Or, une entreprise de Québec, Gemo Stones, vient mettre un terme au tourment des propriétaires concernés. Elle reproduit intégralement leur brique, mais en béton léger. La texture, la forme, les aspérités éventuellement, les couleurs et nuances sont identiques. L'effet est intéressant.

Or, une entreprise de Québec, Gemo Stones, vient mettre un terme au tourment des propriétaires concernés. Elle reproduit intégralement leur brique, mais en béton léger. La texture, la forme, les aspérités éventuellement, les couleurs et nuances sont identiques. L'effet est intéressant.

Il faut dire que Gemo Stones fait profession, depuis quatre ans, de briques, pierres de briques et pierres décoratives ou de culture. Encore qu'on puisse également les employer comme revêtement extérieur.

AVANT: La brique d'origine de la maison. (Photo Raynald Lavoie, Le Soleil)

Elles sont non structurales, d'une épaisseur d'environ 1 po, composées de ciment Portland, d'agrégats légers et d'oxyde de fer. Les consommateurs raffolent d'ailleurs de ce matériau qui permet, à une fraction du prix, de transformer en voûte leur cave à vin ou d'élever un mur nostalgique en brique dans leur vivoir ou leur chambre à coucher. Il est collé et ne requiert donc pas d'assise en béton.

Gemo Stones, moulant déjà des briques et des pierres authentiques pour créer des «lignes de produits standards», a compris qu'elle pouvait également reproduire, pour les besoins pointus de particuliers, la brique dont leur maison est faite.

«Pour ce, bien sûr, il faut un moule et il coûte cher. Mais le particulier peut y renoncer s'il lui importe peu que sa brique joigne la collection du fabricant. Mais s'il s'oppose à ce que sa brique soit reproduite, il peut reprendre le moule et en disposer à sa guise. Dans ce cas, il y a un coût», détaille le directeur général des Pierres Gemo Stones, Yves Tessier.

APRÈS: La brique nouvelle, telle que reproduite. (Photo Raynald Lavoie, Le Soleil)

Qu'une maison ancienne soit somptueuse ou commune, mais avec un cachet extraordinaire, et qu'on décide de l'agrandir en employant la brique la plus ressemblante possible, il y a tout de même rupture de continuité esthétique et perte théorique de valeur. On saura, à première vue, qu'il s'agit d'un agrandissement.

L'amateur de pareilles maisons s'en trouvera gêné tandis que le propriétaire éprouvera lui-même un certain malaise.

À la résidence de style four squares datant de 1928 de Patrick Robitaille, rue Guimont à Beauport, bien malin celui qui pourrait supposer un agrandissement. Sinon un timide reflet de neuf sur la brique en béton léger, rien n'y paraît. On a l'impression que l'annexe nouvelle, consistant en un garage surmonté d'un étage habitable, est là depuis toujours.

Le reflet, dit-on, s'étiolera assez vite avec l'apport de la poussière. Car la brique de référence a dû être lavée avant moulage. «Jamais je n'aurais pu supporter un revêtement en clapboard, en stucco ou en vinyle. Les amoureux de pareilles maisons, eux, ne l'auraient pas trouvé drôle», dit M. Robitaille.

Sûr, au départ, de trouver la brique correspondante, il avait fait mettre en place une assise en béton. Mais sur le marché hélas !, il n'y en avait plus. Sa production avait été interrompue depuis longtemps.

Découragé, il voit en Gemo Stones son dernier recours. Il connaît déjà l'entreprise qui, chez lui, avait exécuté des faux-finis et de la maçonnerie de culture. Elle accepte. L'ouvrage est réussi. M. Robitaille en est fier alors que Gemo Stones le compte parmi ses fleurons.

De même taille, de même texture et de même fonte de couleurs que celles d'origine, les briques en béton léger ont été collées une à une par le maçon de Gemo Stones, Alain Friolet. Puis bordées de mortier du même ton que l'ancien.

M. Robitaille a dû donner instruction à l'homme de métier de planifier quelques imperfections afin qu'elles reflètent la façon de briqueter des années 20. Autrement, une géométrie trop rigoureuse aurait trahi la facture du bâtiment telle qu'à l'origine.

«Les gens du quartier sont contents de ce que nous avons fait. Notre cheminement les a fascinés. Puis ils n'en reviennent pas du potentiel du produit», déclare-t-il.

Les murs, par ailleurs, sont complètement imperméables et ne donnent lieu à aucun pont thermique. Ils sont composés, de l'intérieur vers l'extérieur, de fourrures donnant lieu à une chambre d'air, de panneaux de contreplaqué, de papier noir, d'un treillis métallique, enfin de la brique.

Le coût de cet oeuvre de maçonnerie, d'après le dg de Gemo Stones, a été de 16 $ par pied carré. Il aurait pu atteindre le double avec des briques conventionnelles.

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