Pour le revêtement extérieur de leur maison, plusieurs propriétaires tournent le dos à la brique parce que trop chère, au clin de vinyle parce que commun et au bois parce qu'ils le jugent dur à entretenir.

Pour le revêtement extérieur de leur maison, plusieurs propriétaires tournent le dos à la brique parce que trop chère, au clin de vinyle parce que commun et au bois parce qu'ils le jugent dur à entretenir.

 Ils leur préfèrent des parements tels le Canexel, les bardeaux de vinyle (Novik de Saint- Augustin-de-Desmaures) et l'enduit d'acrylique (genre Adex). Ils sont sans entretien, fiables, généralement économiques et de belle apparence. En revanche, des produits nouveaux arrivent sur le marché. Les planches en fibrociment d'abord, les clins en copeaux orientés ensuite. Fait particulier, tous ces revêtements, sauf l'acrylique, reproduisent le bois, son relief et sa veinure.

 «Le fibrociment est le parement qui fait l'objet de l'augmentation la plus forte de la demande. Côté commercial, il va bien. Côté résidentiel, il amorce sa percée», déclare Claude Devost, directeur général de la succursale de Québec de la société québécoise de production et de distribution de bois de construction Goodfellow.

 Comme son nom l'indique, le fibrociment comprend des fibres - de papier journal (cellulose) - et du ciment. Sans compter du sable. Lisse ou texturé, il se présente non seulement en planches, mais aussi en panneaux, en soffites, en bardeau à bord inférieur droit ou irrégulier. Il est garanti 50 ans. Il est de marque Maxi Plank ou James Hardie.

 «C'est un produit d'une grande tenue dont le prix, installation comprise, est de 6 $ par pied carré environ. Les gens l'ont connu sur Internet puis ont pu le voir et le toucher, enfin, ces dernières années dans les salons de l'habitation», relate Réjean Lachance, conseiller aux ventes chez Goodfellow.

 De son côté, Renelle Lévesque, directrice des ventes chez le fabricant de maisons usinées Modulex de Québec et Val-Alain, plaide la grande stabilité du fibrociment, même à l'issue de grands écarts de température, et la grande discrétion de ses joints. «De plus, il se lave bien», précise-t-elle.

 CANEXEL

 Autrement, continue-t-elle, on craque pour le Canexel. Il résulte d'une mouture de fibres de bois pressées avec couches multiples de finition cuites.

 «Sur une maison de taille moyenne, pour ce matériau garanti 25 ans, il faut débourser 2000 $, voire 3000 $ de plus que pour les clins de vinyle ordinaires. Mais pour passer du Canexel au fibrociment, il faut ajouter 1000 $», estime-t-elle.

 ACRYLIQUE

 À l'Atelier Avant-Garde de Québec, on témoigne de la grande inclination des propriétaires pour le Canexel. Mais aussi pour l'enduit acrylique qui s'accorde bien avec tout matériau et qui élève, lorsque posé avec recherche, le caractère architectural d'une maison.

 L'enduit comprend du ciment, du sable et de l'acrylique. Du quartz, parfois. Il forme un agrégat, qui épouse tout volume. Au cours des 10 dernières années, il a été souvent employé comme revêtement sur la maison Expo Québec. C'est encore le cas en 2007.

 Par contre, dans la maison usinée, la demande est naissante. «On le met en façade ou on le conjugue à d'autres matériaux. Car son prix, soit 8,50$ environ, pose comprise, est contraignant pour une application sur la totalité des murs», trouve Mme Lévesque.

 BARDEAU DE VINYLE

 Entre le fibrociment et le Canexel se faufile le bardeau Novik. Il arrive qu'on ne résiste pas à son look ! La maison Expo Québec en était, au reste, garnie l'an passée.

 «Il est plus épais que les clins de vinyle ordinaires, lesquels constituent tout de même un compromis acceptable chez les gens à petit budget», pondère Mme Lévesque. Il est composé, entre autres, de polymère et de poussière de pierre cependant que sa couleur est fondue dans la masse. C'est pourquoi on croit sa décoloration improbable. Installation facile et joints presque invisibles.

 Mais quand il est de couleur foncée, le bardeau coûte un peu plus cher. Son prix est, dans ce cas, presque identique au Canexel. En revanche, Novik, qui ne cesse d'innover, vient de mettre en marché un clin imitation cèdre. Il semble convaincant.

 SMARTSIDE

 Enfin, les planches de bois en copeaux orientés. On les connaît peu. Pourtant, l'an passée, la maison familiale Kinsmen en était parée. Le produit est fiable. C'est Goodfellow qui le distribue sous la marque SmartSide. Modulex l'offre aussi de son côté.

 Les copeaux sont individuellement couverts de résine, alors que leur direction s'opposent afin que, pour plus de robustesse, ils puissent travailler les unes contre les autres. Et pour qu'ils soient d'une plus grande résistance à l'humidité, les clins sont couverts d'un papier scellant (Kraft). Chaque planche a une longueur de 16 pi, ce qui diminue les pertes et les joints. On trouve aussi SmartSide en panneaux de 4 pi sur 8 pi, 4 pi sur 9 pi et 4 pi sur 10 pi.

 En fait, on est est si sûr du produit, qu'il soit en planches ou en panneaux, qu'on le garantit 30 ans. Les sept premières années, matérieux et main-d'oeuvre. «Ce qui est très rare», estime M. Lachance. Prix par pied carré : à partir de 3,50 $, installation comprise. Choix de couleurs : illimité.

 Par ailleurs, les panneaux sont parfois à cannelures, ce qui crée l'impression de planches disposées verticalement. La verticalité est d'ailleurs une tendance nouvelle dans plusieurs revêtements. Étant entendu que l'écoulement des eaux, comme sur les maisons d'autrefois, est franc. En clair, les eaux pluviales ne traînent ni ne tombent en cascade comme sur les clins.

 Enfin, selon un observateur, les briques en béton léger Gémo Stones de Québec, lorsqu'elles reproduisent fidèlement des briques anciennes que l'industrie ne cuit plus et dont sont couvertes des maisons qu'il faut agrandir, sont également un revêtement en émergence.

Crainte non fondée envers le bois

 «Les gens sont sous le charme du bois, mais appréhendent son entretien. Généralement, il n'y a pas de quoi», trouve Renelle Lévesque de chez Modulex.

 Bien que le revêtement en demirondins, pour les maisons et chalets d'esprit suisse, ne requiert qu'un balayage à l'huile de lin chaude aux cinq ans, précise-telle, on préfère tout de même des matériaux de substitution, sans entretien aucun, comme le Canexel et le fibrociment. Car le mythe selon lequel le bois est dur à entretenir demeure tenace.

 GARANTIE

 D'un autre côté, il y a les clins d'essences diverses, dont le pin, qui sont peints en usine. Goodfellow et Maibec s'y emploient. Le bois, traité ou non, est très sec et ne gauchit pas. La peinture, pourvu qu'elle soit opaque, est d'ordinaire garantie 25 ans. Elle ne s'écaille ni ne farine ni ne jaunit. Entre-temps, nul entretien. Après l'échéance, on repeint au latex. Si nécessaire, évidemment.

 Par ailleurs, le cèdre rouge de l'Ouest peint est, semble-t-il, de grande tenue. Il défie le temps. «Sa peinture aussi», jure Réjean Lachance de chez Goodfellow. Encore que son prix soit le double (4,25$ par pi ca) du pin gris. Cependant que le coût d'installation de l'un et de l'autre est identique. Soit 1,50$ à 2$ par pi ca. Choix de couleurs : illimité. Pourvu qu'on sache attendre quelques semaines si la couleur choisie est hors standard.

 CÈDRE NATUREL

 Enfin, la société SBC de Saint- Prosper fait des bardeaux de cèdre naturel ou teint à l'acrylique en usine. À moins qu'ils ne soient d'un gris argent d'aspect vieilli, après les avoir individuellement passés dans une huile de blanchiment.

 C'est sans compter une collection de bardeaux de fantaisie de toutes les couleurs. Garantie cinq ans ou quinze ans, selon qu'y a appliqué une ou deux couches.

 Sans compter un train de bardeaux décoratifs pour orner les maisons pittoresques. Une seule chose à faire : installer puis laisser vivre et vieillir, sans souci.

 

Photo Steve Deschênes, Le Soleil

Revêtement de bois en «demi-billes».