Hâtez-vous. Si ce n'est déjà fait, avant que les gros froids d'automne n'arrivent, faites ramoner votre cheminée. Spécialement si vous chauffez au bois. Car elle doit être propre pour le libre passage des gaz de combustion, sans risque de feu, et ... du père Noël, bientôt.

Hâtez-vous. Si ce n'est déjà fait, avant que les gros froids d'automne n'arrivent, faites ramoner votre cheminée. Spécialement si vous chauffez au bois. Car elle doit être propre pour le libre passage des gaz de combustion, sans risque de feu, et ... du père Noël, bientôt.

 >> En complément: consultez notre dossier «Préparer la maison pour l'hiver».

 «Du même coup, n'oubliez pas les tuyaux intérieurs d'amenée (appelés aussi tuyaux de raccordement) de fumée du poêle à la cheminée. Lors du ramonage, nettoyez-les. Car c'est là que les feux de cheminée débutent généralement», dit-on chez Cheminées Gamelin, de Québec, entreprise qui fait profession de ramonage, d'inspection, de réfection et d'installation.

 Si on chauffe au bois, de la créosote peut se former dans la cheminée et provoquer un étranglement du conduit.

 «Si on pousse le chauffage trop haut, la créosote s'enflamme. La température peut monter à 2000 º F dans le temps de le dire, tandis que le tuyau d'amenée de fumée rougira. Souvent, un bruit infernal en résulte», détaille Ghislaine Lemieux, capitaine au service de prévention des incendies de la Ville de Québec.

 Parfois, nous ne nous rendons compte de rien. «Ce sont les voisins qui voient le feu s'échapper de la cheminée et qui vous signalent le problème», dit Serge Bouchard, directeur des services techniques chez Cheminées Gamelin.

 Dans ce cas, on se hâte de fermer les clés de l'appareil de chauffage, on sort et on appelle les pompiers sans délai.

 Tout ça, enfin, renforce la nécessité d'avoir des avertisseurs de fumée et d'oxyde (monoxyde) de carbone fonctionnels, insiste la capitaine Lemieux.

 Qu'un feu de cheminée, même sans gravité apparente, survienne, la cheminée elle-même, l'appareil de chauffage et les tuyaux d'amenée de fumée doivent être examinés par un ramoneur qualifié ou un inspecteur du service des incendies avant qu'ils ne servent à nouveau.

 Car la chaleur peut avoir affaibli le métal. À moins qu'elle n'ait produit un décrochage, même imperceptible, des composants. Ce qui peut donner lieu à des fuites de gaz, puis à des ouvertures même subtiles dans la cheminée par lesquelles les flammes d'un feu subséquent pourraient passer et attaquer l'ossature de bois de la maison.

 «Pour se garder de la formation de créosote, il faut employer du bois qui a séché durant au moins un an», insiste le directeur technique de chez Cheminées Gamelin. C'est pourquoi il sera bientôt temps d'acheter ou de réserver le bois récolté cet automne pour l'employer, chez soi, à temps pour l'hiver 2008. Par ailleurs, on allume avec du petit bois sec et du papier journal.

 De plus, quand on chauffe du bois peint, des éclats de bois pressé contenant de la colle, des contenants de lait, des cartons de cigarette ou du papier glacé, "on aggrave les choses".

 Jamais, en tout cas, on ne doit tolérer plus de 1/4 po de créosote ou de suie dans la cheminée. «Jamais!», insiste Mme Lemieux.

 Lorsqu'on ne chauffe qu'au bois, il faut ramoner à quelques reprises durant la saison de chauffage. «En fait, on doit le faire chaque fois qu'on a brûlé trois ou quatre cordes de bois», estime Jeanne Bourdages, présidente de Cheminées Gamelin.

 Pour constater l'état de l'âme de la cheminée, qu'importe le combustible employé, on ouvre la trappe de nettoyage, en bas de cette dernière.

 Puis, on place un miroir dans le logement. Sa tête sera appuyée contre la paroi, sa partie inférieure ramenée vers soi. Dans le miroir, on apercevra normalement le conduit et le «rond» intégral de lumière du jour au sommet.

 Si le jour aperçu paraît réduit ou rétréci, il y a problème. Le noir total induit généralement une cheminée au parcours tantôt droit tantôt oblique ou, si on en est au début de la saison de chauffage, la présence d'un nid d'écureuil ou d'oiseau.

 On s'emploie à cet examen, une fois le poêle éteint. Après quoi, on remet la trappe bien en place. Sans ajour.

Un entretien pour chaque type de chauffage

 Quand on chauffe au bois, ramoner est impératif. Ça commande. Au mazout ou à l'anthracite, ce l'est moins. Au gaz, on en est exempt, car le combustible n'émet aucune particule. Dans tous les cas cependant, il est important, à l'occasion, de faire regarder la cheminée. Car, pour être sûre et efficace, elle doit être en bonne condition.

 Pour le bois, on la fait vérifier chaque année lors du ramonage de printemps ou d'automne. Selon la SCHL, il faut guetter les gonflements et la corrosion sur le chemisage métallique.

 «Pour les autres, aux deux ou trois ans», propose Serge Bouchard, directeur des services techniques chez Cheminées Gamelin de Québec.

 Pour ce - concernant le mazout et l'anthracite tout au moins - , on introduira une brosse pour chasser la suie légère qui s'y trouve afin de voir nettement la paroi qu'on éclairera au moyen d'une lampe. Du coup, le ramonage aura été fait.

 «Dans une cheminée chemisée de grès, par exemple, les joints de mortier se dégradent avec le temps. Alors, les tuiles (gaines) d'argile peuvent bouger latéralement. Il peut arriver aussi que des plaques se détachent», explique la présidente de Cheminées Gamelin, Jeanne Bourdages.

 Si, le cas échéant, les tuiles abîmées sont près de la tête, elles peuvent être remplacées. Mais si elles sont trop profondes, cela est impossible. À moins de déconstruire la cheminée et de la refaire ensuite. Ce qui serait laborieux, long et coûteux.

 «Comme palliatif, on engage dans la cheminée une gaine d'acier inoxydable», raconte M. Bouchard. Si le conduit oblique, des tronçons flexibles sont employés.

 Le conduit peut être en parfait état. Pourtant, il se peut qu'il y ait nécessité d'y introduire tout de même une chemise d'acier dans le but de le rétrécir et de le rendre compatible avec un appareil de chauffage nouvellement acquis. Puisqu'un diamètre de cheminée trop grand occasionne un refroidissement plus rapide des gaz de combustion, ce qui est propice à la formation de condensation, voire de créosote dans le cas où l'appareil serait au bois.

 «Car ni le mazout, ni l'anthracite, ni le gaz ne produisent de la créosote», précise le directeur technique de la société F. Dufresne de Québec, Daniel Beaudoin.

 Quant aux appareils récents au mazout, ils sont très performants, rappelle-t-il. Leur taux d'efficacité est de 80 % à 85 %. «Mélange d'air très précis, très peu de fumée, très légère formation de suie», résume-t-il.

 Mise au point

 Lors de l'inspection et de la mise au point annuelle de la fournaise au mazout, le technicien vous alertera si le tuyau d'amenée de fumée est encrassé ou s'il constate un retour de gaz de combustion par la trappe de nettoyage de la cheminée dans laquelle il appréhendera un «malfonctionnement».

 «Il vous recommandera donc de faire inspecter et ramoner votre cheminée sans délai», termine M. Beaudoin.

 En somme, non seulement un ramoneur certifié nettoiera bien votre cheminée, mais il posera un diagnostic sur son état après un examen minutieux, à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur. Tout ça, pour un montant minimal de 60 $.

 Poêle aux granules

 Enfin, la cheminée murale d'un poêle aux granules doit être ramonée une fois l'an. Aussi bien que doivent être nettoyés ses trois moteurs : l'un faisant tourner la vis sans fin, l'autre poussant la chaleur dans la maison, le dernier entraînant les gaz de combustion vers la cheminée. Prix : 150 $ environ. Gilles Angers

 PETIT LEXIQUE

 Chemisage : matériau formant le conduit de fumée à l'intérieur de la cheminée.

 Créosote : liquide huileux provenant de la distillation du goudron contenu dans le bois humide.

 

Photo Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Pour réparer l'intérieur d'une cheminée, on peut engager une de ces gaines d'acier inoxydable, qui permettent aussi de la rendre compatible avec un nouvel appareil de chauffage.