Selon le directeur de service chez Rona L'Entrepôt de Québec, Jean Gagnon, les bâtiments et agrandissements des particuliers sont à présent élevés et fermés. À moins que leurs travaux de rénovation ne soient ajournés. Du coup, ils sont dans l'ivresse des Fêtes. Ils font relâche. Comme c'est aussi le cas des entreprises de construction.

Selon le directeur de service chez Rona L'Entrepôt de Québec, Jean Gagnon, les bâtiments et agrandissements des particuliers sont à présent élevés et fermés. À moins que leurs travaux de rénovation ne soient ajournés. Du coup, ils sont dans l'ivresse des Fêtes. Ils font relâche. Comme c'est aussi le cas des entreprises de construction.

«La plomberie, les matériaux, l'électricité ou la peinture sont, dans nos magasins, en léthargie», note M. Gagnon.

Cette semaine, les allées des mégaquincailleries étaient libres, ainsi que l'a constaté Le Soleil chez Rona L'Entrepôt aussi bien que chez Home Depot (succursale de Lebourgneuf) et Réno Dépôt, rue Marais.

Quelques personnes achetaient des articles de première nécessité, d'autres étaient à la recherche d'un cadeau.

Conseillère en outils chez Réno Dépôt, Claude Peyrouse convenait que les acheteurs d'outils étaient des chercheurs de cadeaux. Quant aux bricoleurs et entrepreneurs, ils étaient rares.

Le Noël des marchands de matériaux, révèle M. Gagnon, c'est en mai, lors de la fin de semaine de la fête des Patriotes, qu'il se produit. S'il fait beau, naturellement.

C'est tout de même au printemps et l'été que l'achalandage est intensif. Septembre et octobre sont des mois de soudure. «C'est le début de la fin des gros travaux et le temps des activités d'entretien automnales. Alors que nous en profitons pour mettre en marché les décorations de Noël», détaille M. Gagnon. Fin janvier, le marché recommence à frémir. «Nous nous y préparons déjà», précise le directeur de service.

Décembre est aussi un mois de grande quiétude chez les marchands de matériaux de spécialité tels les carreaux de céramique. Celles et ceux qui planifient des projets de rénovation auraient, selon une détaillante, tout avantage à profiter de cette période si tranquille pour venir en discuter. Car les designers et conseillers ont du temps.

Pas de fossé

Ces conseillers qui vous renseignent dans les rayons, qui sont-ils, quelle formation ont-ils? Il y a les jeunes et les moins jeunes. Les plus crédibles? Il n'y a pas de fossé de générations soutient le vice-président exécutif de l'Association des détaillants de matériaux de construction du Québec (ADMCQ), Donald O'Hara.

«Un employé qui a du coeur, quel que soit son âge, est une valeur sûre pour un détaillant de matériaux. Sa formation - même si elle peut représenter jusqu'à 70 % de son salaire la première année - n'est pas une dépense, mais un investissement», croit M. O'Hara.

Il y a des préretraités qui ont été cols blancs toute leur vie sans même avoir été bricoleurs et qui joignent les hyperquincailleries comme conseillers. Eux, aussi bien que les jeunes, doivent passer par les «académies de formation» des entreprises. D'autre part, des protocoles d'entente sont parfois signés, à cette fin, avec certaines écoles de formation professionnelle.

«On n'enverra pas, par exemple, une personne dans un centre de coupe sans une solide formation», continue le vice-président.

Salaires

Bien sûr, admet-il, les salaires des conseillers ne sont pas à tout casser. Mais il estime qu'au cours des années, la situation s'améliorera. Entre-temps, précise-t-il, des détaillants offrent des avantages sociaux tels un régime de retraite, des assurances personnelles et collectives. Des avantages qui ne lui paraissent pas négligeables.

Quant aux jeunes, continue-t-il, il y a de la place pour eux dans l'industrie. Leur fiabilité et leur crédibilité auprès du public est comparable à celles de gens plus âgés. Leurs connaissances de base sont, en tout cas, identiques.

«Qu'un jeune ait porté une tenue marginale des années durant et qu'il ait eu l'habitude du tutoiement ne le dispose pas à être mauvais conseiller. Au contraire», plaide le vice-président exécutif.

Aux détaillants de leur enseigner la culture et le plan d'affaires de l'entreprise afin qu'ils se sentent partie prenante. Dans le numéro d'octobre 2004 du magazine Quart de rond de l'ADMCQ, le consultant en ressources humaines du Groupe Ambition, Pierre Bernier, de Montréal, déclarait que les 18-25 ans sont flexibles, adaptables, innovateurs, efficaces et rapides à comprendre les concepts. Du coup, il soutenait que les jeunes sont «technologiquement branchés et ont besoin de l'informatique dans leur milieu de travail.» Sans cela, ils s'ennuient.

D'un autre côté, selon M. Bernier, les jeunes aiment les défis, les ambiances familiales. Tout en prévenant qu'ils «ont une vue à court terme de leur emploi, cherchant davantage d'expérience pour enrichir leur CV».

Élargissement

Chez Rona L'Entrepôt, la formation de tout employé est fondée sur des entretiens avec son gérant de service et la directrice des ressources humaines, sur un cours d'initiation à l'informatique, à la vente et au marchandisage qui est la mise en valeur de la marchandise. Ensuite, il est mis au courant, par informatique, ateliers, sessions avec des fournisseurs ou transmission d'informations entre collègues, de la nature, de la finalité et du mode d'emploi des produits offerts dans son service.

«Quelqu'un qui est au rayon des luminaires maîtrise son domaine, puis s'initie progressivement à l'électricité. Et ainsi, son champ de connaissances s'élargit. Simultanément, il se met à l'écoute du client, de ses problèmes et projets. Il le guide ensuite, lui propose des produits et solutions», résume le directeur général du magasin, René Bilodeau.

La conseillère Claude Peyrouse (Réno Dépôt) déclare que des clients, très entendus en matière de bricolage ou de rénovation, contribuent aussi par leurs confidences et observations à parfaire son instruction. L'écoute du client, c'est aussi cela.