On ne s'embarque pas dans un projet d'agrandissement sans un plan détaillé. Ou alors on s'engage dans un gouffre d'essais et d'erreurs tandis qu'on s'abandonne à un entrepreneur qui, avec un mandat aléatoire, pourrait faire à sa guise.

«Vous faites travailler, chez vous, des ouvriers qualifiés à un taux horaire de 60 $ sans qu'ils ne sachent trop comment se gouverner parce que vos instructions sont imprécises, vous pourriez perdre le contrôle des coûts», prévient Jean-Marc Harvey de l'Atelier Avant-Garde. Tout en vous exposant à une réalisation loin de vos espérances. Auquel cas, rembourser un prêt, pour une rénovation non réussie, est une expérience bien amère.

 

Diplomatie

C'est sans compter le risque de tensions et de conflits qui rendent le climat insoutenable pendant les travaux, abaissent la productivité et gênent la qualité. «Dans un projet, la bonne humeur doit régner. Ce qui doit être dit doit l'être avec diplomatie», insiste le technologue et designer d'intérieur Yvon Laplante.

Pour un agrandissement clés en main, les honoraires de conception et de gestion peuvent atteindre 10 % du coût. Pour les plans seulement et un suivi minimal, ils sont d'au moins 2000 $.

«Mais si le concepteur doit agir comme conciliateur, entre con-joints, parce que leurs goûts ne concordent pas, cela peut faire grossir le prix de ses services», met en garde Yvon Laplante.

Un agrandissement qu'on commence à planifier maintenant sera-t-il achevé l'automne prochain? demande Le Soleil au de- signer. Peut-être, répond-il, si le projet est de petite taille et que tout marche rondement.

Il faut compter au moins un mois pour les plans. Après quoi a lieu la demande formelle de permis à la municipalité. Entre-temps, on procède à l'appel de propositions auprès des entrepreneurs tandis que sont commandées, par exemple, les nouvelles fenêtres. Le permis accordé, on peut théoriquement commencer les travaux.

Irritants et imprévus

«À la condition que l'entrepreneur général soit libre, voire les sous-entrepreneurs. Par ailleurs, en cours de chantier, en ouvrant le sol ou en brisant les murs, ils pourraient découvrir des irritants qui pourraient contribuer à l'élévation des coûts et occasionner des retards dans les travaux», détaille-t-il.

Ces irritants, il faut les appréhender. C'est pourquoi il est jugé opportun d'ajouter au budget une provision de 10 % pour y faire face, le cas échéant. Sinon davantage, selon la vétusté du bâtiment.

Enfin, le dernier numéro du magazine Quart de rond de l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), un représentant d'une société de produits de céramique (Schluter) déclare : «Les acheteurs de maisons existantes investissent des sommes beaucoup plus importantes en rénovation. Même si les projets sont moins nombreux, ils sont plus gros.»