«Il faut suivre de près la météo», suggère Claude Gagné, conseiller en teinture et peinture chez Cantin & fils, rue Saint-Vallier.

«Il faut suivre de près la météo», suggère Claude Gagné, conseiller en teinture et peinture chez Cantin & fils, rue Saint-Vallier.

Il faut que le bois soit bien sec avant application. Pour ce, il faut deux jours sans humidité. Puis deux autres pour que la peinture puisse bien sécher. Selon M. Gagné, le début de l'automne est, à cet égard, la période idéale.

«De toute façon, on ne teint jamais du bois tout neuf fraîchement installé le jour même. Il faut là aussi deux jours d'attente», précise-t-il.

Aussi, quand le soleil est au sud, il faut peindre au nord. Ou l'inverse. Bref, il faut le devancer le matin, le suivre l'après-midi. Autrement, la teinture ou la peinture est saisie comme une pièce de viande sur le gril. Elle forme une croûte qui laissera dessous une partie non séchée qui la fera écailler ou la soulèvera tôt ou tard.

«D'un autre côté, on ne teint ni ne peint une surface qui n'a pas été nettoyée. Même si elle est neuve», soutient Céline Coutu, conseillère en la matière chez Canadian Tire, rue Clémenceau à Beauport.

Car si on applique une teinture ou une peinture sur des saletés - ce que les spécialistes appellent contaminants - , elle ne pourra se frayer un chemin jusqu'au bois. Les contaminants seront en suspension et les gras qu'ils renferment feront éclater le fini.

À propos, dit Mme Coutu, si le triphosphate de sodium (TSP) est un détachant efficace sur la vieille teinture ou la vieille peinture ; il ne sied pas au bois neuf. «Car il le fera verdir», met-elle en garde.

Sur du bois neuf, on emploie une brosse à plancher et un détergent spécialement conçu à cette fin, en vente chez un détaillant de peinture.

Par ailleurs, on peut croire opportun de chasser la vieille teinture opaque ou la vieille peinture au latex au moyen d'une machine à pression. Ce qui est bien, pense Mme Coutu aussi bien que M. Gagné, à la condition cependant que le jet soit faible.

Bardeau

Puis si votre bardeau de cèdre est grisonnant et que vous ne pouvez le supporter, employez pour le chasser un «rénovateur» à bois. De la sorte, vous le rénoverez et vous pourrez lui appliquer, après 48 heures, une teinture transparente ou semi-transparente. Teinture qu'on renouvellera aux quatre ou cinq ans.

Encore que le grisonnement du bois n'est pas délétère. Au contraire. Il tiendra aussi longtemps que les clôtures en lisses de cèdre d'autrefois. «Car le gris est une armure que se donne le bois pour mettre son coeur hors d'atteinte», précise Mme Coutu.

«On ne peut traiter le bois pour 10 voire 20 ans. Impossible !» déclare-t-elle. Car notre climat est sévère. On passe, par exemple, de plus 30 ºC l'été à - 30 ºC l'hiver. L'écart est de 60 degrés. Sans compter le gros soleil, la pluie, la neige, l'humidité, le pollen, la poussière et le vent.

Par contre, le bois neuf traité échappe un peu à la règle. Avant, il fallait un an pour le dégorgement ou l'évaporation de ses solutions traitantes. À présent, trois mois suffisent. Si on pose une teinture transparente avant, celle-ci s'opposera à l'autre qui «veut sortir coûte que coûte». Cela causera des plaques et des éclats, affirme Mme Coutu.

À l'huile

S'il faut, par ailleurs, réformer une surface peinte à l'huile, on emploiera un grattoir pour ôter «tout ce qui est à ôter». Ensuite, on lave au TSP, on rince et on laisse sécher 48 heures. À la suite de quoi, on pose l'apprêt à l'huile.

Puis, 24 heures plus tard, on met la première couche de peinture au latex ou à l'huile. La seconde, après 24 heures également. Entre chaque couche, il est important de sabler au moins légèrement pour donner plus de mordant à la peinture.

À lire absolument

De grâce ! implore M. Gagné, lisez bien les instructions sur votre gallon de peinture avant même de l'ouvrir. Puis conformez-vous-y absolument.

Ne croyez pas bien faire, sous prétexte que vous n'avez pas de temps à perdre, en teignant ou en peignant une surface sans l'avoir préparée. Dans ce cas, pariez que le travail sera à refaire l'année suivante.

«La préparation est fondamentale. Le fabricant vous dit comment faire sur l'étiquette. Il faut se donner la peine de lire», dit ce dernier.

Pour réussir sa job de peinture, résume-t-il, il faut donc le bon conseiller, le bon produit, la bonne préparation des surfaces et quatre jours au moins de beau temps.