En mai, on pouvait lire dans le journal Québec Hebdo que le promoteur Stéphane Huot de Québec avait l'intention de créer, dans son projet immobilier L'Aventura, au carrefour des rues Marais et du Carreau, à l'est de l'autoroute Robert-Bourassa, un périmètre protégé et à guérite à la façon des gated communities américaines. «Faux, oppose-t-il. Cela n'est pas du tout dans nos plans.»

En mai, on pouvait lire dans le journal Québec Hebdo que le promoteur Stéphane Huot de Québec avait l'intention de créer, dans son projet immobilier L'Aventura, au carrefour des rues Marais et du Carreau, à l'est de l'autoroute Robert-Bourassa, un périmètre protégé et à guérite à la façon des gated communities américaines. «Faux, oppose-t-il. Cela n'est pas du tout dans nos plans.»

Il est vrai cependant qu'à Québec, les ménages sont en quête d'un milieu de vie sûr, admet l'homme d'affaires. Mais ce n'est pas une raison, insiste-t-il, pour mettre un poste de contrôle des allées et venues à l'entrée d'un «développement». D'autant que la capitale nationale est paisible.

L'Aventura, qui est encore dans la mire du promoteur, est un ensemble qui devrait comporter au moins sept bâtiments résidentiels de quatre à 10, voire 12 étages. Outre, quelques commerces.

«Nous envisageons aussi l'implantation de fausses plages avec palmiers. Dans un parc, en fait, qui aura une connotation Orlando», détaille M. Huot.

Et si jamais, ajoute-t-il, il y avait une guérite, ce serait pour la partie commerciale eu égard à la régulation de la circulation.

«Nous n'en sommes toujours qu'aux esquisses», dit-il. La mise en chantier du projet ne devrait avoir lieu que dans quelques années.

À la Ville de Québec, en effet, on précise que «nul projet précis n'a encore été discuté, pas plus que des discussions préliminaires n'ont eu lieu.» Seule la densité d'occupation - qui est le nombre approximatif d'habitations par unité de surface - a été décidée.

Aucun au Québec

Au Canada, on dénombrerait une centaine de gated communities ou périmètres résidentiels clôturés. C'est à Vancouver et à Toronto qu'il y en aurait le plus. Au Québec, il n'y en aurait aucun.

Aux États-Unis, par contre, on en compterait à peu près 20 000. C'est en Californie que se trouverait la plus forte concentration.

Des guérites légales... mais parfois controversées

 Rien, légalement, ne s'oppose à ce que les copropriétaires des 264 rues privées de Québec, les propriétaires d'ensembles immobiliers locatifs ou les syndicats de propriété n'élèvent des barrières, n'installent une guérite ou ne postent un vigile à l'entrée de leur lotissement pour en contrôler l'accès, dit-on à la Ville de Québec. Encore que pareille décision pourrait être socialement à contretemps et soulever des tollés.

 «L'Université Laval, la Commission des champs de bataille eu égard aux plaines d'Abraham et les Jardins Mérici seraient dans leur droit de le faire», estime Jacques Perron. Pour peu, cependant, que cela ne contrevienne pas à la prestation des services de sécurité publique.

 Le chemin de la plage Saint-Laurent, aux limites de Cap-Rouge et de Saint-Augustin-de-Desmaures, par exemple, appartient à la cinquantaine de propriétaires des maisons de l'endroit.

 «Or, certains jours, un gardien contrôle les allées et venues de peur que les badauds, abondants pendant la belle saison, ne gênent leur tranquillité aussi bien que la sécurité des leurs», constate M. Perron. Et nul ne peut les en empêcher.

 Si on a peur que les ensembles immobiliers protégés et les guérites ne suggèrent l'idée de «microcités fortifiées», les gros immeubles d'habitations en sont la première représentation. En effet, on n'y accède que par un code ou une clé électronique. Nul quidam ne peut y entrer et circuler librement.

 «Dans le Samuel-Holland, à l'angle Holland et chemin Sainte-Foy, il y a une partie commerciale et publique. Mais si un visiteur joint les tours d'habitations, les salons ou la piscine, il y a un gardien qui s'assure du bien-fondé de sa présence», donne en exemple M. Perron.

 Ce dernier rappelle, enfin, que pour les 264 rues privées de la capitale, le fardeau de leur entretien, de leur pavage et de leur déneigement incombe à leurs propriétaires, non à la Ville.

 

Photothèque Le Soleil

C'est en Californie que ce trouverait la plus forte concentration de périmètres résidentiels clôturés.