Un plancher au sous-sol, d'accord. Mais pour ça, d'après vous, il faudra entreprendre un gros chantier. Mise en place de fourrures -ce sont des traverses de bois- d'abord, comme base de clouage. Puis la mise à niveau au moyen de cales de cèdre. Ensuite, pose de panneaux de contreplaqué. Enfin, le revêtement de finition: moquette, prélart, carreaux de vinyle ou bois d'ingénierie. Vaste programme...

Un plancher au sous-sol, d'accord. Mais pour ça, d'après vous, il faudra entreprendre un gros chantier. Mise en place de fourrures -ce sont des traverses de bois- d'abord, comme base de clouage. Puis la mise à niveau au moyen de cales de cèdre. Ensuite, pose de panneaux de contreplaqué. Enfin, le revêtement de finition: moquette, prélart, carreaux de vinyle ou bois d'ingénierie. Vaste programme...

 On peut faire plus simple et plus sûr éventuellement, selon l'architecte québécois David Leslie. Dans son art, il fait profession de bien-être du coeur, du corps et du système respiratoire. En cela, il est inflexible.

Si votre soubassement est bien sec, qu'il n'y a ni odeur ni sensation pesante d'humidité, que nulle part au sol ou contre les murs de fondations, il n'y a de traînées humides, d'efflorescences, du béton qui farine et des moisissures, allez ! mettez-vous au travail.

«Mais jamais au grand jamais, on ne doit, par un ouvrage de construction, cacher un problème d'humidité. Il faut être sûr que tout est sec», met en garde David Leslie. Car tôt ou tard l'humidité et ses effets délétères nous rattrapent. Les conséquences sont structurelles et peuvent même mettre la santé en péril.

Revêtement flottant

Voilà, constate l'architecte, que l'industrie a mis au point il y a quelques années - et amélioré depuis - un «système de revêtement flottant». Les marques de commerce sont Dricore (Kruger) et Subflor (Supra Floors).

Il consiste en des panneaux de copeaux orientés, en carreaux de 2 pi X 2 pi cependant. Leur résistance est spectaculaire, dit-on. Chacun est «semellé» d'un plastique de polyéthylène à crampons ou à protubérances allongées et obliquement disposées.

Tandis qu'un plancher à coffrage a une élévation d'une couple de pouces, celui-ci a une épaisseur de 7/8 po. «Tout pouce de haut gagné dans un sous-sol vaut son pesant d'or», raconte l'architecte.

Ces carreaux donc sont embouvetés, peuvent supporter des charges énormes. Entre les crampons ou les protubérances, l'humidité qui se serait formée se dirige vers le puisard (drain). D'ordinaire, ces carreaux, qu'on peut installer en un tournemain, ne requièrent pas de mise à niveau. Pour peu, en tout cas, que la dénivellation concentrique de la dalle de béton vers le puisard soit subtile.

De plus, «l'intervalle d'air» se faufilant entre les crampons ou les protubérances donne lieu à une isolation thermique intéressante. L'équivalent de R2, semble-t-il. De quoi garder le plancher assez chaud.

Finition

Sur tout ça, on s'emploie ensuite à la pose d'un matériau de finition «sain», insiste David Leslie. Du linoléum, de préférence. Gardez-vous de le confondre avec du vinyle en rouleau. Le premier a beaucoup de tenue et d'élégance, le second est commun.

Ou bien un couvrement de «laminé stratifié» qui a du bois toute la ressemblance. On l'appelle généralement «plancher flottant».

À moins que vous ne préfériez du bois d'ingénierie. Il procède de la collection Engineered de Mirage (Saint-Georges). «Il est formé de deux épaisseurs de bois, solidaire d'un lit en contreplaqué à cinq plis, rainuré à contresens côté pile. Il ne travaille ni ne gauchit.» C'est du moins la réputation qu'il a.

Du tapis, non

Ne mettez pas de tapis, quand bien même il serait écologique ou en acrylique recyclé. «Car le tapis trappe l'humidité», précise M. Leslie.

Si vous y tenez quand même, caricature-t-il, traînez-le sous vos pieds. Pour cela, il suffit de se chausser de pantoufles douillettes.

Du bois franc massif, non plus. Le sous-sol, s'il est sec, est potentiellement humide. Les lames de bois auraient tendance à retrousser par les côtés.

En carreaux de céramique, pas davantage. Le matériau est froid. Tandis que les fabricants de carreaux de copeaux à semelle de polyéthylène ou ne le recommandent pas ou ne sont pas enthousiastes à le faire.

Avec un plancher pareillement constitué, on est en voiture. Bien qu'il ne soit pas parfaitement «cuirassé» contre un déversement d'eau venant du rez-de-chaussée eu égard à une toilette défectueuse, une fuite de l'adduction de la lessiveuse ou du lave-vaisselle. Ni d'un refoulement d'égout qui le prendrait, cette fois, par dessous.

Le revêtement à copeaux et semelles coûte environ 7 $ par carreau de 4 pi ca. Pour son installation, les frais de main-d'oeuvre sont, à toutes fins utiles, inexistants puisqu'on peut le faire soi-même.

D'un autre côté, s'il survient un dégât d'eau localisé, on peut se contenter d'arracher quelques carreaux et les remplacer par des neufs. À propos, leur mise en place ne nécessite ni clous ni colle.

Bref, «le revêtement flottant» s'oppose fatalement à la méthode laborieuse à fourrures sur une membrane de polyéthylène et sur lesquelles sont cloués ou vissés des panneaux de contreplaqué.