Votre plancher de bois franc paraît fatigué. Le vernis est usé par endroits, terne ailleurs. À moins qu'il ne soit laqué d'un nombre incalculable de couches de cire. Cire qui lui donne un aspect blafard. Vous êtes impatient de le rajeunir afin que toute la richesse du bois soit mise au jour. Voici comment.

«J'ai communiqué avec plusieurs compagnies de sablage de plancher et il y a une théorie selon laquelle il serait préférable de mettre trois couches de vernis au latex au lieu d'une couche de scellant suivie de deux couches de vernis, le scellant étant de nature à accélérer le jaunissement du vernis. Laquelle des deux approches est fondée?» demande Bruno Savard de Québec, un lecteur assidu et proche du Soleil.

«La seconde», s'empresse de répondre le pdg de Sélection Bois Francs de Québec, Denis Linteau. Le scellant puis les couches de vernis, atteste-t-il, est la façon de faire. Mais après avoir sablé soigneusement. Cela, sans risque aucun de jaunissement.

À cette fin, on a besoin d'une ponceuse à courroie ou à tambour, une ponceuse de chant ou de pourtour. Enfin, d'une polisseuse. Quant à leur mode d'emploi, informez-vous auprès de votre loueur d'outils. Peut-être joindra-t-il à son enseignement le livre d'instructions de l'un ou l'autre manufacturier. Suivez-les à la lettre. Sans doute devrez-vous d'abord vous faire la main sur un morceau de contreplaqué de rebut, lisse et bien assujetti.

Munissez-vous aussi de papier de verre grade 24, pour casser la cire s'il y a lieu, 40 pour enlever une épaisseur de 1/32 de pouce de bois. Puis de 60, 80 et 100 pour adoucir progressivement les lames de bois. Puis le grade 120 à grille ou à claire-voie pour le polissage ou la finition. Enfin, ménagez-vous un 150 de même nature, pour éliminer les rugosités subtiles qu'aura produite la première couche de vernis.

Un aspirateur d'atelier sera aussi de nécessité pour ôter la poussière après chaque sablage. Le talon du suceur devra toutefois être feutré afin d'éviter de marquer le plancher.

Pour professionnels

«Vous vous serez donné beaucoup de peine pour réussir votre sablage. N'allez pas, par la suite, appliquer des produits communs. Le fini ne sera pas aussi beau et sa durée ne sera pas aussi longue. Exigez des solutions pour professionnels. Ainsi que vous pouvez en trouver, par exemple, chez Bois Franc de la Capitale», se permet de recommander M. Linteau.

De plus, lisez bien leur mode d'emploi. Prenez-le très au sérieux. Que le scellant, le vernis, voire la teinture si vous deviez donner une autre couleur à votre plancher, soient de la même marque. N'employez pas un vernis d'une marque, le scellant d'une autre. En voulant accorder un vernis de qualité chez un détaillant spécialisé à un scellant économique d'une autre marque chez un gros marchand de matériaux, ne croyez pas que «ça va faire pareil».

Ce serait une erreur. Les fabricants de vernis, dans ce cas, sera dans l'incapacité de garantir son produit. Car son «assurance qualité» est fondée sur des recherches rigoureuses et poussées avec les enduits qu'il fabrique, non avec ceux des autres.

D'un autre côté, met en garde M. Linteau, il ne faut pas hâter les applications en écourtant, entre chacune, le temps de séchage. De la sorte, on emprisonnerait l'humidité résiduelle. Puis le vernis se dédoublerait et écaillerait.

Au bout d'une couple de mois, vraisemblablement.

D'abord et ensuite

«Le scellant d'abord, le vernis ensuite», réitère l'homme d'affaires, maître sableur sans poussière par ailleurs.

Le premier ouvre légèrement les pores du bois pour une meilleure prise du second. Du coup, il l'empêche de s'introduire dans la masse. «En fait, sans scellant, on raccourcit la longévité du bois. Car d'un sablage à l'autre, il faudra le rogner davantage pour déloger le vernis. Le potentiel de quatre ou cinq sablages [jusqu'à la languette] est alors abaissé à trois, voire deux», craint-il.

Renseignements : www.selectionboisfrancs.com