Dans la région de Québec, sur le marché de la revente, les acheteurs, profitant des bas taux d'intérêt hypothécaires, s'offrent des propriétés résidentielles plus chères. C'est ce qui explique, d'après Gina Gaudreault, directrice générale de la Chambre immobilière de Québec (CIQ), la hausse encore importante du prix des logements malgré le recul du nombre de transactions.

Mme Gaudreault prenait la parole, la semaine dernière, devant 225 courtiers à l'occasion du septième colloque, en sept années, de la CIQ. Le loyer de l'argent est bas et les acheteurs, a-t-elle soutenu, y voient l'occasion d'élever leur standard d'habitation.

Par ailleurs, s'est-elle félicitée, le taux directeur, même s'il a bougé de 0,25 % à 1 % ces derniers temps, profite à l'industrie.

En septembre, rappelle-t-on, la CIQ notait, dans le territoire qu'elle dessert, un repli de 27 % du nombre de ventes par rapport au même mois de 2009, repli auquel s'opposait une majoration de 10 % du prix médian des maisons unifamiliales et de 9 % quant aux logements en copropriété.

On ne peut prétendre, s'impatiente toutefois la directrice générale, que la montée du prix médian, même si le nombre d'acheteurs est moindre, est attribuable à une offre serrée. Elle est satisfaisante (environ 3200), tranche-t-elle.

Des jeunes «Technos»

Par ailleurs, Mme Gaudreault a mis en garde les 225 courtiers présents au colloque contre l'idée que les acheteurs d'une propriété ont essentiellement 40 ans et plus. Il s'agit d'un mythe à briser. Les frontières ne sont plus étanches. Les jeunes joignent en force les rangs. Et, du coup, ils sont très «technos».

Même dans leur quête d'une propriété, ils sont utilisateurs des médias numériques sociaux. En matière d'information et de communication, c'est le téléphone intelligent et le raccourci orthographique SMS qu'ils préfèrent. Le courriel n'est plus leur «truc». Ils le trouvent dépassé. Les acheteurs plus âgés prendront également le pli tôt ou tard.

«Hâtez-vous d'emboîter le pas, connectez-vous», a exhorté la dirigeante de la CIQ à l'adresse des courtiers.

Suivi

D'un autre côté, sur la base des données d'un sondage, elle leur apprend que les gens avec lesquels ils passent des contrats de courtage sont excédés par leurs silences.

«Dites-leur où vous en êtes dans vos démarches. Faites le suivi avec eux. Vos longs silences les mettent dans tous leurs états», a-t-elle lancé.

En revanche, avec les gens qui, de leur ordinaire, ont beaucoup de chats à fouetter ou qui n'aiment pas qu'on les dérange à tout bout de champ, elle est d'avis qu'il ne faut pas en mettre trop. Les communications doivent tomber à temps, avec une économie de mots.

Puis elle a rappelé de ne pas manquer d'être tout égard à l'endroit des femmes. «Elles sont autonomes, instruites, éduquées et délurées», a-t-elle souligné.

Gagnant, perdant

Enfin, Mme Gaudreault met les consommateurs en garde contre la tentation de vendre ou d'acheter une propriété par eux-mêmes. Le risque est grand, selon elle, car les ficelles légales à attacher sont nombreuses. De nos jours, tout faux pas, tout oubli est périlleux.

«Le courtier, plaide-t-elle, sait négocier, connaît le marché et la valeur marchande des logements. Il reçoit aussi les récriminations des acheteurs concernant les propriétés vendues qui, autrement, blesseraient les vendeurs dans le cas de ventes de gré à gré.»

Un particulier a payé sa propriété 20 000 $ il y a 40 ans, suppose-t-elle. Il la met lui-même en vente, mais à 200 000 $. Une mine d'or, pense-t-il. Or, sa valeur réelle est de 250 000 $. Il laisse donc sur la table quelques dizaines de milliers de dollars, même s'il eut eu à payer à un courtier ses honoraires, lesquels sont négociables. «Il se croit gagnant, il est perdant», conclut Mme Gaudreault.

-27%

Diminution du nombre de ventes de propriétés résidentielles par rapport à 2009

10 %

Augmentation du prix médian des maisons unifamiliales

9 %

Augmentation du prix médian des logements en copropriété

3200

Offres de maisons à vendre