Grâce à la beauté de son veinage, on commence à l'utiliser comme recouvrement de sol. Il pourra maintenant nous protéger des intempéries, puisqu'on lui a trouvé une nouvelle utilité: le recouvrement de toiture.

Grâce à la beauté de son veinage, on commence à l'utiliser comme recouvrement de sol. Il pourra maintenant nous protéger des intempéries, puisqu'on lui a trouvé une nouvelle utilité: le recouvrement de toiture.

Depuis l'été 2004, Habitations Apex, une coopérative spécialisée dans la construction de maisons saines, fabrique de façon artisanale des bardeaux de mélèze dans son atelier de Saint-Mathieu-du-Parc, en Mauricie. À la recherche de méthodes de construction écologiques, l'équipe a découvert sur Internet que le mélèze sert comme revêtement de toiture depuis très longtemps dans les Alpes du Sud, en Europe.

«On a donc consulté des experts pour s'apercevoir que le mélèze d'ici (le mélèze laricin) est encore plus approprié que celui d'Europe pour les toitures. En poussant plus lentement, notre mélèze possède une fibre plus serrée, ce qui le rend plus résistant à la pourriture. Il est d'ailleurs considéré comme un bois imputrescible», explique Isabelle Saint-Arnaud.

Résultat: même sans aucune protection, un toit de mélèze a une durée de vie se situant entre 70 et 100 ans, quand il est bien installé et que son aération est assurée. Un toit de mélèze représente donc une solution de rechange écologique, car il nécessite peu d'énergie pour sa transformation, ne demande aucun traitement chimique pour assurer sa protection et après sa très longue vie, il ne crée aucune pollution, contrairement par exemple aux bardeaux d'asphalte, faits à base de pétrole.

Il confère aux habitations une apparence rustique convenant parfaitement aux maisons de campagne. Avec le temps, le bardeau de mélèze change de couleur et prend un ton gris argenté, mais on peut également le teindre pour lui donner une autre apparence.

Son coût: entre 2$ et 3,70$ le pied carré. C'est plus cher que le cèdre, son principal concurrent. «Par contre, sa qualité est supérieure», affirme Mme Saint-Arnaud.

On utilise le coeur de l'arbre et l'aubier pour fabriquer des bardeaux. Ceux provenant du coeur, la partie la plus résistante de l'arbre, ne nécessitent aucune protection contre les éléments. Les bardeaux faits à partir de l'aubier, la partie plus jeune de l'arbre, nécessitent une couche protectrice. Apex utilise dans ce cas du Sansin, un produit naturel servant à protéger le bois.

Gaston Lapointe, du ministère des Ressources naturelles du Québec et spécialiste du mélèze, se réjouit de la nouvelle popularité de ce conifère. «Beaucoup de gens croient encore, à tort, qu'on ne peut rien faire avec le mélèze, une essence d'arbre qui pousse essentiellement dans des milieux humides. On l'a négligé dans le passé, mais les choses changent rapidement et son prix augmente en conséquence», dit-il.

Face à la demande, le mélèze commence à se faire plus rare et on a entrepris de le reboiser. «Ce bois quasi imputrescible - Venise est en grande partie construite sur du mélèze - a un fort potentiel pour une utilisation à l'extérieur, non seulement comme bardeau, mais aussi comme mobilier ou la construction de terrasses. C'est un bois de très haute qualité et de belle apparence», affirme M. Lapointe.

Intéressé? Prenez-vous d'avance, car le délai de livraison est de plus d'un mois. Selon Michel Lampron, artisan-charpentier chez Apex, la pose du bardeau de mélèze s'avère extrêmement facile. On peut le faire soi-même ou recourir aux services de professionnels.

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Sur Internet: www.apex-qc.ca