Chez certains détaillants de spécialité, il est à présent au nombre des couvre-planchers offerts.

Chez certains détaillants de spécialité, il est à présent au nombre des couvre-planchers offerts.

Au Salon Expo Habitat de Québec, qui eut lieu en février, les visiteurs formaient souvent une masse compacte au stand de la société importatrice de planchers de bambou CDXT de Beauport.

L'an passé, au salon, CDXT n'en menait pas large. Au coeur de son présentoir, son président, Michel Auclair, a vécu une grande solitude. Les visiteurs passaient devant, sceptiques. Il modéraient le pas sans interrompre leur marche. À peine un regard. Ça ne cliquait pas

Cette année, ils étaient excités. «Enfin, on nous a pris au sérieux», se félicite l'homme d'affaires. Il n'a plus eu à prêcher dans le désert.

Plus rythmé

Sylvie Lamontagne est finissante en design d'intérieur au cégep Garneau. Le Soleil l'a aperçue au salon, interrogeant M. Auclair et réclamant quelques échantillons de lames de bambou. Elle était interdite devant leur beauté. Près d'elle, les observateurs étaient nombreux.

«Je trouve ce plancher enveloppant. Voyez ses noeuds délicats qui le rendent plus rythmé, plus riche», détaillait-elle.

Jugeant, du coup, que les particuliers aussi bien que les designers gagnent à le connaître.

Il est charpenté ou par la juxtaposition de lamelles contrecollées ou par leur superposition. Leur charme est souvent irrésistible.

«Le bambou est 27 % plus dur que le chêne, 40 % plus léger. Sa propriété de contraction et de dilatation est 50 % moindre que les bois durs conventionnels», prétend M. Auclair.

C'est pourquoi, l'hiver alors que le milieu ambiant est très sec, les interstices entre les planches sont à peine perceptibles. «Autant dire que ce bois ne gauchit ni ne travaille», résume-t-il.

En outre, il fait savoir que les lames viennent en longueur de 36 po et de 72 po. qu'elles peuvent être clouées ou collées selon le cas tandis qu'elles sont lustrées, semi-lustrées ou satinées.

D'un autre côté, elles sont réputées couvertes de quelques couches d'uréthane dont les molécules résistent au rayonnement ultraviolet.

M. Auclair, d'un autre côté, déclare que le bambou est on ne peut plus écologique. Il est récolté après cinq ou six ans de croissance. «On le coupe, il repousse comme du gazon», schématise-t-on par ailleurs.

«En tout cas, il n'a pas pour effet de décimer les forêts», insiste le pdg de CDXT qui jure que son fournisseur asiatique est garni des certifications internationales. Cette norme atteste de la qualité de ses produits, de leur régularité et de la sûreté de ses approvisionnements.

Bon achat

Jacques Brochu est un conseiller chevronné en vente chez Couvre-Planchers Pelletier de Lévis et Québec.

«Quoiqu'il se vende peu parce que les consommateurs n'en sont pas assez instruits, le plancher de bambou reste un très bon produit», soutient-il.

Son look est moderne. Il est plus dur que certains bois. Plus stable aussi. M. Brochu fait savoir qu'aux États-Unis et en Europe, sa diffusion est grande, alors qu'ici les consommateurs se laissent encore prier.

Il trouve cependant que son enduit n'est pas aussi résistant que celui des planchers «prévernis» de chez nous.

En fait, explique le conseiller, il ne contient pas d'oxyde d'aluminium qui eut pu le rendre «hyperdur». Quoiqu'il y a 20 ans, il n'y en avait pas et on s'en accommodait tout de même.

«Le chêne coûte plus de 7 $ par pi ca. Le bambou, 4 $ à 4,50 $», dit M. Brochu. «Jusqu'à 4,95 $ éventuellement, suivant le détaillant», ajoute M. Auclair.

Sceptique

À Québec, il y a des marchands de couvre-planchers qui appréhendent le bambou et n'en vendent pas. Du moins, pas encore.

L'un d'eux plaide la prudence. Il connaît bien ses fournisseurs québécois, la qualité hors de tout doute de leurs produits. Ils sont une valeur sûre, quant à lui.

«Hélas ! nous ne savons pas trop d'où vient le bambou, ses conditions de séchage et d'entreposage, sa résistance objective», oppose-t-il.

Et comme son entreprise vend, livre du bois franc et en fait d'ordinaire l'installation, il est tourmenté par l'idée que les lames puissent manquer de précision, rendant leur mise en place difficile et la finition imparfaite.

Quant au vernis, est-il fiable? «Le fabricant est à plus de 20 heures de vol de chez nous. Comment être sûr de ses méthodes, de sa crédibilité, de ses garanties?», se demande le marchand.

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Renseignements: CDXT de Beauport, 661-1001, 1-888-433-3505