La couleur de votre plancher de bois vous ennuie ou ne s'harmonise plus avec votre décor. Après l'avoir sablé et poli avec un papier de verre très fin, vous pouvez le teindre. «Au moyen d'une teinture à l'huile, de préférence, le fini est plus beau», estime le PDG de Sélection Bois Francs de Québec, Denis Linteau. C'est le choix de 90% des professionnels, révèle-t-il.

Il est entendu qu'il faut humidifier le parquet avec de l'eau avant d'appliquer la teinture. Nulle crainte que cela ne cause un dégradé de nuance, particulièrement sur le pourtour.

Mouillez, ne craignez rien! indique Denis Linteau. L'eau fera ouvrir les pores du bois, et c'est heureux. Car la teinture aura meilleure prise. Le mordant sera juste à point. De plus, l'eau aura l'heur de couvrir les petits défauts de sablage tout en soulignant le grain du bois.

«Cependant, on doit s'interdire de le faire sur les bois mous comme le pin ou le mélèze. Que sur les bois durs», souligne, pour sa part, le copropriétaire de Sélection Bois Francs, Yves Gaumont.

Marche à suivre

1> Sabler le parquet. À l'étape du polissage, coïncidant avec l'emploi d'un papier émeri à claire-voie 120, employer pour le travail de contour une petite sableuse électrique orbitale avec papier de verre de même grade. «L'instrument tourne moins vite, ouvre légèrement le grain du bois, donne une texture moelleuse et identique au reste du plancher», explique M. Linteau.

Pour accroître ses chances de réussite, il est important de tenir la sableuse d'une main et une lampe de construction de l'autre afin d'éclairer l'ouvrage. Le faisceau lumineux doit être très près de la surface.

2> Une fois le sablage achevé, passer l'aspirateur.

3> Ensuite, mettre de l'eau dans un seau. Y tremper un chiffon doux. Tordre légèrement. Mouiller ensuite le bois uniformément dans le sens même des lames du bois. Jamais perpendiculairement ou obliquement. Même si, fortuitement, il y a ici et là un peu plus d'eau, ce n'est pas grave. Le surplus finira par sécher. Le temps d'une journée, pour être sûr. Les pores n'en resteront pas moins ouverts. Passer encore l'aspirateur.

4> La teinture, à présent. Porter des gants en latex ou en caoutchouc, employer des «applicateurs à teinture molletonnés». Cette corvée nécessite le concours de trois personnes. La première étend la solution, toujours dans le sens des lattes, sur des surfaces successives de trois pieds, d'un mur à l'autre. La deuxième personne l'appose sur les contours, mais rarement plus de 15 secondes avant que la première ne joigne sa teinture à la sienne. Le produit doit pénétrer oui, mais non en profondeur. La troisième ôtera les excédents qui, s'il en reste, gommeront et constitueront, d'après M. Linteau, des corps étrangers. Il ne doit y avoir aucun surplus. Autrement, le scellant et le vernis qu'on mettra par la suite vont flotter.

5> Laisser sécher la teinture 24 heures. Ou le temps précis que vous recommandera votre marchand détaillant. «D'autant plus qu'il y en a à séchage rapide», indique le PDG de Sélection Bois Francs. Si la teinture n'est pas sèche, là encore le scellant et le vernis flotteront dessus. «En fait, on se persuade que tout est beau. On continue. On emprisonne l'humidité. Six mois après, le vernis écaille. On est bouleversé. On s'en prend aux fabricants de scellant et de vernis. En vain», déplore M. Linteau.

Escalier

Pour un escalier, la façon de faire est la même. Sinon qu'il faut des outils de petite taille. Chez Sélection Bois Francs, pour un travail de haute précision, on réduit l'escalier en pièces détachées, on sable, teint, scelle et vernit en atelier. Ensuite, on remonte. L'escalier étant un «meuble fin» dans l'esprit de nombreux propriétaires, ils conçoivent qu'on doive y mettre l'effort et le prix.