Votre maison a sans doute 60 ans et plus, peut-être moins. Or, une partie du mortier garnissant des briques, voire des pierres, est délogée. Jusqu'à ce jour, vous avez fermé les yeux, préférant croire que tout ça était sans conséquence. Vous n'en étiez pas moins inquiet. Et, aviez raison, au fond.

Réparez avant que vos briques et pierres ne finissent par se désagréger et que la pluie, assistée par le vent, ne les franchisse pour s'attaquer à l'enveloppe même du bâtiment qui, sous le poids des années, éprouve une certaine fatigue. De plus, un parement négligé peut faire tiquer un acheteur pour le cas où vous voudriez vendre votre maison.

 

«La rupture des joints de mortier ou leur farinage se produit, la plupart du temps, côté nord-est. En haut des murs, souvent. Là où il n'y a pas d'arbres qui servent d'écran», précise Mario Grondines, inspecteur et conseiller en bâtiment au service de Habitation Expert-Conseil de Loretteville. À moins que ce ne soit au bas des murs, près du trottoir, là où l'eau erre ou ruisselle.

La partie antérieure ou visible de la brique est vernissée ou conçue pour tenir tête aux intempéries. Mais ses autres faces, elles, sont plutôt poreuses. Or, quand elle est dénuée de mortier, même localement, l'eau vagabonde dessus, s'introduit dans les pores et s'y perd. Lorsque le gel la surprend, avant qu'elle ne se soit évaporée, elle se dilate et fait éclater la brique.

Chantepleures

Il y a plus de 50 ans, on ne pratiquait pas de chantepleures au bas des murs, à la rencontre des fondations. Elles auraient eu pour objet de faire sortir l'eau qui se serait insinuée dans la chambre, entre la maçonnerie et l'enveloppe de la maison.

«Durant la construction, à l'époque, on pouvait échapper du mortier frais au fond impunément. Si bien qu'on voudrait, à présent, y remédier en faisant simplement des ouvertures, entre des briques, que ce serait probablement inutile», trouve Mario Grondines.

Du coup, on risquerait d'aggraver l'état des vieux solins et créer, ce faisant, d'autres problèmes.

À moins de requérir les services d'un maçon, suggère-t-il, qui déconstruirait les trois ou quatre premiers rangs de brique, rectifierait les solins, puis reconstruirait tout en créant des chantepleures.

On ne doit pas moins remplir les joints de mortier là où il en manque. Sinon l'eau atteindra le papier noir usé, passera par les solins désunis, descendra jusqu'au contour des portes et des fenêtres, atteindra la lisse de contour puis s'engagera dans les planchers.