Un couple de Lachine s'est donné l'été pour autoconstruire la maison de ses rêves, où il s'établira avec ses deux jeunes enfants. La Presse suit le chantier.

Marie Drinkwater et Nichol Pelchat ont pour objectif d'emménager avant le 15 septembre, avec leurs deux enfants - Louis, six ans et demi, et Simon, 4 ans - dans une nouvelle résidence à 1,2 km de leur maison actuelle. «Nous aimons beaucoup Lachine, à cause de la proximité de l'eau, raconte Nichol Pelchat. Nous voulions y demeurer tout en acquérant plus d'espace.»

Pendant trois ans, les deux prospecteurs ont cherché la perle rare. «Les propriétés visitées, avec leur montagne de rénovations à faire, n'étaient pas dans nos prix!», relate M. Pelchat.

Le couple découvre enfin une petite maison typique du Lachine des années 50, carrée, en brique et clin blanc. Jamais rénovée, laissée à l'abandon, infiltrée d'eau qui plus est, elle avait pourtant une qualité: une large vue sur le lac Saint-Louis tout proche.

«Nous avons saisi immédiatement la qualité de vie incroyable qui s'offrait à nous, confie M. Pelchat. Nous n'aurons qu'à traverser la rue pour mettre le kayak à l'eau.»

En septembre 2013, le couple fait une offre d'achat conditionnelle à l'obtention d'un permis de démolition. Plusieurs mois de travail plus tard, avec leur architecte, Suzie Lebrasseur-Bazinet, et avec la Ville de Lachine, le couple voit son projet accepté par le Comité consultatif d'urbanisme (au début de 2014).

La nouvelle maison sera de style contemporain, dotée de nombreuses fenêtres, de plafonds de 10 pieds et d'un sous-sol. Plusieurs structures seront préfabriquées: les murs, les poutrelles et les fermes de toit. À l'extérieur: un parement de brique et de pierre, un toit de bardeaux et, surtout, une terrasse au-dessus du garage, lieu privilégié de contemplation du lac.

Petits calculs

La couple a déjà à son actif une propriété payée d'une valeur de 400 000$, à Lachine. Le nouveau terrain a coûté 260 000$, et la maison à construire est estimée à 575 000$, sans le coût du terrassement. En jouant le rôle de l'entrepreneur général, les Drinkwater-Pelchat espèrent épargner entre 100 000$ et 125 000$.

Le couple a négocié une marge de crédit hypothécaire, pour laquelle on ne paie que des intérêts, à 3,25%. Quand les travaux seront terminés, on reviendra à une hypothèque ordinaire. L'institution financière assume les frais de notaire et d'inspecteur. Pour l'achat des matériaux, M. Pelchat a ouvert un compte d'autoconstructeur chez un quincailler, ce qui permet d'économiser jusqu'à 20%.

Confiance et rigueur

«J'ai choisi tous les entrepreneurs, dans 15 à 20 corps de métier», rapporte l'autoconstructeur, qui n'a pas écouté les proches qui tentaient de dissuader le couple de s'engager dans une entreprise aussi complexe.

Les deux Lachinois sont plutôt confiants, même s'ils n'ont pas d'expérience préalable dans ce domaine. Tous deux travaillent à temps plein, elle comme ingénieure dans une firme, lui comme chef, ventes et marketing, pour une société pharmaceutique.

«Je me repose beaucoup sur les plans pour les estimations et les contrats, explique M. Pelchat. J'aime choisir un entrepreneur avec une référence, et avec qui j'ai un bon feeling. Nous préparons des devis détaillés, tentant d'éviter toute surprise. Je demeure en contact par courriel, vérifiant que les dates des travaux leur conviennent toujours. Enfin, je ne paie que lorsque le travail est fait.»

M. Pelchat passe tous les matins devant le chantier, avant d'aller travailler, et revient en fin d'après-midi pour surveiller l'avancée des travaux.

Il prend des notes et des photos depuis le début. «Peut-être écrirai-je un jour sur cette expérience. Je n'ai pas trouvé de livre pour guider les autoconstructeurs.»

Les enfants ont hâte d'emménager dans la nouvelle maison, et les parents trouvent l'aventure exaltante. «Le soir, on ne parle pratiquement que de ça!», conclut M. Pelchat.