L'hiver, il y a des gens qui prennent plaisir à pelleter. D'autres trouvent ça éreintant. C'est pourquoi ils embauchent une entreprise de déneigement pour faire le travail, à moins qu'ils ne s'en acquittent eux-mêmes au moyen d'une souffleuse. Pour un grand nombre, toutefois, souffler la neige est une récréation. En revanche, il y a celles et ceux qui n'ont pas encore leur «machine» et qui sont prêts à passer du rêve à l'achat.

D'abord, ils doivent cerner leurs besoins. «Quelle est la superficie à souffler et ses difficultés? Est-ce seulement pour enlever l'ourlet résultant du passage, devant chez soi, du chasse-neige de la municipalité? À moins que ce ne soit pour une entrée au complet, pour sortir la neige d'une patinoire ou simplement pour balayer le patio», suggère l'administratrice et copropriétaire de MIC Performance de Lévis, Marie-Kim Provencher.

 

De plus, trouve Yves Pleau de chez Pleau Électrique de Loretteville, il y a lieu de se demander si on a l'espace chez soi où souffler la neige et à quelle distance, une remise pour ranger l'appareil, des dépendances ou constructions dont il faut dégager les accès.

«Il faut aussi tenir compte de notre condition physique», pense-t-il. Cela aura une incidence quant au poids de l'appareil ou aux mécanismes facilitant, par exemple, les virages.

D'un autre côté, le fait qu'on habite la banlieue, la campagne, sur le bord de l'eau ou la montagne peut aussi faire la différence.

Au chalet, ou bien sur une entrée inclinée ou souvent verglacée, une souffleuse à chenille serait sans doute plus indiquée. Selon le fabricant Ariens, elle adhère mieux, est plus stable, son poids est mieux réparti et sa traction, plus sûre.

Cependant, elle est plus coûteuse, plus laborieuse à manier, paresseuse en marche arrière. Tandis que sur de la neige libre sur fond non damé, elle est, d'après M. Pleau, de premier ordre. Sur les grands toits bassins ou plats, les déneigeurs s'en délectent. Des particuliers lui font même gravir, en vitesse arrière, des escaliers de maçonnerie pour aller supprimer des formations de neige devant un pavillon de jardin, au loin.

Néanmoins, ce sont les souffleuses à roues, qui ont l'heur de bien mordre dans la neige, qui sont les plus répandues. «Dans une proportion de 80 %», estime M. Pleau. Pour suppléer aux avantages des chenilles, le cas échéant, on peut les chausser de chaînes.

Par ailleurs, pour mieux en découdre avec la neige, on préférera une vrille dentelée. Depuis le baquet (qui est la large gueule), elle attaque la neige, même assez dure, et la triture avant de l'acheminer à une turbine qui la pulvérise et l'engage énergiquement dans le canal d'éjection. Le dispositif, selon sa puissance, celle du moteur aussi bien que le poids même de la neige, peut la projeter jusqu'à 35 pieds, voire 50.

Il est clair, insiste l'homme d'affaires, qu'une souffleuse est un chasse-neige, non un chasse-glace. S'en prendre obstinément à la glace, c'est mettre le moteur, les commandes et la carrosserie en péril.

Souffler loin

Les premières exigences des particuliers qui se présentent en magasin sont on ne peut plus claires. «Il faut que la machine souffle loin et qu'elle démarre bien, même par temps très froid», relate Mme Provencher.

Tous les moteurs sont «hivernés» ou caparaçonnés d'une membrane de matière composite de telle sorte de contenir la chaleur, d'empêcher le gel du carburateur et d'éviter la condensation qui provoquerait le dysfonctionnement de pièces extérieures et leur oxydation.

D'un autre côté, le démarreur électrique autonome ou sans cordon pour lancer le moteur est aussi un passage obligé, maintenant. «D'autant que la population est vieillissante», constate Yves Pleau. Quant au phare, il n'est pas un luxe. On en a besoin et pour voir et pour être vu, d'autant que la nuit tombe tôt et qu'on est souvent contraint de déneiger au retour du travail.

Par ailleurs, on aimera diriger le canal d'éjection de la neige et même son clapet de hauteur de jet au moyen d'un manche de type joystick (c'est magique!) ou, par devant soi, avec une manivelle rotative à la manière d'un vilebrequin.

Enfin, on pourrait être séduit par le mécanisme d'arrêt instantané de la traction des deux roues pour effectuer un virage immédiat et léger. «Ou bien par la pause de traction d'une roue alors que celle qui lui est opposée continue sa course. Ce qui produit virage sans retard et dans le minimum d'espace», détaille le président-fondateur de Lavoie Souffleuses et Scies à chaîne de la rue des Sables, Paul Lavoie. Cette pause de traction est en quelque sorte la servodirection de la souffleuse.

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