En démolissant l'ancienne habitation qu'ils avaient déniché, les propriétaires Charles Thériault et Lyne Lévesque avaient une vision bien précise de ce qu'ils allaient faire en lieu et place: profiter au maximum de l'ensoleillement naturel, distribuer différemment les espaces pour éviter les cloisons et creuser un sous-sol pleine hauteur pour les enfants.

Charles Thériault, qui est architecte, a calculé les courbes d'ensoleillement en été et en hiver afin d'optimiser l'entrée des rayons du soleil et ainsi ajuster la hauteur des fenêtres et la longueur de la marquise, sachant que l'arrière de la maison est situé plein sud. Sa conjointe, Lyne Lévesque, qui est designer industriel, souhaitait quant à elle bénéficier d'une habitation très ouverte où les deux enfants logeraient dans un sous-sol «réactualisé», très clair et sous huit pieds de plafond.

«En fait le plus important pour moi, c'est qu'on a eu la vision ensemble et qu'on l'a con,u ensemble. On se donnait des idées, on se relançait la balle», indique la propriétaire.

Circulation à l'avant

Dans cette maison très ouverte, la distribution des espaces se fait différemment. Par exemple, les escaliers sont tous à l'avant, ce qui fait que la circulation entre les chambres n'empiète pas trop sur le grand séjour, coeur de la maison. «L'avant devient le noyau de circulation. La grande pièce n'est pas amputée à cause de l'escalier», ajoute-t-elle. Ici, pas de couloir. Pas de pièce en enfilade. La salle de bains est ouverte sur le séjour et redevient pièce intime grâce à des panneaux coulissants. «On s'est payé de grands espaces», souligne M. Thériault. En haut, en mezzanine, la chambre des parents est construite au-dessus de la cuisine. Un muret ceinture cette avancée qui possède une vue plongeante sur la salle à manger et le séjour. De là haut, la vue est impressionnante. D'abord grâce à la hauteur des plafonds en cèdre de 15 pieds (4,5 mètres) mais aussi grâce à plus de 17 pieds (plus de 5 mètres) de panneaux vitrés donnant sur une cour plantée d'arbres.

Un côté abordable

Les deux professionnels avaient la connaissance pour dresser des plans et réaliser du mobilier. Ce qui fractionne d'autant les coûts. Ils ont notamment conçu l'escalier en acier et dessiné la cuisine. Mais ils n'ont pas lésiné sur certaines économies pour en arriver à un investissement d'environ 120$ le pied carré, pour 2500 pieds carrés habitables. Ils n'ont utilisé que du bois canadien, comme du cèdre sur le plafond et de l'orme pour les planchers. Ils ont accepté du stratifié dans la cuisine, laissé le gypse sur les murs et récupéré des restes de cèdre pour le garde-robe et les étagères dans la salle à manger. «Il s'agit d'un projet qui, malgré les frais de démolition, est plutôt abordable: nous avons choisi des matériaux économiques (sans être de mauvaise qualité); l'accent a été mis sur les lignes pures ainsi que sur la qualité des espaces et de la lumière. Nous avons fait une partie des travaux nous-mêmes», a expliqué Charles Thériault.

Pour en savoir plus: lynelevesque@videotron.ca