Depuis 10 ans, le marché de la revente est si intense que nous avons du mal à nous souvenir de sa vitesse de croisière normale vers laquelle, au reste, nous nous acheminons, trouve le vice-président directeur pour l'Ontario et l'est du Canada de la société de courtage immobilier RE/MAX, Michael Polzler.

«Nous avons connu une décennie sans précédent», convient M. Polzler. Jamais, poursuit-il, il n'a été vu un boum aussi fort et continu. Au point où on a oublié les «schémas typiques» et les cycles normaux du marché.

Or, 2011 devrait nous paraître «monotone comparativement à ce à quoi nous sommes habitués», pense-t-il. Tous les signes d'un retour de la vague sur elle-même sont là. Soit une offre plus abondante, une demande constante, et une croissance modérée des ventes et des prix.

Cela entre, selon le dirigeant de RE/MAX, dans la dynamique élémentaire de l'immobilier. Le marché est cyclique. Normal qu'il ait ses hauts et ses bas.

Encore que, sur la base des données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le décompte des transactions sur le marché de la revente dans tout le Québec était de 39 135 en 1996. Et, sauf un léger repli en 2003, il n'a jamais cessé de croître jusqu'en 2007, année où il touchait les 80 649.

Depuis lors, il eut un décrochage à 76 762 en 2008, puis un rebond à 79 290 en 2009. Enfin, un accroissement estimé à 81 800 en 2010, puis un léger fléchissement, à 81 100, prévu en 2011.

Avant la grande ascension

Dans le succès, on oublie les revers. Et vice-versa. En 1990, par exemple, on dénombrait, dans tout le Québec, 28 067 transactions sur le réseau de courtage; en 1993, une montée à 31 875 se produisait avant un retour du balancier, à 29 776, en 1995. Cela, juste avant que ne s'amorce la longue ascension durant les années subséquentes.

Dans la région métropolitaine de Québec, on enregistrait, en 1990, près de 4150 transactions. L'année suivante, 3892. En 1996, 2001 et 2009, respectivement 5473, 8204 et 7964. Finalement, un recul appréhendé à 7200 en 2010, mais un redressement à 7630, cette année.

Selon RE/MAX, dans ses plus récentes perspectives, l'effet du 400e anniversaire de la ville de Québec dure toujours et y galvanise encore l'économie et l'habitation.

Le secteur des hautes technologies, donne en exemple l'agence de courtage, est au coeur du développement économique de la capitale nationale. Il comprend plus de 6000 chercheurs ainsi que 400 laboratoires et centres de recherche de renommée mondiale.

Par ailleurs, si l'agence constate que le taux de chômage dans la région de Québec n'était que de 4,3 % à la fin de 2010, elle ne serait pas surprise qu'il diminue encore en 2011.

Cependant, selon les observateurs, la reprise des ventes à Québec, cette année, sera davantage une remise à niveau qu'une croissance. Car en 2010, le marché aura débuté en lion pour s'assoupir ensuite jusqu'à l'automne. Durant cette dormance, note RE/MAX, même les taux d'intérêt exceptionnellement bas - qui sont descendus à 3,5 % pour des prêts fermés de cinq ans - n'ont pas réussi à faire bouger les aspirants acheteurs.

Néanmoins, tout porte à croire que le vol des transactions se posera en 2011. Fini les loopings et autres acrobaties. Les acheteurs, selon RE/MAX, auront le temps de souffler et le marché pourrait enfin leur profiter. Sauf peut-être pour les logements en copropriété puis les maisons jumelées ou en rangée, dont la demande restera soutenue.

Trois pour un

Enfin, en 2000, tandis qu'on vendait, dans la région de Québec, 3,21 logements sur le marché de la revente pour une seule maison mise en chantier, le ratio ratatinait à 1,29 en 2005, pour monter à 1,44 en 2009.