«Le diable est dans les détails!», dit l'expression. La conscience écologique aussi, et le défi d'une rénovation verte consiste à prendre en compte ces détails. Un couple de Rosemère s'est lancé dans l'aventure, en s'appuyant pas à pas sur le nouveau programme d'Écohabitation. Résultat: une salle de bains au goût du jour et une certification estimable.

Dans cette élégante et lumineuse salle de bains, chez Sébastien Jacquet et Myriam Dubuc, rien n'indique, à première vue, si la rénovation a été écologique ou non. Toutefois, leur document de certification «Rénovation-Écohabitation», qui sera bientôt encadré et mis en évidence, témoigne d'une démarche écologique systématique. Leur salle de bains est l'un des 10 projets-pilotes de ce nouveau programme.

«Dès que j'ai entendu parler de Rénovation-Écohabitation, j'ai voulu participer, relate Sébastien Jacquet, ingénieur de métier. Nous voulions justement refaire notre salle de bains. Le programme est nettement plus facile d'application que la grille de certification LEED, que j'ai expérimentée par le passé, et que j'ai trouvé très ardue. Le nouveau programme satisfait nos valeurs environnementales, et ne peut qu'être avantageux lorsque nous serons prêts à revendre.»

Sébastien Jacquet et Myriam Dubuc vivent depuis six ans dans un bungalow des années 80, à Rosemère, avec leurs deux enfants, Damien, 8 ans, et Maxim, 6 ans. Leur maison présentait, à l'achat, une débauche d'arches, de faux marbre, de céramique imitant des gouttes d'eau et autres ornementations rococo. «Nous profitons de chaque réno pour lui insuffler un style plus contemporain», explique M. Jacquet. Cette fois, le processus s'est coloré, à chaque étape, d'une intention écologique. Les «préalables» et les «10 gestes» du programme Rénovation-Écohabitation en ligne et gratuit ont servi de guide. On trouve dans ce programme efficace, par exemple, les caractéristiques exactes que doit avoir un ventilateur de salle de bains, ou encore les supports à carrelage de douche recommandés.

Produits québécois

La douche à l'italienne (sans seuil) est délimitée par une cloison de verre (Verre le Futur). Les sanitaires sont essentiellement de conception québécoise, de la toilette à double chasse (Produits Neptune) à la baignoire en acrylique (Sherlic), en passant par la robinetterie des lavabos (Ruby) et de la douche à carreaux (Riobel). Amoureux du bois et de sa chaleur, Myriam et Sébastien en voulaient dans leur salle de bains. Sébastien, à qui Myriam, médecin occupée, a donné carte blanche, a choisi des lattes de plancher en bois de cumaru (ou teck brésilien), certifié FSC, pour habiller la baignoire et la retombée de plafond.

Cette retombée de plafond, ouverte sur le périmètre, dissimule quelques éléments utiles: un néon pour l'éclairage indirect, un extracteur de salle de bains (Nutone) et un système à convection (Stelpro design) qui génère un rideau d'air chaud à l'entrée de la douche. Construite avec des 2 par 4 récupérés, cette retombée contient aussi des luminaires encastrés, avec ampoules halogènes à bas voltage (MR16). Le meuble-lavabo est constitué de quatre profonds tiroirs Ikea enchâssés dans une grande pièce de chêne blanc, réalisée par l'artisan Laurence Nadeau (Ébénisterie La Cime).

Facile et abordable

Le programme et la certification Rénovation Écohabitation ont été mis sur pied en s'inspirant de la très sérieuse certification LEED par Emmanuel Cosgrove, directeur d'Écohabitation, et Lydia Paradis-Bolduc, chargée de projet. «Le programme ne requiert pas de connaissances particulières et n'entraînera pas de coûts majeurs, explique la responsable, Camille Ouellette. Même avec un budget serré, il est possible de le suivre. Il se veut un complément du programme Rénoclimat.»

«Le coût des matériaux est sensiblement le même, confirme Sébastien Jacquet. Mais il faut plus d'efforts pour les trouver.» Pour faciliter la recherche, Écohabitation veut ajouter sur le site des noms de fournisseurs et de produits, et compte également mettre sur pied des forums de discussion.

Une fois la rénovation faite, le participant peut poser sa candidature pour un des quatre niveaux de certification: de base, argent, or et émeraude. Le projet de Sébastien Jacquet et de Myriam Dubuc a obtenu le niveau argent, avec une note de 80%. «Je suis content, dit le propriétaire, mais je pense pouvoir faire mieux la prochaine fois. Nous avons une autre salle de bains à rénover...»

Lancé jeudi dernier lors du salon Habitat, ville&banlieue, le programme Rénovation Écohabitation est soutenu par le Fonds d'action québécois pour le développement durable.