La cote de la copropriété continue de monter chez les acheteurs de maisons neuves. Ceux qui en sont à leur première acquisition choisissent ce type de propriété dans une proportion de 61 %, selon une enquête effectuée par l'APCHQ (Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec), auprès de 1000 acheteurs de 2011 liés à différents programmes de garantie.

Les acheteurs expérimentés, de leur côté, choisissent en plus grand nombre une copropriété (39 %), puis la maison à étages (cottage, 31 %) et enfin la maison unifamiliale détachée (bungalow, 27 %).

«Il y a 10 ans, la balance penchait tout aussi nettement en faveur de l'unifamiliale détachée, rapporte François Bernier, directeur du service économique à l'APCHQ. Depuis, il y a une progression généralisée du condominium. Plus abordable, cette option donne accès plus facilement à la propriété. Le prix demeure le critère de choix prépondérant. Vient ensuite la superficie totale de l'unité, puis d'autres considérations comme l'insonorisation.»

Fragilité financière

L'étude fait ressortir que 40 % des premiers acheteurs ont choisi un horizon d'amortissement de 30 ans. Qu'arrivera-t-il à cette frange du marché, avec le resserrement des règles hypothécaires, qui réduit à 25 ans, désormais, la période d'amortissement maximale autorisée (annonce fédérale de juin 2012)? «Ces gens décideront peut-être que la maison neuve n'est pas pour eux, répond M. Bernier, ce qui joue négativement sur les ventes, dans notre industrie. Déjà, toute une tranche de notre clientèle, soit 43 %, choisit une unité abordable - moins de 200 000 $ -, en accord avec des revenus plus modestes, sous la barre des 70 000 $ par ménage dans 52 % des cas. Si les taux d'intérêt devaient monter, on pourrait craindre un impact important.»

Cependant, des conditions plus difficiles peuvent aussi stimuler les jeunes acheteurs, fait observer M. Bernier. «Ils se disent: «Je prends le train pendant que c'est encore possible, et dans cinq ans, au moins, j'aurai constitué un actif.»»

Développement durable

Un constat intéressant: 87 % des acheteurs de maisons neuves sondés affirment demeurer à moins de 45 minutes de leur lieu de travail. Plus encore, 41 % des répondants qui vivent à l'extérieur de l'île de Montréal, mais y travaillent empruntent régulièrement le transport en commun ou un moyen de transport autre que l'automobile. «La maison neuve n'est donc pas l'ennemi du développement durable», se réjouit M. Bernier.