Sous l'impulsion du conseil municipal de Sainte-Anne-de-Bellevue, un projet, qui mettra en pratique plusieurs principes verts, verra le jour au nord de l'autoroute 40. SAB 1818 comprendra 120 maisons jumelées et en rangée, dans un environnement qui comportera plusieurs des caractéristiques d'un quartier LEED ND (Leadership in Energy and Environmental Design for Neighborhood Development).

Pour encadrer, avec des critères très précis, la construction résidentielle sur le terrain qui appartenait jusqu'à récemment à la société Broccolini, le plan d'urbanisme a été modifié et un plan d'aménagement d'ensemble a été approuvé en octobre 2010.

«Une qualité de planification urbaine et de construction plus élevée que la normale était recherchée», explique le responsable de l'urbanisme, Ashkan Matlabi.

Le projet SAB 1818 (en référence aux initiales de la municipalité et à son année de fondation), est ainsi deux fois plus dense que ce que l'on voit habituellement à Sainte-Anne-de-Bellevue, précise M. Matlabi. Alors qu'on y trouve traditionnellement 10 logements par hectare, le nouveau quartier en comptera 20 par hectare. Tous les fils seront enfouis et beaucoup d'espaces verts sont prévus, avec la création d'un parc au centre, d'un vaste bassin de rétention d'eau entre l'autoroute 40 et les maisons, ainsi que des zones tampons avec des arbres (préservés ou plantés), tout autour. L'éclairage, de plus, sera contrôlé afin de réduire la pollution lumineuse. L'aménagement d'une piste cyclable, reliée à celle qui existe déjà, est par ailleurs planifié.

Critères exigeants

Les habitations? Elles seront toutes certifiées Novoclimat et seront dotées de toitures faites de matériaux pâles et réfléchissants afin de réduire les îlots de chaleur, assure le promoteur et constructeur Pierre Larouche, président de Construction PM. L'eau de pluie, récupérée, pourra servir à l'arrosage des plantes et au lavage des voitures.

«Si nous avions présenté un projet traditionnel de banlieue, il n'aurait pas été accepté, indique M. Larouche, en affaires depuis plus de 25 ans. Les critères à respecter sont très exigeants, même en ce qui a trait à l'aspect architectural. Mais c'est un territoire qui se prête à ce genre de projet, où on peut rejoindre une clientèle intéressée à participer. Ailleurs en banlieue, on risquerait de se casser le nez, car cela entraîne des coûts plus élevés.»

Les prix s'échelonnent entre 350 000$ et 450 000$ pour des maisons de 1400 à 2000 pi2, comptant trois ou quatre chambres. Le promoteur, qui a eu recours aux services de l'architecte Jean-François Borduas, de l'agence Tremblay L'Écuyer Architectes (TLA) propose des maisons de style contemporain, à l'allure classique. «Elles ne se démoderont pas», estime-t-il.

SAB 1818, dont les travaux d'infrastructure devraient commencer sous peu, est situé à proximité du campus Macdonald de l'Université McGill, avec son vaste réseau de sentiers et l'Arboretum Morgan. C'est le seul projet immobilier résidentiel à Sainte-Anne-de-Bellevue, à l'heure actuelle. Un vaste secteur vacant au nord-est, qui appartient en partie au gouvernement du Québec, est aussi appelé à être urbanisé. Tenant à ce que ce soit fait dans une optique de développement durable (avec une mixité de logements et une plus grande densité pour accueillir des commerces et de nouveaux services en transport en commun, la préservation d'espaces verts, un moins grand recours à l'automobile, etc.), le conseil municipal a demandé la tenue d'une charrette de design durable. Portant sur le futur écoquartier de l'Anse-à-l'Orme, au début du mois, celui-ci réunissait cinq équipes d'architectes, d'architectes paysagistes et d'urbanistes. Le Programme particulier d'urbanisme (PPU) pour le secteur devrait être finalisé en 2011.