La baisse appréhendée des prix des propriétés résidentielles au Québec en 2009 n'aura finalement pas lieu. Au contraire, il y aura augmentation. Encore qu'elle ne sera pas considérable.

La baisse des prix anticipée, atteste le Mouvement Desjardins, ne se produira pas. «Le marché a non seulement mieux résisté que prévu à la récession, mais il a repris rapidement de la vigueur», peut-on lire dans le dernier Indice de l'habitation (IHD) de l'institution financière.

 

Desjardins, début mai, et la SCHL, fin mai, redoutaient encore un recul des prix. L'un de 2 %, l'autre de 1,6 %. Cela, en raison des inquiétudes que l'économie suscitait.

Or, durant les sept premiers mois de l'année, ils ont plutôt progressé de 2,6 %. En juillet seulement, de 4,8 %. «Le bilan annuel devrait avoisiner les 3 %», pronostiquent, à présent, les services économiques de Desjardins. Cela sur fond de retournement du marché de la revente, voire des mises en chantier.

Ainsi, le nombre de ventes de logements usagés a bondi de 12 % en juillet. Ce qui paraît symptomatique de la remontée de la confiance des ménages en l'économie et une moindre défiance de leur part à l'égard des marchés financiers. Quant aux mises en chantier, même si les particuliers retenaient leur souffle, elles se maintiennent à près de 40 000 sur une base annuelle.

Les permis de construire devancent toujours de quelques mois le démarrage de chantiers. «Or ils ont connu un quatrième gain mensuel consécutif», peut-on lire dans l'Indice d'habitation. Ce qui infère une vitalité sûre de la construction neuve d'ici les Fêtes.

Abordables

Même si la revente et les mises en chantier paraissent sortir de leur léthargie, ça ne veut pas dire qu'on va «péter des scores» en 2009. Il y aura néanmoins repli par rapport à l'an passé. De 3400 transactions à 76 000, d'une part; de 4000 mises en chantier à 41 000, d'autre part. Avec des perspectives de redressement en 2009. À 79 000 et 43 000, respectivement.

D'un autre côté, Desjardins constate que, depuis le début de l'année, la construction neuve a diminué dans tous les «segments de marché» sauf pour les jumelés qui sont plus abordables. Quant aux maisons individuelles non contiguës, elles ont fléchi de 36 % à Montréal et de 18 % à Québec.

Entre-temps, dans la capitale nationale, on bâtit tout de même à grand renfort de millions. Soit 150 maisons de ville sur trois ans à Val-Bélair (30 millions $), 65 logements en copropriété dans le quartier Miscéo de Lévis (18 millions $) et une cascade d'immeubles, le long du boulevard Robert-Bourassa, qui doivent contenir 1100 logements locatifs (100 millions $). De ces derniers, 287 seront prêts l'an prochain.