Il n'est pas nécessaire de dresser une cloison entre une cuisine et une salle à manger pour les séparer. Un panneau transparent apposé contre un escalier central peut magnifiquement les délimiter! Mieux, le verre - lorsqu'il est de couleur vitaminée - ajoute une mégadose de pep dans un aménagement dépouillé.

Les propriétaires d'une résidence en mauvais état, à Hampstead, dans l'île de Montréal, ont fait appel aux architectes de l'agence Corriveau, Girard et associés pour la rénover. Parmi les défis à relever, il y avait le réaménagement complet des pièces, l'ajout d'un étage et, surtout, la subtile démarcation entre la cuisine, idéale pour les repas rapides, et la salle à manger, un lieu voué aux dîners en famille.

Un escalier au coeur de la maison

«Pour chaque projet résidentiel, nous analysons le style de vie, ainsi que les exigences des occupants et, dans ce cas-ci, nous avons élaboré un quartier pour les enfants, au rez-de-chaussée, et un autre, à l'étage, réservé aux parents, explique Pierre Corriveau, architecte associé. Le point d'union entre les deux est l'escalier. Ce dernier est bordé d'un grand panneau composé de deux parois de verre trempé, entre lesquelles un film de couleur a été inséré», dit-il.

Réjouissant, ce panneau de verre transparent souligne adroitement la limite entre la cuisine et la salle à manger tout en filtrant la lumière naturelle. Mieux, sa teinte jaune chartreuse «donne de l'éclat» à l'environnement. En raison de la présence d'un garde-corps en verre trempé au fini givré du côté de la salle à manger, un effet d'optique comparable au vitrail est également donné. En prime, cet aménagement antidéprime rehausse l'allure de l'escalier et lui procure un style unique.

Deux espaces, deux façons de manger

Le réflexe d'ouvrir la cuisine sur la salle à manger s'est généralisé en construction résidentielle au Québec. Mais aux yeux de Pierre Corriveau, cette tendance en aménagement n'est pas nécessairement appropriée pour toutes les familles. En effet, celle de la résidence d'Hampstead désirait qu'une démarcation soit faite entre les deux espaces à vivre. Pourquoi? «Parce que ces deux pièces ont une fonction et même une énergie particulières, dit-il. La cuisine, hautement technique, permet de préparer les plats, de manger sur le pouce au comptoir-îlot ou de se rassembler pour un apéro informel. À l'inverse, la salle à manger propose un temps d'arrêt, idéal pour déguster un repas en famille. Ce moment sacré était essentiel aux yeux des propriétaires», précise l'architecte.

Photo fournie par Yves Lefebvre

L'îlot fait 1,5 m sur 2,4 m (5 pi sur 8 pi) et il est surmonté d'un plateau de quartz. Il sert à la préparation des repas et aussi de table de cuisine informelle, car pourvu de tabourets. Tout le mobilier de cuisine est plaqué d'érable. Ce panneau de verre à double paroi de 2,1 m sur 3 m (7 pi sur 10 pi) contient un film coloré et permet de «séparer» la cuisine de la salle à manger tout en filtrant la lumière. Les marches de l'escalier sont en érable massif et le limon est en acier inoxydable. Au sol, le béton est poli.