Bien des automobilistes circulant sur la route 222 croient que ce commerce n'est qu'une vulgaire «cour à scrap». Une petite visite guidée corrige rapidement cette perception.

Bien des automobilistes circulant sur la route 222 croient que ce commerce n'est qu'une vulgaire «cour à scrap». Une petite visite guidée corrige rapidement cette perception.

«C'est très rare que les gens ne trouvent pas ce qu'ils cherchent ici», affirme le propriétaire des lieux, Gilles Beaunoyer. On n'a aucune difficulté à le croire.

Tout un inventaire

Car l'inventaire du commerce parle de lui-même: 550 fenêtres, 375 portes, 75 toilettes, 45 lavabos, 125 éviers, 55 bains à pattes et pas moins de 2500 fenêtres thermos, le tout en bon état et disponible en plusieurs modèles.

C'est sans compter les prises de courant, les poignées de porte, les fluorescents, les briques, les bouts de gouttières, etc. On y trouve même des casiers, des divisions de toilettes publiques, de la laine minérale en quantité industrielle et... des vitres pare-balles!

«C'est comme un Rona, mais avec des matériaux usagés», illustre M. Beaunoyer, qui tient ce commerce à bout de bras depuis déjà 20 ans à Saint-Denis-de-Brompton.

Qui dit matériaux usagés dit évidemment prix réduits. «Les gens paient environ 60 à 65 pour cent du prix des matériaux neufs», indique le propriétaire. Celui-ci obtient la plupart de ses matériaux par l'entremise de son entreprise de démolition. Tout ce qui peut être récupéré est ainsi retiré des bâtiments avant le passage des pelles mécaniques.

Des citoyens font aussi don de certains objets. Le commerce vend également des matériaux neufs acquis à la suite de faillites.

Les clients du commerce viennent d'aussi loin que de Montréal et des Laurentides, souligne M. Beaunoyer. Ils sont autant des entrepreneurs en construction que des citoyens qui construisent un chalet ou qui aménagent leur sous-sol.

Des propriétaires d'immeubles à logements peuvent également y acheter une porte de garde-robe identique à celle que le locataire du deuxième vient de défoncer, ou un nouveau couvercle pour la toilette du locataire d'en bas. Suffit d'arriver avec ses mesures et le tour est joué.

«C'est vraiment à la bonne franquette», prévient toutefois M. Beaunoyer.

À l'extérieur, des centaines de portes et de fenêtres sont alignées en une demi-douzaine de rangées. Des matériaux sont recouverts, mais les allées, elles, sont à ciel ouvert. Au fond du terrain, une vieille grange complète l'entrepôt. Le toit coule un peu et le bâtiment n'est pas chauffé, ce qui complique la vie des clients une fois l'hiver venu.

Le récupérateur voudrait bien agrandir son bâtiment pour répondre à la demande toujours croissante, mais une modification au zonage de son terrain est venue contrecarrer ses plans.

Le commerce Matériaux usagés de l'Estrie est ouvert les jeudis, vendredis et samedis, de 8h à 16h. Le reste du temps, M. Beaunoyer et ses quelques employés démolissent des bâtisses et réparent les matériaux récupérés.

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Pour en savoir plus: www.materiauxusages.com