Le lac Saint-Joseph est situé à une cinquantaine de kilomètres de Québec. Il symbolise la nature toute proche, les sports nautiques, l'été...

Ce lieu de villégiature a pris son essor au milieu du XXe siècle, alors que les gens aisés de la ville et les touristes américains prenaient le train et débarquaient à l'hôtel Lake View. Le «lac» représente pour les gens de Québec ce que les Laurentides sont pour ceux de Montréal.

D'une superficie de 11,3 kilomètres carrés et d'une circonférence de 22,4 kilomètres, il est divisé en deux par la rivière aux Pins, qui l'étrangle en son centre.

Deux municipalités sont disséminées sur son pourtour, Fossambault-sur-le-Lac, au sud-est, et Lac-Saint-Joseph, au nord.

Michel Blanchet a l'impression d'être «né dans le lac». Il a jadis dormi dans une tente pour en être le plus près possible. Aujourd'hui, il vit dans la «maison aux volets verts», un «chalet hivernisé" posé au coeur d'un domaine qui recèle aussi une maison de sorcières.

Le couple qui y habite ne s'ennuie jamais. À 35 minutes du centre-ville de Québec, son coin de paradis est idyllique.

La peinture à «refaire aux cinq ans», l'immense pelouse à tondre, l'entretien des bâtiments: corvées, que tout ça? Voyons donc! «C'est un hobby pour nous», déclare Willeke Blanchet, la femme de Michel, avec son délicieux accent néerlandais.

La maison aux volets verts a été amoureusement bichonnée. Construite en 1928, elle a bien subi quelques modifications, mais elle n'a pas été dénaturée. Les Blanchet l'ont achetée en 1991, après qu'un propriétaire précédent l'eut rendue habitable à l'année. Les Blanchet, eux, lui ont ajouté sa véranda, ce qui a nécessité de doubler ses piliers et de la surmonter d'un pignon supplémentaire.

Des matériaux bruts

Avec ses murs de planches qui n'ont jamais été peints, l'intérieur, inchangé, distille la chaleur des chalets du bon vieux temps, ce qui est à l'honneur de tous les propriétaires qui s'y sont succédé. Sous ses parois recouvertes de pin Douglas, l'entrée, très sombre, diffuse une ambiance de manoir.

Le mobilier, les tissus et la décoration dans son ensemble témoignent du goût irréprochable des Blanchet. Willeke a rembourré elle-même quelques fauteuils, redonné du lustre à un lit acheté chez Emmaüs et confectionné une tapisserie époustouflante qui illumine le salon.

La maison de sorcière...

Cette dame aux doigts de fée et son mari ont conçu une maison de sorcières pour leurs quatre petits-enfants. Elle se profile dans la forêt derrière leur villa, à la fois chaumière et cabane de schtroumpfs, craquante sous ses volets verts, sa cheminée de pierre, ses murs intérieurs piqués de bouchons de liège, son toit en branches de cornouillers, ses sabots hollandais suspendus ici et là, ses petites chaises, sa miniclôture, et sa porte minuscule.

«Il nous arrive de déjeuner là», confie le couple, comme une paire de gamins malcommodes qui font l'école buissonnière.

Ainsi va l'été chez les Blanchet.

Photo Steve Deschênes, Le Soleil

Photo Steve Deschênes, Le Soleil

En 85 ans, les planchers du chalet n'ont jamais été peinturés.