Louis Verdy, lauréat du Prix de l'artisan décerné par la Ville de Montréal en 2002, a bien voulu donner quelques conseils d'entretien du bois afin de faciliter la vie des propriétaires.

Louis Verdy, lauréat du Prix de l'artisan décerné par la Ville de Montréal en 2002, a bien voulu donner quelques conseils d'entretien du bois afin de faciliter la vie des propriétaires.

À son avis, il faut une fois l'an inspecter les ouvrages en bois afin de voir s'il y a perforation ou infiltration d'eau, s'il y a un début de pourriture, si la peinture s'est écaillée ou fendillée, etc. «Il faut agir comme chez les communautés religieuses alors que tous les ans, un frère ou une soeur font l'examen des ouvrages en bois et les réparent si cela est nécessaire. C'est comme cela qu'un bâtiment vit longtemps et conserve sa beauté d'origine», explique-t-il.

Les fenêtres

«L'ennemi des fenêtres, c'est l'humidité. L'aération joue une très grande importance dans leur longévité. Ainsi pour les fenêtres à guillotine, je recommande toujours durant les beaux jours de l'été d'ouvrir en haut et en bas afin de faire circuler l'air. Cela contribue en plus à climatiser la pièce, car la fraîcheur va entrer par le bas et la chaleur va sortir par le haut.»

L'apparition de sections pourries sous la peinture est attribuable à la formation de champignons due à l'humidité. Dans ce cas, il va falloir procéder à un curetage au complet, suivi d'un traitement antifongique et d'une nouvelle peinture.

«Si la couleur d'une porte teinte s'assombrit dans sa partie inférieure, cela indique la présence d'humidité à la base. La plupart du temps, c'est occasionné par l'absence de pente dans le seuil de la porte. C'est la même chose pour les fenêtres, il faut toujours une pente dans le dormant pour que l'eau de pluie s'écoule vers l'extérieur. Si la porte s'ouvre mal, il faut enlever la peinture (parfois il y a plusieurs couches) à l'aide d'un grattoir.»

Louis Verdy note que les vieilles fenêtres à guillotine, qui se soulèvent par des cordes lestées avec des poids, ont tendance à gauchir si une corde est sectionnée. «Avec le temps, une corde brise parce qu'elle frotte sur un clou ou une vis. Il faut alors démonter le cadre qui est en deux sections, reposer une nouvelle corde avec son lest et installer de petites attaches et un guide de bois sur laquelle elle va glisser.»

L'artisan souligne la nécessité de bien calfeutrer le pourtour des fenêtres, à l'exception du dessous de la fenêtre extérieure qui doit laisser passer l'air. Lorsqu'on pose une fenêtre double pour l'hiver, il faut s'assurer que de petites perforations ont été faites dans la partie supérieure afin d'éviter la formation d'humidité.

Balcon, perron, escalier

Les balcons neufs en bois ont besoin d'être repeints après la première année. «Le bois neuf a tendance à bouger, à fendiller et à gauchir. C'est pourquoi il faut le repeindre la deuxième année. Par la suite, son propriétaire pourra dormir en paix pendant cinq ans», assure Louis Verdy.

Si on doit refaire un escalier, un balcon ou un perron, l'artisan propose quelques trucs afin de bien profiter de son investissement.

«Pour les balcons, il faut s'assurer qu'il y ait une pente d'un pouce à tous les quatre pieds pour faciliter l'écoulement de l'eau de pluie. De même, le larmier ne doit pas être collé sur la planche à l'arrière. Il faut laisser un espace entre ces deux éléments. Pour ce faire, on placera une baguette de cèdre de 1/8 de pouce. Quant au plafond du balcon, il est nécessaire qu'il soit bien aéré. On insérera un treillis métallique de deux pouces à l'avant et à l'arrière ce qui évitera la formation d'humidité.»

En ce qui concerne les escaliers, M. Verdy suggère de laisser un espace entre le limon et la marche pour empêcher que l'humidité n'attaque l'arrière de la marche. Il préconise aussi d'arrondir les angles et de prévoir un «coupe-goutte», une incision que l'on fait sous la marche avec une scie sauteuse. Cela empêchera l'eau de ruisseler sous la marche. Enfin, il préconise l'installation de petites mains courantes et suggère de proscrire les larges qui ne permettent pas de se tenir.