Janvier sous la pluie. Si la rivière avoisinante sort de son lit, si les conduites d'eau de la ville débordent, on ne peut rien y faire. Mais ce serait dommage de se trouver avec un sous-sol inondé par sa propre négligence.

Janvier sous la pluie. Si la rivière avoisinante sort de son lit, si les conduites d'eau de la ville débordent, on ne peut rien y faire. Mais ce serait dommage de se trouver avec un sous-sol inondé par sa propre négligence.

Don Fugler, de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), explique qu'une grande quantité de neige, gorgée d'eau par le redoux, exerce une pression sur les fondations et s'infiltre plus facilement à l'intérieur. Mais il existe plusieurs moyens d'éviter le pire.

Quand le mercure est au-dessus de zéro, c'est le temps d'inspecter les gouttières du toit, les descentes pluviales et les ouvertures de drain. On tente d'y déceler les amoncellements de glace et de les défaire. On peut aussi faire fondre la glace avec de l'eau chaude, à condition de l'utiliser avec parcimonie!

Les margelles, ces structures d'acier ondulé posées devant les fenêtres du sous-sol, sont aussi une source de problèmes. «Lorsqu'il y a du temps doux l'hiver, 90 % des appels que l'on a concernent les margelles», soutient Michel Lamontagne, président de Drainages de la Capitale, de Charny.

Le scénario type, c'est que ces puits de fenêtre - de véritables trous - se remplissent de neige et de glace, que le drain de margelle se bloque, que l'eau monte et finisse par s'infiltrer par les fenêtres du sous-sol. Selon M. Lamontagne, le propriétaire consciencieux n'a d'autre choix que de s'armer de sa pelle et de dégager ses margelles.

Avec le temps, le sol entourant une maison a tendance à s'affaisser, créant une pente inversée. Bien sûr, l'hiver n'est pas la saison idéale pour entreprendre de grands travaux de nivellement de terrain. Mais M. Lamontagne propose une solution temporaire. «On peut souffler la neige qui entoure la maison sur une largeur de deux pieds. On crée un passage où l'eau va ruisseler au lieu de s'infiltrer.»

«Le mot d'ordre, c'est de tenir l'eau loin de la maison!» lance M. Fugler. Mais attention de ne pas la diriger directement sur son voisin!

À l'intérieur



Malgré toutes ces précautions, il se peut que l'eau s'infiltre. Mieux vaut se préparer à la recevoir. «Il faut vérifier son drain de plancher au sous-sol. Souvent, il y a de la poussière qui s'accumule là-dedans», indique M. Lamontagne. On enlève la petite grille, on verse un verre d'eau et on surveille son écoulement.

Des vérifications doivent aussi être faites sur les clapets antirefoulement et les puisards. Mais encore faut-il savoir qu'on possède de tels équipements! «Au fil des années, les gens ont aménagé leur sous-sol et ont souvent bloqué l'accès au clapet. Ils n'ont jamais eu à s'en servir et l'ont oublié. Le hic, c'est qu'il faut faire inspecter ces équipements une fois par année», soutient André Gagné, directeur des services techniques de l'Association provinciale des constructeurs d'habitations (APCHQ).

Un clapet antirefoulement empêche les eaux d'égout de refouler dans le sous-sol. Il faut s'assurer qu'il ferme bien. Un puisard pompe l'eau des drains vers l'extérieur. Il faut le mettre en marche et le regarder faire son travail. En cas d'incertitude, on peut appeler un plombier.

Avant de quitter le sous-sol, il est avisé de faire le tour des murs de béton pour localiser des fissures, que l'on peut colmater à l'aide d'un enduit que l'on trouve en quincaillerie. «D'année en année, on rencontre des propriétaires qui ont eu des pépins avec l'infiltration d'eau. Après, ils se souviennent qu'il faut prévenir!» lance M. Gagné.

Et si le mal est fait?

 Ça y est! L'eau monte au même rythme que l'énervement dans la maison. L'important, c'est de garder la tête froide et de procéder une étape à la fois.

 «Il faut d'abord identifier la source de l'inondation et colmater la fuite, si possible», soutient Christine Dufour, présidente de Sinisco, une entreprise de nettoyage.

 Ensuite, on empoigne le téléphone et on appelle un expert en sinistre? «Non, c'est son assureur qu'il faut appeler en premier», soutient Mme Dufour. Lorsque le propriétaire a une idée claire de sa couverture en assurances, il est plus en mesure de prendre une bonne décision. Est-il justifié de faire venir une équipe d'urgence ou peut-on attendre l'évaluation avant d'entreprendre les travaux?

 Après, on enfile des bottes de caoutchouc et on se relève les manches. «Il faut réagir rapidement et soulever les meubles sur des blocs de béton ou sur des planches de bois», conseille Éric Pichette, président de Qualinet. Selon lui, les infiltrations d'eau peuvent être de quelques centimètres seulement ou atteindre jusqu'à deux pieds.

 La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) donne quelques autres conseils sur son site Internet :

 - Documenter les dommages avec un appareil photo ou une caméra vidéo.

 - Couper le courant de la zone inondée directement du panneau de distribution.

 - Porter des gants et un masque pour enlever les débris trempés.

 - Placer au congélateur les documents importants, jusqu'à ce qu'on ait le temps de s'en occuper.

 - Jeter les biens qui ont été complètement immergés et qui sont irrécupérables.