Depuis 2004, le quadrilatère bordé par les rues De Bleury, De La Gauchetière Ouest, Saint-Alexandre et Dowd, au sud du boulevard René-Lévesque, est dans la ligne de mire des promoteurs. Un à un, les anciens édifices industriels qui s'y trouvent sont convertis en copropriétés. Les projets Mosaïque Southam et Gillette Lofts ont été les premiers, suivis tout récemment par le Wilson Lofts. Au tour maintenant du Southam Lofts d'être lancé.

Il y a beaucoup d'activité: l'immeuble de sept étages qui abrite le Wilson Lofts, construit en 1911, est en train de gagner quatre étages. L'ancienne brique, les colonnes et les poutres de béton sont préservées dans l'édifice existant. L'esprit industriel sera reproduit aux étages supérieurs. Une centaine de lofts seront aménagés d'ici juin prochain.

Juste à côté, dans l'ancien édifice Southam, les travaux ont débuté en avril. Une partie de l'immeuble, construite en 1912 pour abriter une imprimerie, compte sept étages et donne sur la rue Saint-Alexandre. L'autre section de 10 étages, qui donne sur la rue De Bleury, a été bâtie en 1916 pour accueillir les bureaux de Southam. C'est pourquoi cette façade est très travaillée, avec ses statues de pierre sculptée.

L'édifice Southam est à l'abandon depuis plusieurs années. Il se trouve dans un secteur autrefois surnommé Paper Hill, à cause de la forte concentration d'entreprises liées à l'industrie de l'imprimerie. Or, situé à la jonction du Quartier international, du Quartier des spectacles et du quartier des affaires, sa transformation par le tandem Développement Northcliffe et Groupe Olymbec suscite beaucoup d'intérêt, même si le bureau des ventes n'ouvre officiellement que le 25 novembre.

«De plus en plus de gens habitent dans le secteur, indique le promoteur Noam Schnitzer. La façade de l'édifice est tellement ornée, beaucoup attendent depuis longtemps qu'un projet se concrétise.»

C'est le même architecte, Karl Fischer, qui a veillé à la conversion de l'ancien édifice Gillette et qui signe les plans des projets Wilson Lofts et Southam Lofts, réalisés par des promoteurs différents.

«Pour chacun des anciens immeubles industriels, il faut trouver les solutions adéquates, indique l'architecte, qui partage son temps entre Montréal et New York. Il faut d'abord découvrir comment chacun d'eux a été construit, pour déterminer ce qui peut être fait. Il faut ensuite voir comment on peut tirer parti des éléments existants pour améliorer nos plans et les intégrer dans la conception des appartements. Dans l'ancienne imprimerie de Southam, par exemple, les plafonds ne sont pas droits. Ils forment un arc, tous les 10 pieds.»

Le quadrilatère en entier s'animera, souligne-t-il. «Quand la seconde phase du Southam Lofts sera terminée sur le terrain adjacent, au 400 rue Dowd, un jardin intérieur sera aménagé entre les deux immeubles, au-dessus d'un stationnement souterrain.»

Le Southam Lofts comptera 81 lofts authentiques, d'une superficie variant entre 600 et 2000 pieds2. «Ils auront un cachet unique, grâce aux plafonds et aux poutres de béton apparent, aux murs de brique et aux plafonds de 12 pieds de hauteur», indique Noam Schnitzer.

Comme l'édifice est très étroit, les appartements seront plus longs que profonds. L'avantage? Beaucoup d'unités seront éclairées par trois ou quatre fenêtres.

«Les intérieurs seront flexibles, dit M. Schnitzer. La cuisine et la salle de bains, de style contemporain, seront à l'arrière. Le reste de l'espace sera complètement ouvert. Les acheteurs seront libres de l'aménager selon leurs besoins, en disposant où ils voudront des cabinets de rangement amovibles.»

Un étage sera ajouté au-dessus de l'ancienne imprimerie et une terrasse commune sera aménagée sur le toit. Une salle polyvalente, avec une table de billard, un grand écran et une cuisine, est par ailleurs prévue au rez-de-chaussée. Les prix?: de 180 000$ à 900 000$ (taxes en sus). Les copropriétaires devraient emménager à la fin de 2011.

«Dans le plan d'urbanisme de 2004, ce secteur avait été identifié comme étant à revitaliser, indique Jacques-Alain Lavallée, porte-parole de l'arrondissement de Ville-Marie. L'émergence de plusieurs projets démontre qu'un ancien secteur industriel avec des bâtiments d'une valeur patrimoniale intéressante peut être transformé avec succès en un quartier résidentiel.»