Marie-Hélène Tougas et Ashraf Bakhiet ont choisi tout naturellement de s'établir à La Prairie, il y a neuf ans. L'école secondaire de la Magdeleine, où enseigne Marie-Hélène, s'y trouvait. La proximité de l'autoroute 30 et de la route 132, de plus, plaisait à Ashraf, appelé à se déplacer pour son travail.

Autre avantage: ils pouvaient se rendre rapidement à Montréal lorsqu'ils voulaient voir un spectacle ou aller au restaurant. Satisfaits, ils ont décidé de demeurer dans la municipalité quand leur famille s'est agrandie et que le moment est venu de s'installer dans une maison plus spacieuse.

«Vivre à La Prairie représente un bon compromis, estime la jeune femme. Nous avons les avantages de la banlieue tout en demeurant non loin de Montréal.»

Maintenant qu'ils sont parents de deux petites filles, de 2 ans et de 4 mois, d'autres raisons les incitent à rester. Une de leurs nouvelles priorités? Conserver leurs places au centre de la petite enfance que fréquente Anissa et qui un jour accueillera Florence. Le couple apprécie, par ailleurs, la proximité du Marché des jardiniers, de même que la piste cyclable, qui lui permet de se rendre jusqu'à Brossard, Saint-Lambert et même Montréal, en empruntant l'estacade du pont Champlain. Il entend aussi profiter des multiples parcs, dont celui de la Place-de-la-Famille, où les enfants de tous âges vont s'amuser et faire du sport, été comme hiver. Il veut également prendre part aux activités très spéciales organisées pour les familles pendant l'année. Lors de la journée Hiver d'antan, par exemple, des tours de carriole sont proposés dans le Vieux-La Prairie.

Or, malgré ses 344 ans, La Prairie est méconnue. «La ville est pourtant située près du pont Champlain et de Brossard, souligne Manon Mainville, directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie Royal Roussillon. Mais c'est toute la région de Roussillon, qui englobe 11 municipalités, dont La Prairie, Candiac, Saint-Constant, Sainte-Catherine et Delson, qui manque de visibilité. Le secteur est en ébullition, mais c'est comme si tout ce qui est véhiculé, sur la Rive-Sud, s'arrête à Longueuil et Brossard.»

Depuis son élection en tant que conseillère, en 1999, puis à la mairie, en 2005, Lucie F. Roussel s'active pour faire connaître sa ville. Pour y parvenir, elle milite dans l'Union des municipalités du Québec. Et elle n'hésite pas, avec le soutien des autres membres du conseil municipal (et à l'aide de subventions), à entreprendre des projets d'envergure comme l'enfouissement des fils dans le Vieux-La Prairie et la mise en valeur du quartier patrimonial.

Mère de deux enfants aujour-d'hui âgés de 17 et 18 ans, l'avocate de 48 ans se soucie beaucoup de la qualité de vie des familles. «Je veux que les nouvelles familles aient un sentiment d'appartenance et qu'elles ne sentent pas qu'elles sont de passage, seulement pour dormir, explique-t-elle. Je prépare la relève. La ville étant plus ancienne, les gens se connaissent et l'esprit communautaire est bien rodé. Les nombreux bénévoles sont notre richesse. Quand les jeunes familles commencent à découvrir les activités culturelles et sportives, elles participent et s'engagent à leur tour.»

L'envers de la médaille d'une ville aussi riche d'histoire? «Elle s'est développée sans balises pour la construction résidentielle et industrielle, déplore Mme Roussel. Des choses ont été faites qui ne se feraient plus dans le cadre d'un plan d'urbanisme. On ne peut pas refaire en un mandat ce qui a été réalisé en plus de 300 ans. Mais nous essayons d'améliorer ce qui existe, sans bousculer les choses. Nous tendons à améliorer la cohabitation de certaines industries dans des quartiers résidentiels.»

Le Golf La Prairie, métamorphosé entre 2002 et 2009, contribue aussi à mieux faire connaître la ville. «Il fait jaser, reconnaît son propriétaire, Pierre Martin, qui est né à La Prairie et y habite toujours. J'ai eu beaucoup de plaisir à modifier le terrain de golf et je suis allé dans le même sens lorsque j'ai fait construire le Club House, avec son restaurant et les quatre salles de réception d'Espace Rive-Sud. Ceux qui les réservent viennent surtout du sud-ouest de Montréal et de la Rive-Sud.»

La Prairie est à l'avant-garde, estime Manon Mainville. «C'est la première municipalité à avoir mis en place, en septembre, l'application WatchCompanion, lancée par la chambre de commerce et d'industrie Royal Roussillon. Celle-ci permet aux citoyens de recevoir des alertes ou des avis importants de la municipalité sur leur téléphone intelligent ou leur courriel, ainsi que des messages des commerçants locaux.»

Les buts visés? Être près des citoyens en les informant de ce qui se passe dans la municipalité, et encourager l'achat local, indique Mme Roussel.

La mairesse est d'ailleurs très fière de sa ville, qui profite depuis 2005 d'un programme d'embellissement floral. «Elle est plus accueillante, plus jolie, croit-elle. Et c'est cette fierté de vivre à La Prairie que je veux transmettre!»

La Prairie, entre Brossard et Candiac

La Prairie, dont l'histoire remonte à 1667, est l'une des plus vieilles municipalités de la Rive-Sud. Pourtant, beaucoup ne la connaissent que par les immenses panneaux verts sur l'autoroute 10 et la route 132, qui annoncent la sortie «USA - La Prairie». Elle se trouve sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à l'ouest du pont Champlain.

- Population

Environ 24 000 personnes

- En tout

7480 habitations (au 30 août 2011) La très grande majorité des résidants est propriétaire puisqu'on y trouve: 5807 maisons unifamiliales (isolées, jumelées, en rangée) 1098 appartements en copropriété

Source: rôle d'évaluation foncière 2011-2013

- Écoles

5 écoles primaires publiques, deux écoles secondaires publiques (écoles Saint-François-Xavier et La Magdeleine) et 1 collège privé (Collège Jean de la Mennais).

- Parcs

42 parcs, espaces verts et sentiers, dont le parc de la Place-de-la-Famille, le parc Émilie-Gamelin et le parc de conservation de la rivière Saint-Jacques.

- Un terrain de golf

Entièrement refait entre 2002 et 2009, avec la création de lacs, de montagnes et de chutes, le Golf La Prairie attire des amateurs d'un peu partout dans la province. Sa réputation dépasse nos frontières.

Les plus

- L'arrondissement historique, nouvellement restauré

- L'offre de services pour les familles

- La proximité du fleuve Saint-Laurent

Les moins

- Il y a des ponts à traverser pour ceux qui renoncent au transport en commun

- Le boulevard Taschereau