petits moyens comme éteindre les lumières, baisser le chauffage, isoler les portes et fenêtres, acheter des ampoules fluocompact, etc. Aussi, avant d'offrir des programmes d'efficacité énergétique, faut-il informer et former les clients à cette approche», suggère-t-il. Et sa recommandation est simple: «Si vous avez un projet vert en tête, ne vous occupez pas des subventions et foncez, dit-il, parce que l'efficacité énergétique, c'est toujours gagnant.»

 

Innovation


Alain Daneau, porte-parole de l'Agence de l'efficacité énergétique, soutient pour sa part que c'est en période de récession qu'il faut innover même si le premier réflexe des gens est plutôt d'effectuer un recul ou d'attendre. «Généralement, une fois le choc passé, ajoute-t-il, les consommateurs sont prêts à revoir leurs façons de faire dans un objectif d'économie.»

André Rochette, président d'Ecosystem, avance qu'en période de crise, il faut que les prix de l'essence, de l'électricité, du gaz naturel continuent de refléter la réalité du marché sinon on ouvre la porte au gaspillage. «Quand l'énergie est rare et coûte cher, les consommateurs y font attention et cherchent des moyens de l'économiser.»

Mais peu importe les points de vue, tous s'accordent à dire que les projets en efficacité énergétique, petits ou grands, contribuent à améliorer notre environnement et à protéger nos ressources.