Les chantiers résidentiels se multiplient dans Saint-Laurent. Réputé pour la vitalité de son parc industriel, qui occupe les deux tiers de son territoire, l'arrondissement cherche parallèlement à attirer de nouveaux résidants. Le marché immobilier, très dynamique depuis une dizaine d'années, ne montre aucun signe d'essoufflement. Au contraire.

Les chantiers résidentiels se multiplient dans Saint-Laurent. Réputé pour la vitalité de son parc industriel, qui occupe les deux tiers de son territoire, l'arrondissement cherche parallèlement à attirer de nouveaux résidants. Le marché immobilier, très dynamique depuis une dizaine d'années, ne montre aucun signe d'essoufflement. Au contraire.

 L'ancienne municipalité, bordée au nord par l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, au sud-est par Mont-Royal et à l'ouest par Dorval et Lachine, est avantageusement située. Un de ses atouts? La proximité des autoroutes Métropolitaine, Décarie, 13 et 15, permettant un accès rapide au centre-ville de même qu'à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, Laval et les Laurentides. La présence de trois gares de train de banlieue (Bois-Franc, Du Ruisseau et Montpellier), de même que de deux stations de métro (Côte-Vertu et Du Collège), lui procure aussi un avantage indéniable.

 Sa population, une des plus multiethniques à Montréal, augmente rapidement. Elle a connu une croissance de 9,6% entre 2001 et 2006, révèle Statistique Canada, alors que la moyenne dans l'ensemble de la Ville de Montréal est de 2,3%. Lors du dernier recensement, elle comptait 84 833 résidants.

 Environ 115 000 personnes travaillent, par ailleurs, dans les 4000 entreprises installées sur le territoire. Or, une faible proportion d'entre elles y habite. Une situation que l'arrondissement veut changer en diversifiant les types de logements construits et en aménageant davantage d'espaces verts et de pistes cyclables. L'arrondissement met en pratique les principes du TOD (Transit Oriented Development), privilégiant un développement axé sur les transports en commun. Près des gares de banlieue et des stations de métro (actuelles et projetées), la construction résidentielle s'intensifie. Les promoteurs qui y érigent des habitations multifamiliales doivent respecter des règles strictes en ce qui concerne le stationnement, qui a été réduit et doit être souterrain, à l'exception de quelques places réservées aux visiteurs. Deux mesures qui visent à soutenir les transports collectifs, tout en assurant un développement urbain de qualité. Le béton fait place à la verdure.

 «Cela nous permet de rentabiliser au maximum les infrastructures qui existent déjà, indique le maire de l'arrondissement, Alan DeSousa, responsable du développement durable à la Ville de Montréal. Côté environnemental, on laisse moins de place à la voiture et on encourage les gens à marcher. C'est meilleur pour la santé!»

 Prévu dans le plan de transport de la Ville de Montréal, le prolongement de la ligne de métro orange, de la station Côte-Vertu jusqu'à la gare Bois-franc est impatiemment attendu. Deux stations de métro s'ajouteraient (Poirier et Bois-Franc). La gare Bois-Franc deviendrait intermodale, assurant la liaison entre le train et le métro. «L'accès au centre-ville et aux banlieues sera plus direct, souligne Guy Hébert, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Saint-Laurent. Moins d'autobus en provenance de l'ouest de l'île seront nécessaires. Ce qui est une bonne chose, du côté environnemental. Une partie des activités du terminus d'autobus Côte-Vertu, par ailleurs, pourra être transférée vers la nouvelle station, ce qui contribuera à désengorger le boulevard Décarie.»

 Richesse et pauvreté

 Depuis une dizaine d'années, l'essor des quartiers Bois-Franc et Nouveau Saint-Laurent a contribué à donner à l'arrondissement une image de prospérité. Or, les très riches, mais aussi les très pauvres, vivent dans les divers quartiers, sans toutefois se côtoyer. Quatre secteurs défavorisés, où sont concentrées d'importantes populations immigrées, ont été identifiés: Place Benoit, Chameran, Norgate et Ward-Gold.

 Pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, un programme de revitalisation urbaine intégrée (RUI) a été créé en 2006 pour le quartier Place Benoit, où cohabitent paisiblement une quarantaine de communautés culturelles. Grâce à l'engagement de la Ville de Montréal, de l'arrondissement de Saint-Laurent et de nombreux organismes locaux, plusieurs actions ont déjà été réalisées, dont la transformation de quatre bâtiments insalubres en coopératives d'habitation. Un jardin communautaire a aussi vu le jour en juillet 2007 et plusieurs arbres ont été plantés. «C'est une démarche qui s'échelonnera sur 10 ans, qui se fait aussi dans sept autres arrondissements de Montréal», explique Lucile Dubois, coordonnatrice du programme dans le secteur de Place Benoit.

 D'autres projets font l'objet de discussions, ailleurs dans l'arrondissement, dont la création d'une maison de l'enfance et d'une épicerie communautaire. Il pourrait aussi y avoir des activités pour montrer les différents sports d'hiver. «Plus de 80% de la population est immigrée ou issue d'immigrés, indique Sébastien Lanouette, directeur du Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent (COSSL). Nous devons innover pour inclure tout le monde et améliorer la qualité de vie de tous.»