Manque d’espace? Vous pouvez creuser... L’idée fait son petit bonhomme de chemin et un nombre croissant de propriétaires se lancent dans l’agrandissement par le sous-sol.

Manque d’espace? Vous pouvez creuser... L’idée fait son petit bonhomme de chemin et un nombre croissant de propriétaires se lancent dans l’agrandissement par le sous-sol.

 Une fois ce dernier devenu habitable, les parents y envoient leurs ados ou bien aménagent un bureau, une salle de cinéma... Mais comment une triste cave humide se transforme-t-elle en charmante oasis? Par les bons soins d’un excavateur compétent, doublé d’un ingénieur en structure; en suivant des plans conçus pour laisser entrer la lumière du jour; avec un bon entrepreneur; quelques mois de patience et, disons, les moyens d’en reprendre pour 10 ou 15 ans de paiements hypothécaires.

  >>> Visionnez l'entrevue de Carole Thibaudeau avec François Lespérance

  L’escalier droit qui descend chez Rochelle et Sébastien baigne dans la franche lumière traversant la porte d’entrée vitrée. Sur les dernières marches, une autre clarté nous accueille, blanche, crevant le mur du fond entièrement fenestré, moitié gauche pour la chambre principale et moitié droite pour le séjour.

Cet éclairage neigeux provient de la cour, qui descend en trois paliers de la ruelle au mur fenestré, bouffée de nature inestimable dans la paix du sous-sol. Une cour intime, protégée des bruits par sa forme même. Par ailleurs, tout le logement est tranquille, séparé des voisins par la terre elle-même.

Dans ce condo-cocon de trois chambres à coucher et de 1300 pieds carrés, Rochelle et Sébastien vivent avec leurs trois jeunes enfants, Héloïse, six ans et demi, Ophélie, quatre ans et Félix, un an. «Nous aimerions avoir un peu plus grand, mais ce n’est pas facile de trouver aussi joli», fait remarquer Rochelle.

Au bas de l’escalier, à notre droite, se trouve l’aire ouverte: la cuisine contemporaine, l’espace salle à manger et le séjour avec son immense fenêtre en trois panneaux. L’un des panneaux bascule en fenêtre ou s’ouvre comme une porte. Un foyer au gaz diffuse une douce chaleur, encastré dans le mur qui sépare le séjour de la chambre principale.

À gauche de l’escalier se trouve la chambre principale, la salle de bain, avec bain et grande douche – bien pratique avec de jeunes enfants – adjacente à un cubicule pour la toilette.

Le charme des margelles

Derrière l’escalier, la chambre des fillettes et celle du bébé, assez grande pour contenir aussi un lit d’amis. Les fenêtres de ces deux pièces, situées à l’avant du condo, sont munies de margelles de béton à l’extérieur, margelles qui repoussent la terre pour mieux laisser entrer la lumière. Les margelles éliminent le sentiment de réclusion tout en préservant l’intimité. Par une heureuse configuration des lieux, la maison fait face à l’extrémité d’une rue transversale. Aucun édifice ne fait alors obstacle à la clarté du jour.

La maison d’origine, qui date d’environ 1910, hébergeait cinq logements : deux petits au rez-de-chaussée, un grand à l’étage et deux petits au deuxième étage. C’était avant que le conseiller en architecture François Lespérance n’en devienne propriétaire et entreprenne une impressionnante métamorphose. «J’ai fait excaver le sous-sol pour en faire un grand appartement, relate-t-il. On a ajouté 20 pieds de profondeur à la maison. On a conservé les solives du plancher et refait une structure en acier et des fondations entièrement nouvelles.» On doit souvent refaire les fondations des maisons montréalaises du début du siècle, car le béton n’était pas de qualité à cette époque.

Le secret d’un sous-sol attrayant consiste à y laisser entrer lumière et nature, résume François Lespérance. «Lors des travaux d’excavation, explique-t-il, on fait toujours une pente et une ouverture pour amener la machinerie dans le sous-sol. L’ouverture sert ensuite à installer de grandes vitres et la pente à construire un escalier, possiblement avec les pierres récupérées de l’excavation.»

Infos : www.alliage-qc.com ou 514-270-8644

 

Photo François Roy, La Presse

En arrivant dans le condo, on perçoit la clarté neigeuse des vastes fenêtres donnant sur la cour arrière. Cette dernière est paysagée en terrasses, qui descendent harmonieusement du niveau de la ruelle à celui du condo.