Les changements climatiques causent des pluies de plus en plus fortes. Aussi, les ingénieurs de partout sont forcés de revoir la méthode de construction de leurs ouvrages, afin d'éviter les débordements d'égouts pluviaux.

Les changements climatiques causent des pluies de plus en plus fortes. Aussi, les ingénieurs de partout sont forcés de revoir la méthode de construction de leurs ouvrages, afin d'éviter les débordements d'égouts pluviaux.

 «Depuis quelques années, on commence à vivre des situations qui causent des problèmes. Les précipitations sont de plus en plus fréquentes, intenses et nous surprennent», affirme Pierre Lebel, ingénieur à la Ville de Rivière-du-Loup. Auparavant, la conception des ouvrages, autant résidentiels que commerciaux, visait à diriger l'eau de pluie directement vers les réseaux municipaux de cueillette d'eau de pluie. Maintenant, c'est pratiquement le contraire.

 «L'eau doit demeurer plus longtemps sur le sol. Nous tentons autant que possible d'installer des zones gazonnées, mais lorsque c'est impossible, lorsque l'ouvrage est un stationnement par exemple, nous devons le concevoir afin qu'il puisse faire la rétention d'eau en surface ou encore en souterrain», poursuit M. Lebel.

 À Rivière-du-Loup, les terrains de stationnement de construction récente comme le Boston Pizza et le Wal-Mart ont été réalisés de cette manière. Le stationnement du nouveau siège social de la caisse populaire Desjardins est quant à lui doté d'un système souterrain. Les aires de stationnement sont construites en pente. L'eau est naturellement dirigée vers des puisards.

 «Ce faisant, on ramasse plus d'eau. Rendu à un certain niveau, il se forme une flaque d'eau dans l'aire. Au fur et à mesure que l'intensité de la pluie diminue, celle-ci s'évacue tout naturellement.» À Rivière-du-Loup, Place des cerisiers, en construction, deviendra le premier complexe résidentiel à avoir été élaboré avec des ouvrages de rétention pluviale. Cette fois, la nature a pu être mise à contribution.

 «On retient un peu d'eau dans des bassins souterrains et des puisards, et l'eau est ensuite rejetée à débit contrôlé dans une partie du stationnement, alors que le reste se retrouve dans un fossé existant à proximité. C'est le principe du robinet et c'est une façon plus naturelle de faire de la rétention», explique l'ingénieure Caroline Beaudoin, de la firme Genivar à Rivière-du-Loup, qui a conçu ce projet de même que celui du stationnement de la caisse populaire de l'endroit.

 Même si plusieurs dalles de toit des résidences sont encore installées de manière à rejeter l'eau de pluie et à la diriger vers les conduites pluviales des réseaux municipaux, monsieur Tout-le-Monde peut aussi faire sa part, soit en recueillant l'eau dans des barils ou de petits contenants et s'en servir pour arroser les fleurs. Tous font ainsi d'une pierre deux coups, en retardant ou en évitant les refoulements et en contribuant à l'embellissement de l'environnement.