Dans la région métropolitaine de Québec, les acheteurs se disputent les plex, ou immeubles d'habitation de deux à cinq logements. Le marché est survolté, même s'il est de pratique courante, à présent, de ne pouvoir visiter qu'après avoir présenté une promesse d'achat conditionnelle «vainqueur». Ce qui est un processus d'élimination des preneurs à petit prix et de ceux qui font du lèche-vitrines.

La Chambre immobilière de Québec, dans ses statistiques de novembre, dénombre 51 transactions, soit 24 % de plus que le même mois de 2009. Mieux encore, à un prix médian (270 000 $) de 24 % supérieur à l'an passé. Le prix médian, rappelle-t-on, par opposition au prix moyen, ne tient compte d'aucune transaction extrême, soit à très faible ou à très haut prix.

Et comme si ce n'était pas assez, le temps qu'il faut en moyenne pour vendre un plex est, d'après la Fédération des chambres immobilières du Québec cette fois, d'à peine 53 jours, par opposition à 64 pour une maison unifamiliale et 89 pour un logement en copropriété.

Cet automne, Hélène Lauzier, courtière immobilière agréée de Québec et présidente de l'agence de courtage qui porte son nom, déclarait au Soleil que les «immeubles à logements sont terriblement recherchés» et que tous ceux qui sont mis en vente donnent individuellement lieu à au moins 25 manifestations d'intérêt.

Lors de la tenue, dernièrement, de sa 17e conférence annuelle sur les perspectives du marché de l'habitation à Québec, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) avait remarqué déjà que, durant les neuf premiers mois de 2010, le prix des plex était monté de 21 % par rapport à 8 %, 11 %, 10 %, 9 % et 8 %, de 2005 à 2009. L'écart est spectaculaire.

Ensemble des propriétés

En revanche, à la fin du troisième trimestre 2010, le prix moyen de l'ensemble des propriétés résidentielles, dans la région métropolitaine de Québec, atteignait 235 000 $ par opposition à 122 000 $, en dollars constants, en 2002. Ce qui infère une augmentation de 93 %.

De 2008, en contrepartie, le prix moyen était de 198 000 $ et, en 2009, de 212 000 $. L'appréciation de 2010 sur 2009 a donc été de 10,8 %, de 2009 sur 2008, de 7 %. Mais de 18,7 %, de 2008 à 2010. La SCHL s'attendait toutefois à ce que le prix moyen, au 31 décembre 2010, atteigne 236 000 $ tandis qu'elle prévoit une montée de 8 %, à 255 000 $, en 2011.

Les condos

Du coup, l'organisme fédéral constate que les logements en copropriété (condos) prennent le quart (24 %) de l'ensemble des transactions sur le marché de la revente, comparativement à 16 % en 2002. Cependant qu'en périphérie, il constitue «un produit plus abordable».

En effet, le prix moyen, pour les neuf premiers mois de l'an passé, était de 154 000 $ et 158 000 $ à Val-Bélair et Charlesbourg respectivement contre 190 000 $ du côté est de Lévis, de 216 000 $ à Sainte-Foy et Sillery et de 248 000 $ en haute ville.

La SCHL est d'avis que les logements en copropriété gagnent en popularité chez les personnes vieillissantes, notamment. Mais également auprès des jeunes ménages en raison de leurs prix accessibles aussi bien que des ménages ne comprenant qu'une seule personne.

Plus important

Par ailleurs, elle trouve que, dans la région de Québec, l'acquisition d'une propriété résidentielle constitue un investissement plus important que jamais.

En 2004, le coefficient du prix médian d'une maison unifamiliale par rapport au revenu médian des ménages après impôt était de 3,0. À présent, il est de 4,2. Ce qui induit que le prix d'une propriété est 4,2 fois plus élevé généralement que le revenu des ménages. Ce qui est encore raisonnable. Alors qu'à Montréal, il est à plus de 6, à Vancouver à près de 12.