Elle s'est habituée à sa minuscule cuisine et à sa petite salle de bains. Mais à l'approche de la retraite, elle a peur de déprimer dans sa salle àmanger trop sombre.

Elle s'est habituée à sa minuscule cuisine et à sa petite salle de bains. Mais à l'approche de la retraite, elle a peur de déprimer dans sa salle àmanger trop sombre.

«Le manque de lumière ne m'a jamais dérangée parce que je passe peu de temps à la maison, dit-elle. Mais ce sera différent lorsque je cesserai de travailler.»

Elle regarde donc le rez-de-chaussée, qu'elle habite avec son conjoint, Claude Masse, avec des yeux neufs. Ensemble, ils se sont mis à en projeter la rénovation.

La maison, construite en 1897, était originairement un cottage. Lorsqu'elle a été convertie en duplex, dans les années 50, elle a été agrandie en deux étapes. Dans la première rallonge se trouvent la cuisine et la salle de bains. Une grande chambre est dans la seconde addition, côté jardin. La salle à manger a donc reculé au centre de la maison. Le mur de briques d'origine percé d'une fenêtre délimite toujours la salle à manger, rappelant que les occupants avaient autrefois une vue sur le jardin plutôt que sur la chambre attenante. Face à la salle à manger, l'espace qu'occupait jadis la cuisine abrite maintenant de nombreuses orchidées.

«Tant que je travaille, je suis heureuse avec les recoins, dit Carole. Mais ce n'est pas normal de devoir passer par lachambrepour aller dans le jardin. J'aimerais aussi que la cuisine soit plus grande. Je me débrouille, mais rien ne traîne jamais sur mon unique comptoir. Je rêve aussi d'une grande baignoire.»

Surtout, Carole désire rendre le rez-de-chaussée plus éclairé. «Je veux manger à la clarté.»

Pour gagner de l'espace, le couple prévoit déménager les orchidées au sous-sol. Pour ce faire, il creusera environ trois pieds supplémentaires sous la chambre, pour obtenir un plafond de huit pieds de hauteur.

Dans la salle à manger, des cages d'oiseaux installées dans la fenêtre d'origine obstruent un peu la vue sur la chambre attenante. Située au coeur de la maison, la pièce est très sombre.

L'architecte Guy Demers soumet trois propositions. Dans les trois cas, il aménage la chambre à l'avant de la maison, à la place du salon. Il ne touche pas aux murs de la pièce (dont un est porteur), pour ne pas altérer la stabilité de la demeure, déjà fragile.

Il ouvre ensuite à l'arrière. Lemur de briques et la fenêtre de la salle à manger disparaissent au profit d'une poutre d'acier, qui supportera la maçonnerie au-dessus.

Pour libérer l'espace et laisser entrer la lumière à flots, la salle de bains prend place au centre de la maison. Elle déménage à proximité de l'escalier (propositions 1 et 2) ou derrière la chambre (proposition 3). Dans les trois cas, l'accès à la plomberie ne posera aucun problème. Dans les deux premiers plans, la salle de bains se trouve à la place de la cuisine d'origine, oùla plomberie subsiste. Dans le troisième plan, la salle de bains est au-dessous de la salle de bains aménagée à l'étage.

Dans la première proposition, la cuisine reste à la même place et prend de l'expansion jusqu'à l'arrière de la maison. Éclairée par une fenêtre, elle est ouverte sur la salle à manger, également baignée de lumière. Des armoires suspendues séparent les deux pièces. Un immense garde-manger de style walk-in, au dos de la salle de bains, complète la cuisine.

«Ce grand garde-manger est magnifique», s'écrie Carole. Dans la deuxième proposition, le garde-manger rapetisse un peu et la salle de bains perd sa lingerie pour agrandir la cuisine. L'espace gagné permet de dégager la fenêtre et d'installer un grand comptoir-lunch devant. Encore une fois, la cuisine est ouverte sur la salle à manger.

Dans la troisième proposition, le déménagement de la salle de bains derrière la chambre dégage le restant du logement. La salle à manger se trouve alors à l'arrière, de même que le salon, qui devient double. La cuisine est linéaire. Des armoires, à la droite du réfrigérateur, offrent beaucoup de rangement. La section à gauche du frigo pourrait être ouverte, pour favoriser la conversation avec les invités, au salon.

Carole aime les trois propositions. Elle apprécie toutefois le côté novateur de la troisième, avec sa cuisine linéaire. Claude préfère la première et la troisième options. Cette dernière permettrait l'installation d'un escalier en colimaçon qui donnerait un accès direct au sous-sol, où se trouveront les orchidées. «L'escalier pourrait s'avérer très pratique», fait remarquer Guy Demers.

Le coût? Environ 70 000$ ou 75 000$, estime l'architecte. Il faudra débourser environ 35000$ pour creuser les trois pieds supplémentaires dans une pièce, au sous-sol, et apporter des modifications à la structure. La rénovation du rez-de-chaussée coûtera environ 35 000$ dans les trois cas, puisque les travaux s'équivalent. Dans la troisième proposition, il faut ajouter environ 5000$ pour l'escalier en colimaçon.

OBJECTIFS

- Manger dans une pièce baignée de lumière.

- Oublier que la maison a été agrandie deux fois.

- Avoir un accès direct aujardin.

- Agrandir la cuisine et la salle de bains.

- Placer les orchidées au sous-sol.

BUDGET

- Environ 35 000$ pour les travaux au sous-sol.

- Environ 35 000$ ou 40 000$ pour métamorphoser le rez-de-chaussée.

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Vous voulez changer de maison sans déménager ? Chaque semaine, l'architecte Guy Demers se rend chez des lecteurs de La Presse et les aide à résoudre leurs problèmes d'aménagement. Nous publions ses propositions en espérant qu'elles sauront vous inspirer à votre tour. Vous pouvez contacter Guy Demers par courriel, à gdemers@lapresse.ca.