Locataire depuis toujours, Yvan Lamarre voulait que son premier condo sorte de l'ordinaire. Depuis le 21 juillet, il habite dans l'ancienne chapelle Évangélique Emmanuel, rue Dickson, dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Il occupe l'un des 12 appartements qui y ont été aménagés.

«C'est trippant, souligne le nouveau propriétaire de 52 ans. La structure date de 1926, mais tout est neuf à l'intérieur. L'appartement est très éclairé grâce à ses trois fenêtres, qui existaient déjà, et aux deux puits de lumière ouvrables qui ont été ajoutés. J'aime particulièrement la fenêtre en ogive, qui a beaucoup de cachet.»

Il ne se sent pas du tout à l'étroit dans son logement de 587 pi2, réparti sur trois étages. Qualifié de «sleeping loft», il est doté d'un escalier d'acier, moins massif qu'une structure de bois, afin de laisser passer la lumière. Cet escalier permet de se rendre de la cuisine, au premier niveau, jusqu'à la salle de bains et au salon, au deuxième. Quant à l'espace situé sous les combles, il abrite la chambre de M. Lamarre. Un escalier à pas japonais, très abrupt, y donne accès.

«Cela se descend mieux que cela se monte, reconnaît-il. Ce n'est pas évident quand j'ai les mains pleines. Mais c'est une question d'habitude! Cela m'oblige à rester en forme.»

Les escaliers à pas japonais ou à pas décalés sont communs en Europe, où les greniers sont couramment récupérés, explique l'architecte Jocelyn Duff, maître d'oeuvre du projet. «Il n'était pas question de gaspiller l'espace!», précise-t-il.

Logements abordables

Lorsqu'il a décidé de convertir la chapelle en un lieu d'habitation, M. Duff, qui est à la tête de Construction Continuum, voulait que les appartements soient abordables (moins de 200 000 $, taxes incluses) pour plaire à des personnes seules et à des acheteurs d'une première propriété pouvant bénéficier du programme d'aide financière de la Ville de Montréal. La proximité de la station de métro L'Assomption est nettement un atout.

Quatre appartements de 554 à 642 pi2, qui ont chacun leur propre entrée et une petite terrasse privée, se trouvent au rez-de-chaussée, dans l'ancienne salle paroissiale. Plus bas que le niveau de la terrasse, ils sont dotés de plafonds à 11,6 pieds.

Les propriétaires des huit autres condos aménagés sur trois niveaux, d'une superficie de 537 à 794 pi2, y accèdent par la porte principale. Comme il y a peu d'espaces communs, les frais mensuels de copropriété ne devraient pas dépasser les 45 $ par mois.

Étant donné que les logements sont d'une facture peu traditionnelle, cinq d'entre eux n'ont pas encore trouvé preneur. «L'aménagement n'était pas facile à imaginer sur plan, indique M. Duff. Il n'y a rien de standard. Yvan Lamarre et les autres acheteurs ont fait un acte de foi quand ils ont acquis leur condo. Ce sera différent lorsque les deux condos témoins seront complétés, le mois prochain.»

Photo : Olivier Pontbriand, La Presse

Yvan Lamarre ne se sent pas à l'étroit dans son logement de 587 pieds carrés, réparti sur trois étages. Pour se rendre à sa chambre, il doit gravir un escalier à pas japonais.

Photo : Olivier Pontbriand, La Presse

La fenêtre en ogive donne beaucoup de cachet, et les deux puits de lumière ouvrables ont été ajoutés afin d'éclairer le salon.