Ils ont choisi Griffintown et se sont attachés au quartier. Ils nous racontent pourquoi.

Caroline Verret

> 33 ans> Habite au Carré de la Montagne

Caroline Verret a emménagé le 25 janvier 2013 dans Griffintown avec son conjoint, Jean-Philippe Rheault. C'est lui qui, au départ, a eu l'idée de s'installer dans ce quartier. Habitant dans Villeray, à côté du marché Jean-Talon, la jeune femme avait certaines réticences. Elle savait qu'elle s'aventurait dans un quartier en transition. Elle a déménagé, l'esprit ouvert.

Quel est le plus grand avantage à vivre dans Griffintown?

Je marche pour aller travailler dans le centre-ville, la plupart du temps avec Jean-Philippe. Cela me prend 25 minutes. J'apprécie beaucoup. Je prends l'air 50 minutes par jour, même s'il fait froid. Je n'ai pas à être coincée dans les transports en commun.

Quel est le plus grand inconvénient?

Je suis proche du marché Atwater, mais pas assez pour aller y faire l'épicerie. Même s'il y a une bonne épicerie Metro non loin, j'ai hâte que s'installe une boulangerie, pour aller chercher mes croissants le samedi matin. Il manque aussi une poissonnerie.

Vous plaisez-vous dans Griffintown?

J'aime beaucoup l'emplacement. Nous sommes très sportifs. Nous allons courir ou faire du vélo près du canal. Il y a aussi beaucoup de restaurants à distance de marche. Je suis super contente. S'il y avait des maisons en rangée dans le coin, on achèterait. S'il y avait davantage de services, si éventuellement on voulait une famille, on resterait certainement. C'est tellement agréable de marcher pour se rendre au travail. Je ne sais pas où je déménagerais après!

Mathieu Filion

> 36 ans> Habite aux Bassins du Havre

Mathieu Filion a quitté le Plateau en novembre pour emménager dans son condo en bordure du canal de Lachine. Il aime son nouvel appartement de 950 pi2, plus spacieux que le précédent, d'où il a une superbe vue sur le centre-ville.

Pourquoi avez-vous choisi de vous installer dans Griffintown?

J'avais le goût d'habiter dans quelque chose de moderne et de neuf, près de l'action. J'ai aimé le côté écologique des Bassins du Havre et les normes élevées pour la construction fixées par la Société immobilière du Canada. J'aime aussi le concept de l'eau autour des bâtiments.

Quels sont les plus grands avantages à habiter dans Griffintown?

Beaucoup d'endroits sont accessibles à pied. La station de métro est à une dizaine de minutes de marche. Je prends d'ailleurs le métro pour aller travailler. J'aime la proximité du canal de Lachine et l'accès à la piste cyclable. Le lieu est aussi assez idéal, près à la fois du Vieux-Montréal et du centre-ville.

Quels sont les plus grands inconvénients à habiter dans Griffintown?

C'est un quartier en plein développement et il manque certains services. Mais je m'y attendais. Je prends souvent la voiture le samedi matin pour me rendre à mon ancienne boulangerie et aller chercher du pain. Les services de proximité comme le nettoyeur, l'épicerie et la pharmacie sont un peu loin. L'automobile est encore nécessaire si j'ai beaucoup d'achats à faire. Mais plein de petits restos et de bars commencent à s'installer. J'espère que cela va continuer à s'améliorer.

Photo Bernard Brault, La Presse

Steeve Lemay

> 46 ans> Habite au Lowney

Steeve Lemay, travailleur autonome de 46 ans, a été de tous les combats au cours des neuf dernières années, dans Griffintown. Il a milité contre le projet de casino et de centre de divertissement de Loto-Québec et du Cirque du Soleil dans le bassin Peel, contre le passage de centaines d'autobus dans la rue résidentielle Dalhousie dans le cadre du réaménagement de l'autoroute Bonaventure et contre le projet immobilier initial du promoteur Devimco. Son engagement l'a amené à se présenter aux élections municipales pour Projet Montréal, en 2009.

Pourquoi avez-vous choisi de vous installer dans Griffintown?

Quand j'ai acheté mon loft dans la toute première phase du Lowney, en 2005, il n'y avait pas grand-chose autour. Le sentiment d'être dans un secteur industriel me plaisait beaucoup. J'ai même acquis un autre loft, que j'ai vendu depuis avec profit, dans la deuxième phase du Lowney. Le complexe compte maintenant 11 phases !

J'ai été attiré par le fait que c'était une zone inoccupée, avec plein de potentiel. Tout était alors possible. Les premiers habitants, on ne voyait pas le lotissement tel qu'il est aujourd'hui, avec un ghetto de condos. On l'espérait plus vert et plus innovateur, avec une plus grande place faite aux familles. C'est un peu décevant. Mais après neuf ans, je me suis attaché au quartier et je crois encore en son potentiel, même si la revitalisation a pris une mauvaise tangente au début.

Quel est le plus grand avantage à vivre dans Griffintown?

La proximité de tout, autant du centre-ville, du Vieux-Montréal que du canal de Lachine, où en moins de 10 minutes, on a l'impression d'être en pleine nature. Je partage une voiture avec quelqu'un d'autre. Je n'ai pas besoin d'en avoir une à moi.

Quel est le plus grand inconvénient à vivre dans Griffintown?

Cela manque de diversité en ce qui concerne la population. Je pense que c'est une grave erreur. La majorité des gens vivent seuls, comme moi, ou en couple, dans leur appartement. J'aurais aimé qu'il y ait davantage de familles, mais les condos de 500 pi2 ne sont pas pour elles. Les gens viennent donc ici, se rencontrent et s'en vont pour aller fonder ailleurs leur famille. Je suis maintenant un des vieux. Il n'y a pas beaucoup d'autres personnes de 46 ans !

Qu'est-ce qui est le plus étonnant?

La vie sur les toits des immeubles. Il y a une ville au-dessus de la ville! C'est particulier de voir les toits reliés par des passerelles, avec des aires pour le barbecue, des aires de détente, des piscines et un chalet urbain. Mon deuxième bureau est sur le toit. J'adore cela! C'est un bel endroit pour voir des gens et relaxer, hors de la cohue de la ville. Les rues ne sont pas agréables, avec la quantité de camions qui circulent, alors l'été, les gens vivent sur les toits. Cela fait un peu ghetto, mais la Ville a manqué son coup en n'améliorant pas la vie au niveau du sol. Les gens l'évitent, pour l'instant.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE