Sise à Stoneham, au pied des pentes de ski, la maison EXPO habitat 2009, tout en incorporant les technologies du dernier cri en matière de construction, tend la main au passé. Elle lui emprunte l'ossature apparente en poteaux et en poutres de bois, méthode communément appelée timber frame. Cette façon de faire, huit fois centenaire, donne lieu à des bâtiments aussi forts et «infatigables» que beaux et apaisants.

Sise à Stoneham, au pied des pentes de ski, la maison EXPO habitat 2009, tout en incorporant les technologies du dernier cri en matière de construction, tend la main au passé. Elle lui emprunte l'ossature apparente en poteaux et en poutres de bois, méthode communément appelée timber frame. Cette façon de faire, huit fois centenaire, donne lieu à des bâtiments aussi forts et «infatigables» que beaux et apaisants.

La robuste charpente, en sapin de Douglas de la côte Ouest du pays, est réunie par tenons, mortaises et goujons. Elle ne comprend donc ni vis ni clous.

Par ailleurs, elle est enchâssée, dans ses parties libres, des matériaux muraux constitutifs. Tandis que les poteaux et poutres, bien visibles à l'intérieur, s'effacent sous le parement extérieur tantôt en pierre, tantôt en chantignolles de culture (briques ou pavés en béton léger) incrustés dans une membrane de styromousse, tantôt en clins de bois ou en bardeaux de cèdre.

Le bois «structurel» extérieur, aussi bien que celui du sous-sol, est cosmétique. Il s'apparente à la charpente, mais n'en a pas la fonction. L'effet est réussi.

En revanche, à la base et autour des poteaux, à l'intérieur, les lamelles du parquet en bois «huilé» ont été découpées. Comme le gypse l'a été pour épouser la forme des aisseliers à l'angle de poutres et de poteaux.

L'immeuble en timber frame est désirable. On ne le croit abordable qu'aux multimillionnaires. «En fait, il n'y a pas que les rock stars qui peuvent habiter de pareilles demeures», simplifie Dany Morency, président de Montmorency Charpente Timber Frames de Québec et partenaire de Construction Maurice Bilodeau de Saint- Rédempteur dans le chantier de la maison.





Bien garnie

La maison est bien garnie pour garder sa chaleur l'hiver et sa fraîcheur l'été. Son toit a un indice d'isolation thermique (R) de 60. Les murs sont généralement constitués de pierre, d'une chambre d'air, d'une pellicule pare-air, de panneaux isolants structuraux enfermant près de 10 po de polystyrène expansé, d'un quadrillage de fourrure, de gypse ou de planches de bois «embouvetées».

Les fenêtres, elles, sont à triple vitrage énergétique. Mais leurs châssis sont en PVC de choix. Y est contrecollé un solide placage de bois fin qui persuade de la présence de bois massif de part en part.

Haute vélocité

Quoique la maison EXPO habitat 2009 est, à toutes fins utiles, admise à la certification LEED, elle ne comprend ni pompe géothermique, ni fosse septique, ni champ d'épuration, ni éolienne, ni panneaux photovoltaïques (solaires). On tire l'eau d'un puits artésien tandis qu'un appareillage souterrain de récupération et de réemploi des eaux de pluie a été mis en place.

Le bâtiment est chauffé et climatisé par un système de diffusion et de rappel d'air à haute vélocité, réputé économe et performant. Il ne comprend ni plinthes, ni radiateurs, ni convecteurs qui, du coup, gêneraient l'aménagement. L'air va et vient par des orifices à couronnes au plancher et au plafond à quelques centimètres des murs.

Les panneaux structuraux isolants accroissent de beaucoup la résistance structurelle du bâtiment déjà assurée par l'ossature autoportante qui permet, au reste, un dégagement complet sous le toit.

Les planchers sont soutenus par les poutrelles d'ingénierie, à âme à copeaux orientés, et de poutres à longs copeaux parallèles et en bataille. Il s'agit de matériaux très fiables.

Aussi bien que le platelage du toit, constitué pour une bonne part de panneaux sélects, également en copeaux orientés. On les dit plus efficaces que le contreplaqué.

Les corniches, comme un clin d'oeil à la modernité, sont parées de sous-faces (soffites) d'aluminium alors que le revêtement de toit est en bardeaux d'asphalte «30 ans».

À l'occasion, aussi bien dedans que dehors, on aperçoit des poteaux crevassés qui témoignent de la noblesse et de la «vérité» du bois massif.

Et nulle part, dans la maison, les poteaux ne donnent prise à une main courante ou une balustrade d'acier. Ils sont laissés libres pour être vus, sans qu'on ne leur enfonce ni vis ni clous.

 

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

Un plafond cathédrale, un immense foyer au gaz et les pistes de Stoneham en toile de fond.