Le Soleil vous en présente trois pour les avoir interrogés ou avoir été servis par eux au cours des dernières années.

Le Soleil vous en présente trois pour les avoir interrogés ou avoir été servis par eux au cours des dernières années.

Marc-Antoine Dumas, 20 ans

Né à Québec, il a grandi à Charlesbourg. Il poursuit des études collégiales en sciences administratives après avoir suivi une série de cours en génie physique. Il est à l'emploi de Rona L'Entrepôt, rue Bouvier, depuis 18 mois. Ce, au rayon de la quincaillerie, des systèmes de verrouillage et des poignées de toutes sortes.

«Jamais, je n'ai occupé un emploi qui me passionne autant, surtout en raison des connaissances qu'on acquiert», jure-t-il.

Dès sa jeunesse, on reconnaissait en lui des qualités de diplomate. Il les met donc, à présent, au service de son employeur et de sa clientèle.

Des clients ont besoin d'assez longues explications. «Je vois ça dans leurs yeux», dit-il. Pour d'autres, une bribe d'information suffit et ils continuent seuls leur recherche.

Il se qualifie lui-même de consommateur exigeant. C'est pourquoi, il s'oblige à beaucoup de rigueur dans l'exercice de sa tâche. Ce qu'il réclame ailleurs, il le donne ici. Selon lui, écouter est le premier devoir d'un conseiller. Ensuite, il peut donner les renseignements dont les gens ont besoin. Et ça, il aime le faire.

Il a compris, ainsi que le souligne l'Association des détaillants de matériaux de construction du Québec (ADMCQ) dans l'édition de juillet 2003 de son magazine Quart de rond, que «le client ne veut pas faire affaire avec un simple vendeur. Il souhaite se faire aider dans son processus d'achat.»

Mais d'où tient-il son instruction? Des cours organisés par l'entreprise, de la consultation régulière de capsules informatiques d'information sur les produits. C'est sans compter ses confrères plus expérimentés qui lui transmettent leur savoir. Chez Rona L'Entrepôt, c'est ce qu'on appelle le parrainage, ailleurs le compagnonnage.

Pendant qu'il accorde une entrevue au Soleil, un consommateur s'approche de lui puis l'interroge sur une poignée de porte d'entrée de choix. Qu'a-t-elle de particulier? lui demande-t-il.

«Ce qui fait sa supériorité, c'est son coeur en métal. Elle est donc mieux constituée et plus résistante que celles dont le centre est en plastique», détaille-t-il.

Le consommateur en question de se hâter de dire au Soleil qu'une opinion pareille «ça vaut de l'argent».

Puis Marc-Antoine Dumas révèle finalement au journal qu'il connaît l'autonomie de cette poignée pour l'avoir lui-même démontée. Il sait donc de quoi il parle.

Martin Jacques, 27 ans

À la succursale de la rue Marie-de-l'Incarnation de Canac-Marquis Grenier, Martin Jacques est chef d'équipe, mais attitré plus spécialement à la peinture. Les revêtements de toiture, l'isolation, l'insonorisation et la réparation des murs intérieurs eu égard aux bouche-fentes sont aussi de sa compétence.

Un magasin, explique-t-il, se met un peu au diapason du quartier dans lequel il s'insère. Ainsi, rue Marie-de-l'Incarnation, on ne mettra pas trop l'accent sur les toits pentus et les gazons. Car ce sont plutôt les toits plats et le macadam qui, dans les environs, sont la norme.

Détenteur d'un diplôme d'études collégiales en informatique, Martin est au service de Canac-Marquis depuis six ans. Sa structure de pensée «numérique» infère sur ses capacités organisationnelles et sa méthode de se concilier les clients. Quoiqu'il ne peut s'accommoder de l'impolitesse grossière de certains.

Il est né à Saint-Sauveur d'un père intellectuel tandis que son grand-père était ferblantier. Les connaissances - après 600 heures de formation systématique données spécialement au centre de formation Canac-Marquis Grenier - qu'il communique aux clients, il croit qu'elles lui serviront personnellement un jour lorsqu'il aura décidé de construire sa propre maison.

Par ailleurs, il dit que la moitié des clients et clientes qu'il sert n'ont jamais vraiment bricolé. En semaine, le jour, ce sont des entrepreneurs qu'il assiste; le soir et les fins de semaine, des particuliers qui ont des projets. Ils veulent en établir la faisabilité, connaître les produits afférents et leur mode d'emploi. Mais quand il s'agit de plomberie et d'électricité, l'approche «client» dicte la prudence. Car on ne peut s'en tirer seul dans ce genre de travaux. Il est donc recommandé de faire affaire avec un maître entrepreneur. «Ce qui parfois irrite les gens», regrette-t-il.

Micheline Leclerc est de Lévis. Elle l'aborde. La surface de cuisson de son poêle à bois, à la suite d'un jet d'extincteur, est grisonnant. Cela la fatigue et elle cherche une solution permanente. Hélas! Martin Jacques ne peut l'aider aussi bien que d'autres employés chevronnés. «Cela arrive parfois», soupire-t-il. La dame devra sans doute s'adresser au fabricant sinon à un marchand spécialisé en poêles et foyers.

Claude Peyrouse, 35 ans

Elle est artiste peintre, puis double bachelière en arts visuels et en enseignement des arts. Elle a déjà exploité un atelier de fabrication d'objets d'art. Comme peintre, elle expose à la galerie L'Espace Contemporain, 314, rue Saint-Jean.

Depuis 1998 qu'elle travaille chez Réno Dépôt, rue Marais. Sa spécialité : les outils. Lorsque le directeur de la quincaillerie du magasin entrepôt, André Roux, a conduit Le Soleil et son photographe à la rencontre de Mme Peyrouse, c'est avec une fierté non dissimulée qu'il le fit. «Elle est, en effet, très compétente», a-t-il confié.

«Souvent les bricoleurs, jusqu'à ce qu'ils m'aient connue, préfèrent le conseil d'un employé assez âgé. À défaut, ils se mettent en quête d'une autre, plus jeune. In extremis, il me consultent», raconte-t-elle sans se moquer. Puisqu'une femme qui s'y entend en outils, ça ne s'est pas vu beaucoup jusqu'à maintenant.

Aucun outil manuel commun, de maçonnerie, électriques ou électroniques ne la rebute. Mais ce sont les outils de précision en ébénisterie et en sculpture qui sont l'objet de sa prédilection.

Encore qu'elle bricole elle-même. La scie à ruban et la toupie n'ont plus de secret pour elle. Quant aux travaux de rénovation, elle peut en dire et en faire en long et en large.