Dans l'arrondissement de Saint-Laurent, la grande majorité des nouvelles constructions résidentielles visent la certification écologique LEED. Dans Bois-Franc, la première phase du complexe Place des Nations vient d'obtenir la certification LEED, niveau or. À côté, dans le quartier Challenger Ouest, 56 maisons en rangée adossées viennent de recevoir la certification argent du même nom. Les promoteurs Sotramont et Rodimax poursuivent sur leur lancée, en ne construisant que des habitations vertes.

«Si on calcule le nombre de condos, de maisons jumelées et de maisons en rangée en voie de certification dans ces deux quartiers voisins, on y trouve le plus grand chantier LEED dans la province», révèle Emmanuel Blain-Cosgrove, d'Ecohabitation.com, superviseur général de la certification LEED pour les habitations, y compris la nouvelle version LEED Mid-Rise, au Québec.

«Lorsqu'il y a une volonté politique de construire de façon écologique, cela change tout», constate-t-il.

L'arrondissement de Saint-Laurent a pris le virage vert il y a longtemps, explique le maire, Alan DeSousa, fier de voir l'engouement pour la construction écologique se concrétiser dans tous les domaines, autant résidentiel, industriel, commercial, qu'institutionnel.

«Nous utilisons chaque occasion pour encourager et inciter les promoteurs à réaliser des projets LEED, précise-t-il. C'est une façon pour eux de rejoindre une clientèle qui veut vivre avec une meilleure qualité de l'air et de l'environnement. Ils réalisent de plus en plus qu'il y a un marché et que des gens sont prêts à payer davantage pour s'installer dans un bâtiment LEED.»

Changement d'attitude

Sur le chantier du complexe Place des Nations, les ouvriers des divers corps de métier ont tous suivi une formation et comprennent ce qui est particulier à la construction écologique, a constaté Emmanuel Blain-Cosgrove. «Il s'est installé une fierté dans l'équipe, poursuit-il. J'ai rarement vu une bonne atmosphère comme celle-là. D'habitude, on ne me reçoit pas très chaudement, car je suis un inspecteur additionnel. Or ici, tout le monde est dans le coup. Tous s'intéressent au nombre de points accumulés pour obtenir la certification.»

Cette implication généralisée explique pourquoi la première phase du complexe Place des Nations, un immeuble de cinq étages comptant 34 appartements en copropriété, a obtenu de si bons résultats au test de l'étanchéité à l'air, croit-il. Il est devenu le bâtiment le plus performant en Amérique du Nord en termes d'étanchéité entre les condos.

«C'est du jamais vu, confirme-t-il. Cela veut dire, pour les copropriétaires, qu'il est impossible d'être dérangé par les odeurs ou par le bruit du voisinage.»

En construisant de façon à obtenir la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), ainsi que la certification Novoclimat, les consommateurs obtiennent un produit de qualité encore supérieure, croit Marc-André Roy, président de Sotramont. «Une discipline accrue est établie sur le chantier et dans l'exécution des travaux, observe-t-il. Même dans le degré de finition, les ouvriers s'appliquent davantage.»

La première phase du complexe Place des Nations est le premier immeuble d'un constructeur privé, au Canada, à obtenir la certification LEED (de niveau or, de surcroît), dans la catégorie Mid-Rise, pour les copropriétés de quatre étages et plus. En août, les Habitations communautaires Loggia, qui résultent de la transformation de l'ancien hôpital Bellechasse, dans le quartier Rosemont, ont obtenu la première certification LEED (niveau or) dans cette nouvelle catégorie, moins astreignante pour les constructeurs.