Le convecteur est une plinthe de chauffage à l'électricité élégante et sophistiquée. Elle produit une chaleur douce et égale. Elle est plus populaire que jamais. Et quoique plus coûteuse, et de loin, elle commence à faire la vie dure à la plinthe de chauffage électrique commune, selon un spécialiste en la matière et un conseiller en bâtiment de Québec, interrogés dernièrement par Le Soleil.

Le convecteur est une plinthe de chauffage à l'électricité élégante et sophistiquée. Elle produit une chaleur douce et égale. Elle est plus populaire que jamais. Et quoique plus coûteuse, et de loin, elle commence à faire la vie dure à la plinthe de chauffage électrique commune, selon un spécialiste en la matière et un conseiller en bâtiment de Québec, interrogés dernièrement par Le Soleil.

 En raison du brassage subtil de l'air auquel elle donne lieu, sa chaleur est plus homogène. Donc sans disparités perceptibles. Ne serait-ce qu'à cet égard, elle est moins dépensière en énergie. De plus, sa vitesse de distribution est au moins deux fois plus élevée que la plinthe ordinaire.

 Fabriqué par Convectair (son véritable concepteur) de Sainte-Thérèse, Ouellet Canada de Montmagny, Stelpro Design de Saint-Bruno-de-Montarville ou Chalair de Boucherville, le convecteur, considéré techniquement supérieur à la plinthe ordinaire, «occupe, le haut du pavé dans les projets d'agrandissement ou de rénovation parce que confortable, maniable et économe en énergie», constate le président de Miville Solution Climat Confort de Québec, Jacques Miville. Cependant qu'il gagne du terrain dans les logements en copropriété.

 En fait, il consiste en un boîtier métallique élégant fixé, au moyen de fourrures, contre un mur proche d'une zone froide (près d'une fenêtre ou d'une porte terrasse) et à une distance d'au moins quelques pouces du sol. Un espace est ainsi ménagé, derrière. Ce, pour permettre une circulation d'air tout en interdisant le contact du boîtier contre un mur extérieur, le cas échéant, de sorte qu'aucun échange de température ou aucune déperdition de chaleur n'ait lieu.

 Fonctionnement

 L'air froid, plus lourd que l'air chaud, vagabonde sur le parquet. Il s'engouffre par une ouverture au bas du boîtier. Il lèche sur-le-champ un élément chauffant à ailettes ou, mieux, en X qui a l'heur de triturer davantage les molécules d'air. Le heurt thermique est si grand que l'air réchauffé, devenu léger, est subitement entraîné, par effet de cheminée, jusqu'au sommet. Cela, sans aide mécanique. Tout se fait en silence. Puis, l'air chaud est chassé dans la pièce, droit devant, par une bouche de soufflage.

 Libre, il s'agite alors. Porté à monter, il est en même temps tiré vers le bas en raison du retour d'air par la bouche inférieure du boîtier. Mais une fois rendu au plafond, il se refroidit, s'alourdit, retombe doucement et s'introduit à son tour dans le boîtier. Ainsi, le cycle recommence. L'air est donc subtilement remué, maintenu sans cesse et partout à la température voulue alors qu'il enveloppe les occupants, dit-on, d'un bien-être sûr. «De plus, le convecteur renferme un thermostat électronique très précis. Il réagit, sans retard et au dixième de degré Celsius près, à la température relevée par une sonde. Puis, il s'emploie au calcul du chauffage requis. Le voilà prêt à compenser immédiatement les pertes de chaleur provenant d'une fenêtre, par exemple», explique M. Miville. Une fois la chaleur bien installée et distribuée, il «gère» sans mal la température établie.

 Par l'effet combiné de l'homogénéité de la chaleur et la prompte réaction du thermostat, le convecteur donne une économie d'énergie de près de 10 %", estime Benoît Légaré, conseiller à l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec.

 Dans le cas d'une plinthe électrique de sol, l'air chaud monte presue en ligne droite, puis vagabonde longuement dans la pièce avant que le thermostat central, même électronique, ne soit mis au fait de la température ambiante. C'est un régime d'information différée que, chez les experts, on appelle «différentiel thermostatique».

 Conséquence : la température sera déjà plus élevée dans la zone proche de la production de chaleur. Ce qui induit des BTU sans effet et des inégalités incommodantes de température.

 «Le convecteur est opportun dans chaque pièce de la maison sauf, peut-être, dans les chambres à coucher puisque nous n'y allons à peu près pas, tandis que nous rétablissons, sous les draps, les conditions de chaleur que nous voulons», trouve Guy Simard, conseiller technique à l'Association provinciale des constructeurs d'habitations (APCHQ) de Québec.

 Néanmoins, c'est dans le vestibule, le solarium, la salle de bains, à proximité d'une porte terrasse ou dans le tournant d'un escalier frisquet où il sied le mieux. Dans ce dernier cas, on préférera sans doute un convecteur cornier (genre Opera de Convectair) qui poussera sa chaleur au centre du palier.

 Par ailleurs, il est fort indiqué, plaide M. Légaré, contre un mur intérieur avoisinant lorsque, sous une fenêtre ou au pied d'une porte terrasse, il est difficile, voire impossible, d'installer une plinthe classique. Dans ce cas, il constitue un «supplétif» remarquable.

Le confort avant tout

 Le convecteur n'est pas gourmand en énergie. Mais il faut du temps pour en amortir le prix. «Car il est quatre à cinq fois plus cher qu'une plinthe de sol ordinaire, pour une économie d'énergie de moins de 10 %», croit Benoît Légaré, de l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec.

 Du même élan, le président de Miville Solution Climat Confort de Québec, Jacques Milville, rappelle que c'est avant tout du confort qu'on achète.

 En fait, chaque convecteur, installation comprise, coûte 600 $, voire un peu plus. Il sera de 750 $ pour un appareil comportant aussi un mécanisme de chauffage accéléré. Outre, un montant minimal de 500 $ pour un programmeur «réseau», étiqueté EnergyStar de préférence, pour l'adaptation du train de convecteurs qu'on a, à nos habitudes et besoins.

 Si on habite une maison de 12 pièces et qu'on veuille acquérir autant de convecteurs, il pourrait être plus opportun de se pourvoir d'un système de chauffage central bien calibré et écoénergique, donne à réfléchir M. Miville.

 «L'idée est intéressante, mais le contrôle de la température désirée dans chaque pièce est souvent difficile à obtenir», pondère M. Legaré. En revanche, on n'achète pas, à la hâte, un convecteur dans une hyperquincaillerie pour courir ensuite, chez soi, l'installer sans le concours - obligé pourtant - d'un maître électricien.

 Car sa puissance doit être à point. «Elle doit, en effet, s'accorder à maints paramètres, dont la superficie et la configuration de la pièce où il doit aller, les autres sources de chauffage, la fenestration, l'isolation de la maison, son orientation et même le gain de chaleur solaire passive», plaide M. Miville. Pour pareille analyse, dit-on, mieux vaut être accompagné d'un spécialiste.

 Bien jauger

 En clair, un appareil trop puissant n'est pas forcément plus efficace. Car il risque de rester trop longtemps éteint après avoir tout donné, créant ainsi une distorsion dans la distribution de chaleur.

 À l'achat, il sera plus dispendieux, son installation pourrait coûter plus cher et nécessiter un accroissement de la capacité de l'entrée électrique.

 «Trop faible, il aura de la difficulté à chauffer la pièce où il se trouvera. Pourrait marcher sans arrêt avec risque de dysfonctionnement. On l'aura payé moins cher, mais les coûts d'énergie seront plus élevés. Sans compter l'inconfort qui en résulterait», prévient Convectair.

Une soufflerie mécanique pour la salle de bains

 Il y a des convecteurs auxquels est jumelé un dispositif mécanique de chauffage accéléré. On les emploie surtout dans la salles de bains pour se sentir rapidement bien au chaud ou pour sécher les serviettes par ventilation sous les barres.

 Ils poussent de l'air chaud avec vigueur pendant un temps donné, pour peu qu'on arme une minuterie. Et pour le cas où, au sortir des lieux, on aurait oublié de le mettre hors service. D'autant que son emploi est énergivore.

 Alors que la convection naturelle est sans bruit, cette soufflerie mécanique produit quelques décibels. Pas assez, cependant, pour être incommodants.

 «Le plancher, puisque l'air chaud est dirigé au sol, peut devenir très chaud. Il aura stocké de la chaleur qui, par la suite, continuera de se répandre dans les alentours si on laisse la porte ouverte», constate Guy Simard, conseiller technique à l'APCHQ de Québec.

 

Photo Raynald Lavoie, Le Soleil

Convecteur de dessous de fenêtre. On devine sa bouche longitudinale de captation d'air frais au bas.