C'est sans doute ce qui explique que l'institution a reçu cette année de la Ville de Montréal le Prix de l'artisan, visant à honorer une personne ou une entreprise qui s'est illustrée dans le domaine de la restauration d'éléments architecturaux ou décoratifs. L'école a été créée en 1943 pour former des jeunes à une quinzaine de métiers les plus en demande dans l'industrie de la construction.

C'est sans doute ce qui explique que l'institution a reçu cette année de la Ville de Montréal le Prix de l'artisan, visant à honorer une personne ou une entreprise qui s'est illustrée dans le domaine de la restauration d'éléments architecturaux ou décoratifs. L'école a été créée en 1943 pour former des jeunes à une quinzaine de métiers les plus en demande dans l'industrie de la construction.

L'école était moribonde au début des années 90, et les dirigeants de l'EMCM ont dû relever leurs manches afin de répondre aux besoins de l'industrie de la construction qui, dès 1997, prévoyait une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée. Huit ans plus tard, bien que l'école soit ouverte sept jours par semaine et forme 1400 diplômés par année, le propriétaire éprouve bien souvent de la difficulté à trouver un maçon ou un plâtrier pour effectuer des réparations urgentes ou des rénovations.

Taux de placement: 100%

Située dans un coin de la ville peu fréquenté (au 5205, rue Parthenais, au nord de la rue Laurier), l'école est plutôt terne vue de l'extérieur. Elle peut toutefois se vanter d'être la plus grande au Canada et le taux de placement de ses diplômés est de 100%.

Dynamisme

Autant l'extérieur est moche, autant l'intérieur peut surprendre le visiteur. Dans le corridor principal, on remarque différents plafonds à caissons dont certains sont finement décorés de feuilles d'acanthe. Dans un contrebas, on aperçoit une ogive de cathédrale en pierre parfaitement réussie et qui n'attend que le plâtre sur la voûte pour être complétée. Et ce qui est tout aussi étonnant, c'est que l'ancien gymnase ait été transformé en salle de concert, une réplique de l'opéra de Prague. Un work in progress, bien sûr, mais qui donne un aperçu du dynamisme de l'école: elle ne s'est pas cantonnée à ce que l'on pourrait appeler les métiers ingrats mais a mis sur pied un volet créatif.

Cette orientation est attribuable en grande partie au directeur de l'EMCM, Alain Prud'homme, qui a mis toutes ses énergies à insuffler un nouveau dynamisme à l'école. «Lorsque j'ai été nommé, en 1997, l'école était à bout de souffle et attirait très peu de candidats. On a dû faire des annonces dans les journaux et manifester avec des pancartes pour dire aux gens que l'on formait des personnes très compétentes.

Après avoir terminé ses cours consistant en 20% de théorie et en 80% d'exercices pratiques, un finissant de l'école gagne 18$ l'heure; après deux ou trois ans d'apprentissage, il touche 27$ l'heure et tous les avantages offerts par l'industrie. D'année en année, on a réussi à briser le moule de l'école standard en ouvrant notamment nos portes sept jours par semaine, presque à longueur d'année.»

Depuis trois ans, l'école s'est aussi associée à l'organisme Héritage-Montréal afin de mettre sur pied une mineure en restauration de bâtiments patrimoniaux. Deux professeurs passionnés, Réal Bélanger, pour la restauration de la pierre, et Charles Corbet, pour le plâtrage, forment une multitude d'élèves dans ces domaines précis.

L'EMCM, profitant d'un contrat pris en charge par le gouvernement canadien, a dépêché récemment 37 finissants dans ces disciplines aux îles Caïman, afin de restaurer des bâtiments amochés par le passage des récents ouragans.

La durée des cours varie de six mois, pour le métier de carreleur ou de poseur de systèmes intérieurs, à 16 mois pour le métier de soudeur-monteur. Il faut avoir complété au moins la troisième année de secondaire pour être admis à l'apprentissage de nombreux métiers, et la quatrième de secondaire pour accéder à des formations plus exigeantes comme la plomberie et la charpenterie.

S'adapter

L'école est aussi ouverte aux techniques et produits nouveaux. Des industriels et des entrepreneurs offrent régulièrement à l'institution des nouveaux matériaux afin que les élèves et les professeurs puissent les mettre à l'essai et les utiliser de façon à répondre aux besoins des entreprises. «Il faut s'adapter aux nouveaux besoins. Il faut continuellement innover pour ne pas disparaître», conclut Alain Prud'homme.